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tant, pour mériter l'attention de Tite-Live. D'où vient donc qu'il n'en fait pas mention?

L'AN DE ROME 419. AVANT JESUS-CHRIST 335..

Rome joüiffoit d'une affez grande tranquillité, quand je ne fçai quel bruit qui fe répandit, que les Gaulois armoient, jetta autant de trouble dans l'efprit de ses habitans, que fi la guerre avoit été déclarée; car on créa un Dictateur, qui fut M. Papirius Craffus. Celui-ci nomma P. Valerius Poplicola Général de la Cavalerie. L'un & l'autre apporta bien plus de foin à faire des levées de troupes, que fi l'on eut eu à faire à d'autres ennemis. On en étoit-là, quand les efpions, qu'on avoit envoïés fur les lieux, rapporterent que les Gaulois ne fongeoient pas à remuer. Tit. Liv. lib. viij. c. 17.

Alexandre arrive aux bords du Danube, le plus grand fleuve de l'Europe. Comme fon cours eft fort long, il arrofe les terres de quantité de nations belliqueufes, dont la plûpart ont une origine Celtique: &

c'eft chez ces derniers qu'il a fa fource. Arrian. Expedit. Alex. p. 3. Alexandre campant fur les rives du Danube, reçut les Députés, tant de quelques peuples, qui habitoient le long de ce fleuve, que ceux de Sirmus Roi des Triballes, & ceux des Celtes, qui font fur les côtes de la mer d'Ionie. Ces derniers font tous de grands hommes, & penfent d'eux-mêmes fort avantageufement. Ces Députés demandoient tous au nom des peuples qu'ils représentoient, de faire alliance avec Alexandre. Ce Prince y confentit : après quoi s'adreffant aux Celtes, Quelle eft la chose du monde, dit-il, que que votre nation craint le plus? IÌ se flattoit que l'éclat de fon nom aïant pénétré jufques dans leur païs, & au-delà, ils répondroient incontinent que c'étoit fon bras. Mais les Députés faifant attention non-feulement

que leurs terres étoient à une grande distance de la Macédoine, & d'un abord difficile, mais encore qu'Alexandre rouloit en tête une autre expédition, dirent que TOUTE LEUR CRAINTE ÉTOIT QUE LE CIEL NE

VINT A TOMBER. Cette fiere répon fe n'empêcha pas Alexandre de les traiter d'amis & d'alliés : mais après leur départ, il dit que les Celtes étoient un peu fanfarons. Arian. l. I. p. 5. Edit. Parifi. an. 1575.

Strabon, l. vij. p. 303. A. rapportant la réponse des Celtes, dit qu'ils ajoûterent; qu'au refte ils faifoient grand cas de l'alliance d'un Prince tel que lui.

L'AN DE ROME 424. AVANT JESUS-CHRIST 330.

Les Romains n'étoient pas encore fortis des embarras, où les avoit jettés la guerre, qu'ils avoient avec les Volfces de Priverne, quand l'affreuse nouvelle fe répandit, que les Gaulois étoient en armes. Le Sénat, felon la maxime obfervée de tout tems, n'eut garde de la négliger. Ainfi il ordonna fur le champ aux nouveaux Confuls L. Æmilius Mamercinus, & C. Plantius, le jour même de leur inauguration, qui étoit celui des Calendes de Juillet, de tirer au fort les Provinces : & comme la guerre qu'il falloit foûtenir contre les Gaulois,

il

étoit du lot de Mamercinus, il fut chargé en particulier d'affembler une armée toute affaire ceffante. Perfonne ne fut exempt d'aller à la guerre. On enrôla jufqu'aux manoeuvres, & aux ouvriers les moins propres à manier les armes. Outre cette armée, qui ne devoit pas s'éloigner de Rome, de peur que l'ennemi cachant fa marche, ne la prît au dépourvû, y eut ordre d'en former une autre confidérable à Veïes, qui devoit aller au-devant des Gaulois. Mais peu de jours après ces arrangemens pris, on fut informé que les Gaulois n'avoient aucune expédition en tête : Ainfi les Romains tournerent toutes leurs forces contre les habitans de Priverne. Tit. Liv. l. viij. c. 20. L'AN DE ROME 430. AVANT JESUS-CHRIST 324.

La premiere année de la cent quatorziéme Olympiade, Alexandre reçut des Députés de la plupart des peuples du monde connu. Ils étoient chargés, les uns de le féliciter fur fes grands fuccès, d'autres de lui offrir des couronnes, quelques autres de

faire alliance avec lui, d'autres encore de lui remettre ce qu'ils avoient de plus précieux, d'autres enfin d'effacer les mauvaises impreffions que ce Prince avoit conçues contre eux....Entr'autres peuples de l'Europe, dont on voïoit les Députés, on comptoit les Illyriens, les Thraces mêmes, auffi bien que les Galates leurs voifins, dont le nom fut alors connu des Grecs pour la premiere fois. Diod. Sic. I. xvij. p. 579.

Alexandre retournant à Babylone des extrémités de l'Océan, apprend que les Députés des Carthaginois, & des autres peuples de l'Afrique, d'Efpagne même, de Sicile, de la Gaule, de Sardaigne, auffibien que de quelques Cités d'Italie l'attendoient dans cette ville. Juftin. l.xij. c. 13. Orof. l. iij. c. 20.

OBSERVATIONS.

Quoique les Galates, dont parle Diodore de Sicile, foient originairement de la même nation, que les habitans de la Gaule dont Juftin & & Orofe font mention; ils étoient à une très-grande diftance les uns des

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