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; on trou

Ans de

Rome.

fut le premier qui fit 2 célébrer le Cens va qu'il y avoit dans Rome quatre-vingt-quatre mille Citoyens, fans compter ceux qui étoient à la campagne. Ce Roy fut tué la quarante-cin- 2 2 I» quiéme année de fon regne, par la trahifon3 de fon gendre Tarquin le Superbe, fils de fon prévaliers & du Peuple. Le premier s'appelloit Lectio & recitatio Senatus ; le fecond Cenfio, recenfio & recognitio & le troifiéme Cenfus ou Luftrum. Ce dernier mot peut fe prendre pour un Luftre, ou un espace de cinq ans ; pour le Cens ou le dénombrement du peuple; ou pour le Sacrifice qu'on faifoit, foit pour expier le peuple après en avoir fait le dénombrement foit pour expier l'Armée après en avoir fait la revûë.

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On dit condere Luftrum, pour dire achever le Cens & la cérémonie qui s'y faifoit. Luftrum conditum, le Cens eft -achevé.

3. De fon gendre Tarquin le Superbe fils de fon prédéceffeur, &c.) Tarquin le Superbe gendre de Servius Tuldius n'étoit pas fils, mais petit fils du premier Tarquin. Pour en convenir il n'y a qu'à faire réflexion que le premier Tarquin & Tanaquil fa femme ne vinrent à Rome qu'après avoir demeuré enfemble quelques années à Tarquinie, fans trouver le moyen de s'y avancer, & qu'Ancus étoit pour-lors au commencement, ou tout au plus à la 6. ou feptiéme année de fon tegne; puifque la neuviéme année il fit le premier Tarquin Général de la Cavalerie, & qu'il cft probable qu'il ne l'éleva de la forte qu'après s'ètre donné le tems de le connoître & d'éprouver fon efprit & fon courage. Ancus regna 24 ans, ainfi le premier Tarquin auroit eu au moins 42 ans à la mort de ce Roy, Tanaquil à proportion auroit bien eu 37 ans ; Tarquin de fon côté regna 38 il mourut donc âgé de 80 ans, & fa femme devoit en avoir pour lors 75. Si Tarquin le Superbe & fon frere Aruns euffent été leurs fils, ils auroient été dans un âge plus que fuffifant pour regner, & n'auroient is fouffert que Tanaquil les eût privés de la Couronne en faveur de Servius; Tanaquil n'eût pas été non plus affez dénaturée pour élever au préjudice de fes fils, Servius au trône.

ans,

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ce

Mais en fuppofant leur exclufion, il s'en fuivroit que Tarquin le Superbe ( à moins qu'on ne veuille donner une feconde femme au premier Tarquin qui feroit fans fondement, auroit eu 71 ans quand il détrôna fon beau-pere, & plus de 95 quand on le

B

nii Superbi,filii ejus regis cui ipfe fuccefferat; & filiæ fuæ quam Tarquinius habebar

uxorem.

chafla de Rome, & cent & tant d'années, lorfqu'il ceffa de faire la guerre en perfonne au peuple Romain, ce qui eft tres-abfurde, outre qu'on le reprefente à la fleur de fon âge, quand il ufurpa le trône.

Il eft mieux de croire que les deux Tarquins, dont il s'agit, n'étoient que petits fils du premier Tarquin, & qu'à fa mort ils étoient encore au berceau, ou dans un âge qui permit à Tanaquil de choifir au befoin de l'Etat un Maître capable de regner par lui

mėme.

Le pere de ces deux Princes étoit, felon toutes les apparences, ce fils du premier Tarquin, qui, au rapport d'Aurelius Victor, fe fignala dès l'âge de treize ans dans un combat où il tua un des ennemis; mais il faut croire que ce Prince mourut avant fon pere, autrement on pourroit encore fe récrier fur l'injustice de Tanaquil.

Denys d'Halycarnaffe a fait ces obfervations en adoptant le fentiment de Lucius Pifo Frugi, le feul Auteur qu'il ait trouvé qui ait dit que les deux gen dres de Tullius n'étoient pas fils du premier Tarquin, mais fes petits fils.

