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AN. 1509.

ftiniani député

Guice. hift. Ital.

liberta Veneta,

99

men de la liber

Ven fe, qu'on

Cueva, in 12.

tisbonne, 1677.

barangue de Ju

l'exemple de Scipion l'Africain, d'Alexandre, de Céfar, & d'autres qui fe font rendus plus recommandables par leur clémence & leur modération, que par leurs victoi- de Venife res, exhorte Maximilien à les imiter. "Le fort des Ve- l'empereur. nitiens (lui dit-il ) eft aujourd'hui entre vos mains; fi 18. Vous faites reflexion à la fragilité de la grandeur hu- Squittinio della „maine, si vous ufez de votre fuperiorité avec indul- «. 3. fi gence, fi vous préferez la gloire folide de nous don- Voyez le livre ,, ner la paix au brillant fragile des victoires; qui doute intitulé: Exa» que le nom de Maximilien ne foit confacré par la pofte- originaire de „rité entre ces noms fameux qu'on n'entend jamais pro- attribue au car ,, noncer fans refpect"? Dans la fuite il s'étend fur l'in- dinal de la conftance & la viciffitude des chofes humaines, fur les imprimé à Rachangemens imprévûs ausquels tout eft fujet; ce qu'il chap. 3. où cette prouve par l'exemple même de la république, qui riche, finiani est iustipuiffante refpectée, il y avoit peu de jours, étoit tom-fiée contre Jean. bée dans un état qui la rendoit méconnoiffable à fes yeux p.13. &fuiv propres & à ceux de fes ennemis; hors d'efperance de fe relever jamais, fi la nation Allemande acheve de l'écrafer. "Au nom du Doge (dit-il) du grand confeil & du , peuple de Venife, je prie humblement votre majesté ,, imperiale, je la fupplie, je la conjure de nous regarder „, d'un œil de compaffion, & de nous tendre une main » charitable; quelques conditions de paix que vous nous prefcriviez, nous y foufcrirons: nous ferons plus; nous les tiendrons juftes; nous les reputerons hono,,rables, & nous les obferverons comme telles. Nous „ vous abandonnons tout ce que nos ancêtres ont occupé dans l'empire & dans vos pays hereditaires.Pour » rendre encore ces offres plus convenables à notre con „dition prefente, nous y joignons tout ce que la répu„blique a poffedé en Terre-ferme; & fans faire aucune

Baptifte Leoni,

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attention aux droits que nous pourrions avoir fur ces

ANI509. domaines, nous vous les refignons comme à notre ve

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ritable seigneur, & à notre fouverain.Nous payerons ,, toutes les années à votre majefté, & aux empereurs fes „füccesseurs un tribut de cinquante mille écus d'or.Nous „, ne vous demandons, qu'une chofe: Defendez-nous de l'infolence de ceux qui étoient, il y a peu de tems, nos. ́, compagnons d'armes, & qui font aujourd'hui nos plus. cruels ennemis. Que votre protection nous mette à ,, l'abry de leur fureur, & vous ferez notre pere, vous. ferez le fondateur de notre ville, & nous nous avoüe„rons votre peuple ". Le refte du difcours ne contient que de grands éloges de l'empereur pour attirer fa protection, & une peinture fort humiliante de la trifte fituation où fe trouvoit la république..

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XE..

Ce difcours n'eut aucun effet: l'empereur fier de tous

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L'empereur

Be veut pas fe ces grands fuccez qu'il n'auroit prefque ofé efperer, &

rendre aux

prieres des Ve- oubliant l'inconftance des chofes humaines, refufa d'en

Ditiens..

spond. ad hunc trer dans aucun traité fans la participation du roi de

an. 1509. n. 4. France.

Bembo, l. 8..

Ciacons in Ful.. Le pape ne fe montra pas plus traitable. Il fe rendit II t. 3. p. 224 maître de la citadelle de Ravenne,dont il fit la garnifon

montre fort dur

Venitiens.

Le pape fe prifonniere. Les cardinaux Grimani & Cornaro étant à l'égard des venus lui demander au nom de leur patrie, qu'il levât Bembo, lib. 8. les cenfures portées contre la république, puifqu'il étoit Ciacon. in Jul. maître des places qu'elle tenoit auparavant dans le domaine de l'églife, il ne voulut pas voir ces ambaffadeurs: ni leur parler ; il exigeoit des. Venitiens la reftitution des fruits qu'ils avoient reçus pendant la joüiffance de ces domaines, & une fatisfaction entiere de leurs entre

Il. to. 3. p. 2240.

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prifes téméraires fur la jurifdiction ecclefiaftique. Cette: demande du pape irrita tellement le fénat, qu'il n'y eut

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point d'invectives qu'on ne fit contre fa fainteté, qu'on AN. 1509. traita même de bourreau du genre humain, qui prenoit en vain la qualité de pere commun.Ily en cut quelques-uns qui propoferent d'envoyer au grand feigneur. pour lui demander du fecours; mais les plus fages d'entre les fenateurs arrêterent ces premieres faillies, & firent prendre des mesures plus conformes à la fituation de leurs affaires.

XLII.

