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J.J. OR

$ 1.

Ce Sçavant l'introduit dans les myfteres de la Phyfique & des Mithématiques nouvelles; mais lorfqu'il eut quitté Boulogne, pour paffer à Padoue, Orfi fe livra à un travail d'un autre goût, qui avoit du cours alors. Il fe mit à compofer & à reciter des Comédies dans des Cercles, où les Cavaliers & les Dames s'affembloient, & fe faifoient un plaifir fingulier de cet amufement. Il le quitta cependant bien-tôt

pour
établir dans fa Maifon une ef-
péce d'Académie, où fe trouvoient
plufieurs Gens de Lettres, qui imi-
toient les Anciens Dypnofophiftes,
en terminant leurs exercices férieux
par un repas affaifonné de fcience &
de gayeté.

Devenu veuf en 1686. il paffa en France avec fon Medecin, Grégoire Malizardi, qui ne le quittoit jamais,' & il fit dans le cours de ce Voyage beaucoup de connoiffances parmi les Sçavans des lieux où il paffa.

S'étant enfuite remarié, il retourna fur la fin de l'année 1690. à Boulogne, où il demeura jufqu'à ce que le Cardinal d'Eft devenu Duc de

Modene, l'appella à fa Cour. Il y fit J.J. OR quelque féjour, mais fes affaires & s 1, fes amufemens littéraires l'ayant rappellé chez lui, il raffembla les différens membres de fon Académie; aufquels il en ajoûta de nouveaux. Sa principale vûë étoit d'examiner & de confronter la Morale de Platon, & d'Ariftote avec celle des Ecrivains Catholiques; car la Morale étoit principalement de fon goût, & il trouvoit que cette fcience, un peu trop négligée, méritoit l'attention de tous les honnêtes Gens.

Ces occupations Académiques l'occuperent conftamment jufqu'à l'an 1712. qu'il fe détermina à s'aller établir à Modene. Il n'y raffembla pas moins d'Académiciens, qu'il avoit fait à Boulogne. L'occupation qu'il leur prefcrivit, fut d'étudier les anciens Auteurs Grecs & Latins Hiftoriens & Poëtes, fans en excepter même les Saints Percs, pour én rendre compte aux Affemblées. 11 prenoit lui-même beaucoup de plaifir à cette étude, & comme il lifoit beaucoup, il avoit foin de ramaffer fous certains chefs les paffages dignes

SI.

J-J. OR de remarque, qui regardoient ou la Philofophie Morale, ou l'Eloquence, ou quelqu'autre des Sujets qu'il aimoit le plus, afin de les éclaircir, & de les mettre par ordre dans fes Cahiers, dont il a laiffé un nombre confiderable.

Outre le temps qu'il donnoit à ces Affemblées, il trouvoit encore du loifir, pour fatisfaire le goût qu'il avoit pour la Poëfie. Il entendoit surtout l'Art inimitable des beaux Sonnets Italiens; & l'on voit dans les fiens une netteté, une légereté, un tour, une liaifon de phrafes, qui les font diftinguer par les connoiffeurs.

Il mourut le 20. Decembre 1733. âgé de 81. ans dans la même maifon, où Charles Sigonius étoit mort 149. ans auparavant.

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Il étoit d'un temperament vif & bilieux, mais il avoit appris par l'étude qu'il avoit fait de la Morale & par une pieté véritablement Chrétienne à moderer fa promptitude naturelle.

Catalogue de fes Ouvrages.

1. Egloghe de' Paftori Arcadi della Colonia del Reno, nell'esfaltatione di Clemente XI. raccolte da Gio. Giusep

pe Orfi. In Bologna 1701.in-4°. Orfi J-J. ORétoit de l'Académie des Arcadiens s 1. de Rome, & de la Colonie de Boulogne, appellée Del Reno & y portoit le nom d'Alarco. Des dix Piéces de Vers qu'on voit dans ce Recueil, la premiére eft de lui, & les autres font de différens Académiciens.

2. Confiderazioni fopra il famofo Libro Franzefe, intitolato ; La maniére de bien penfer dans les Ouvrages d'efprit; cioè la maniera di ben penfare ne' componimenti, divife in fette Dialoghi; ne' quali s'agitano alcune quiftioni Rettoriche e Poetiche, &fi defendono molti paffi de Poeti, & de Paftori Italiani condannati dall' Autore Franzefe. In Bologna. 1703. in-8°. Pp. 832. On fçait que la Maniére de bien penfer, &c. eft un Ouvrage du P. Bouhours Jéfuite; comme il y avoit parlé fort librement des Auteurs Italiens, & qu'il les avoit même fort maltraité, Orfi a cru devoir prendre leur défenfe; ce qu'il a fait ici d'une maniére fort ingénieufe & fort polie. Mais ces raifons n'ont point convaincu tout le monde; & Les Journalistes de Trévoux ont jufti.

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JJ.OR-fié les Penfées & les Jugemens du P. Bouhours, qu'il avoit attaqué, dans les Journaux des Mois de Fé vrier, Mars, Avril, & May de l'année 1705. Orfi ne s'eft pas rendu pour cela il leur a oppofé auffi. tôt l'Ouvrage fuivant.

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3. Prima, Secunda, Terza Gr Quarta Lettera indirizzata alla dottif fima e.chiariffima Dama Franzefe. Madame Anne le Févre Dacier, dal Marchefe Giovan Giofeffo Orfi, in pro pofito del fuo Libro intitolato : Confiderazioni fopra la maniera di ben penfare. In Bologna 1755. in-8o. La premiére Lettre eft du 17 Juin de cette année. La feconde du 22. Juil let. La Troifiéme du 5. Août. La Quatrième du 26. du même mois, Ces Lettres ont été jointes depuis avec celles de quelques autres Sçavans Italiens fur le même fuiet, fous ce titre général. Lettere di diverfi Autori in propofito delle confiderazioni del Marchefe d'Orfi. In Bologna. 1.707. in-8°.

4. Tre Lettere del Dottor Pier Francefco Bottazzoni, Bolognese, all' Excell. Sign, Bernardo Trevifano,

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