M. Bayle a déployé ce fentiment dans fes remarques fur Tanaquil: pour l'appuyer on pourroit ajoû ter la fin de la harangue que Brutus prononça en préfence du Sénat & du peuple, pour les porter à chaffer de Rome Tarquin le 'Superbe avec fa femme & fes enfans; en voici les termes tirés de Denys d'Halycarnaffe, foit qu'il les ait accommodés à son opinion, ou qu'ils foient les mêmes que Brutus prononça. Après quelques lignes qui ne tendent qu'à rendre Tarquin odieux & à le faire regarder comme le plus cruel tyran, Brutus continuë de la forte: Impia ille, & execranda, nec in Graca, nec in Barbara terra fa&a, primus in Romanam urbem introduxit, qualia peregit in focerum utrumque. Tullium clementiffimum regum, deque vobis optimè meritum palàm interimens neque funere, neque fepultura corpus fungi permifit. Tarquiniam uxorem Tullii & patris fui fororem, fibique benevolam, ne virum lugere poffet, laqueo confecit, &c. On voit dans ce paffage que Tar

décesseur, 4 à la suscitation de sa propre fille Tul- Ans do lie que Tarquin avoit épousée.

quinie femme de Tullius étoit la fœur du pere de Tarquin le Superbe, on fçait d'ailleurs qu'elle étoit fille du premier Tarquin ; il paroi: donc que ce dernier eut un fils dont Tarquin le Superbe & Aruns font fortis.

4. Ala fufcitation de Tullie, &c. ) Le fils du premier Tarquin laiffa deux fils, qui, comme je l'ay remarqué, étoient, felon toutes les apparences, fort jeunes lorfque Servius monta fur le trône. Le premier s'appelloit Lucius Tarquinius, furnommé par la fuite le Superbe, & l'autre Aruns Tarquinius ; ils étoient fort differents l'un de l'autre pour le caractere. L'un toit honnête homme, & l'autre un fcélérat. Servius Tullius eut deux filles, Tullie étoit le nom de l'une & de l'autre. Ces deux foeurs ne fe reflembloient pas plus que les deux Tarquins. L'aînée étoit d'un naturel doux & paifible, l'autre étoit violente & emportée. Celle-ci fut mariée au bon Tarquin & l'autre au fcélérat. La méchante Tullie qui étoit d'un cara&tere à ne pouvoir demeurer tranquille, propofa au méchant Tarquin de fe marier en emble; après l'y avoir fait confentir, elle lui promit de fe défaire de fon mari, & lui de fon côté lui promit de faire mouTir fa femme. Aruns Tarquinius, qui étoit le bon Tarquin, fut bientôt empoifonné par fa femme, & Tullie l'aînée fut traitée de la même forte par fon mari.. Après cela, le méchant Tarquin & la méchante Tullie fe marierent ensemble, & ce fut plûtôt fans l'oppofition du Roy, que de fon confentement, comme le dit Tite Live liv. I. page 29..

Rome.

Tarquin fut bientôt pouffé par fa femme Tullie à redemander le Royaume de fon pere que Servius lui avoit ufurpé; comme il étoit par lui-même fort impatient de regner, il fit aflaffiner fon beau-pere & prit le titre de Roy, prétendant que Servius n'avoit été qu'un ufurpateur. Le Sénat n'ofa lui refufer la Couronne. Tullie en ayant été avertie le transporta auffitôt dans la place publique pour féliciter fon mari comme elle s'en retournoit, elle paffa par l'en-. droit où étoit étendu par terre le corps de fon pere, encore tout fanglant ; fon cocher ému de ce funefte fpectacle, voulut détourner les chevaux, mais elle, fans marquer la moindre émotion, lui ordonna d'al

ler fon droit chemin, & l'obligea de faire paffer he Char fur le corps de ce malheureux Prince.

Lucius Tarquinius Superbus Romanorum Rex V11. & ultimus.

Lucius Tarquinius Superbus, Septimus atque ultimus regum, Volfcos (quæ gens ad Campaniam euntibus non longè ab Urbe eft,) vicit; Gabios civitatem, & Sueffam Pometiam fubegit; cum Thufcis pacem fecit, & templum Jovi in Capitolio ædificavit. Pofteà Ardeam oppugnans in octavo-decimo milliario ab Urbe pofi

1. Tarquin furnomzié le Superbe. Ce Prince fut ainfi furnommé à caufe de l'excès de fon orgueil; parvenu au trône par le meurtre, il chercha à s'y maintenir par la cruauté & par la violence; il fit mourir tous les Sénateurs qui n'avoient pas été dans fes interêts, & en éxila plufieurs autres que leur probité lui rendoient fufpects. Il fit la guerre aux Sabins qu'il tailla en pieces, ravagea les terres des Volfques, fe rendit maitre de Gabie par trahifon; & ayant réduit les Fidenates à lui demander la paix, il fit bâtir un magnifique Temple à Jupiter fur le Capitole. On 1'appelloit le Temple de Jupiter Capitolin, parce que en creufant fes fondemens, on trouva, dit-on, une tête d'homme, ce qui fit augurer que Rome feroit un jour maitreffe de tout l'Univers.

2, De Gabie.) Gabie ou Gabes eft le nom d'une ancienne ville d'Italie qui a eu titre d'Evêché vers l'an 745. & qu'on croit avoir été fituée au lieu de la campagne de Rome appellé préfentement Campo Gabio. en tirant du côté de Palestrine. Les Gabiens furent mis fous l'obéiffance de Tarquin le Superbe par l'arzifice de Sextus, l'un de fes fils, qui s'étant retiré chez eux fous prétexte d'avoir été maltraité de fon pere, fit mourir les principaux, & priva les autres de la liberté.

3. Suela Pometia) ou fimplement Pometia est une ville d'Italie dans le Royaume de Naples, avec titre d'Evêché & de Duché. Elle eft fituée près da Mont Maffique. Quelques-uns la mettent dans le pays

La rue où cela fe pafla fut appellée depuis fcelerata, Ans de Execrable.

Tarquin le Superbe, VII. & dernier
Roy de Rome.

I

Rome

Lucius Tarquin furnommé le Superbe, le fep- 2 2 tiéme & dernier Roy de Rome, vainquit les Volfques nation qui n'eft pas fort éloignée de cette Ville du côté de la Campanie, fe rendit maître de 2 Gabie & de 3 Sueffa Pometia, fit la paix avec les Tofcans, & fit bâtir un Temple à Jupiter fur lè Capitole: Par la fuite il fut dépofé comme il af Begeoit 4 Ardée à dix-huit mille de Rome, Sex

des Veftins, rangés entre les Samnites ; mais on la place ordinairement dans la terre de Labour.

4. Ardée) ville d'Italie, Capitale des Rutules & plus ancienne que Rome. Ce n'est plus aujourd'hui qu'un petit Bourg fitué dans la campagne de Roms pres de la Riviere de Numico, à cinq lieues d'Gaie du côté de l'Orient.

5 Sextus l'un de fes fils, c.) Tarquin le Supeibe eut trois fils, Sextus, Titus & Aruns. La plupart des Hiftoriens nomment Seus lè troisième, & croyent qu'il fut le plus jeune des fils de Tarquin parce qu'il fut furnommé Junior & Minor: c'eft le fentiment de Tite-Live, d'Ovide livre 2. des Faftes & de plufieurs autres, mais Denys d'Halycarnaffe fair voir qu'il étoit l'aîné; ce qui fe confirme par la propofition que Sextus fit à Lucrece de l'époufer fi elle vouloit fe rendre à sa paffion, & de la faire Reine des Romains, des Latins & des Tofcans, la Couronne lui appartenant comme à l'ainé. Voici ce qu'en rapporte Denys d'Halicarnaffe: Dubrum ei electionem propofuit (Sextus) quorum utrum vellet, caperet, five mortem cum dedecore, five vitam cum felicitate. Si fuccumbat cam in uxorem accipiet Romanorum, Latinorum, Hetrufsorumque Reginam faciet, cum ipfe fit fufcepturus regnum at aquum eft filium natu maximum, &c. Ce dernier fentiment eft le plus fuivi, il refte à ajouter qu'on donna à Sextus le furnom de Junior & de Mino gour le diftinguer de fon pere.

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