Le

pape fe laiffe

anin. 14, & ISO

Le doge écrivit au pape dans les termes les plus foumis, & le laiffant maître de la fatisfaction qu'il exigeroit fans aucune réserve,pourvû qu'il voulût bien écouter fix ambassadeurs que la république envoyoit demander l'abfolution des cenfures qu'elle avoit encouruës, & les admettre à baifer fes pieds. Jules ne tenant plus contre cette humiliation, répondit au doge avec bon- fechir.. té. Il fit plus, malgré les inftances des princes liguez qui uifciard. 1.8. lui reprefentoient qu'il contrevenoit au traité de Cam-Raynald. hoe bray, il propofa dans le confiftoire d'admettre les ambaffadeurs de la république. Les cardinaux le lui confeillerent, & il fuivit leur avis parce qu'il étoit conforme au sien. La demarche du pape commença de raffurer les Venitiens. Mais ils furent encore plus encouragez par le procedé de Louis XII. Ce prince pouvoit aifément se rendre maître des villes qui étoient du partage de l'empereur, saufà les lui rendre, lorsqu'il le jugeroit à propos: Vicenze, Padouë, Veronne lui avoient envoyé leurs clefs ; mais content de recouvrer ce qui étoit du duché de Milan,il. laiffa ces villes aux ambassadeurs de Maximilien, aufquels elles fe rendirent, & ne voulut pas penetrer plus avant, jufqu'à ce que l'empereur fût arrivé en Italie.Les Trevifans feuls refuferent de: fe foumettre, & ne voulurent pas fe rendre à un nommé refufent de le

XLIV..

Les Trevifans:

XLIII.
Les Venitiens:

font encoura

gez par la con-

duite de Louis.

XII.

Petrus de An

gleria, ep..499.

l'empereur.

Dressina Vicentin que l'empereur y avoit envoyé sans AN.1509. troupes, fe flattant que fon député n'avoit qu'à fe prefoumettre à fenter pour prendre poffeffion de Trevife. Mais les haGuicciard. 1.3. bitans demeurerent fideles aux Venitiens. Six cens fantaffins commandez par Cafolaio, entrerent dans la ville crians: Saint Marc, & en chafferent Dreffina. Dès-lors la république conçut l'efperance de pouvoir recouvrer une partie de fon domaine, & fentit qu'elle s'étoit trop hâtée d'abandonner ce qu'elle poffedoit en Terre ferme. L'indolence de Maximilien rendit le courage aux Venitiens, & leur donna le tems de refpirer après avoir flechi le pape à force de fupplications. Ce prince s'étoit arrê té à Infpruck,malgré fa promeffe folemnelle de fe mettre en campagne avant que les quarante jours qui lui étoient donnez par le traité de Cambray fuffent expirez: il ne l'avoit point fait, quoiqu'il eût touché plus d'argent qu'il ne lui en falloit pour la dépenfe de la campagne; & ce ne fut qu'aux preffantes follicitations du pape qu'il s'étoit avancé jufqu'à Trente où il étoit encore, lorfque

les Venitiens abandonnerent l'état de Terre-ferme.

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Maximilien y étoit encore, lorsque le cardinal d'Amboife l'y vint trouver de la part de Louis XII. pour l'inpereur, & l'in- Viter à une entrevue.Le lieu fut affigné à Garda, qui est vite à une en- aux confins de la vallée de Trente & du Milanez; & ce

XLV. Le cardinal d'Amboile va trouver l'em

trevue avec

Louis XII.

fut dans ce deffein que le roi de France, après avoir terminé la guerre de Venise avec tant de fuccès, étoit venu à Milan; mais l'empereur manqua de parole, s'excufant fur les mouvemens arrivez dans le Frioul, qui demandoient absolument fa prefence. Il ne laissa pas de continuer fon féjour a Trente, & ce fut dans cette ville qu'il accorda à Louis XII. l'inveftiture du duché de Milan,& qu'il la fit expedier en bonne forme, comme il s'étoit obli

Corio. lib. 3. Recherche des

gé de le faire par le traité de Cambray. Cette inveftiture eft du quatorziéme Juin de cette année, & énonce le AN.1509. droit de sa majefté très-chrétienne comme defcenduë de Valentine Viscomti fon ayeule, fille de Jean Galeas, & époufe de Louis duc d'Orleans, fils de Charles V. roi de France, étant appellée par le contrat de mariage de Jean droits de la conGaleas Vifcomti fon pere, elle & fa pofterité à la fuc- ronne, f› 373• ceffion de l'état de Milan au défaut des enfans mâles de lui Jean Galeas ; ce qui n'avoit pas été à la verité ratifié par l'empereur, qui étoit alors Venceslas, attendu fa démence; mais il avoit été approuvé & confirmé par le pape d'Avignon Clement VII. parce que la patrie des contractans étoit alors dans fon obedience.

La république de Venise qui avoit été si abaissée commençoit à fe relever; maîtreffe de Trevife qui avoit arboré l'étendart de Saint Marc, elle penfa à profiter de l'indolence de Maximilien, & informée de la difpofition des Padoüans qui ne pouvoient fupporter la domination tyrannique des Allemands, & qui ne penfoient qu'à fecoüer leur joug, elle ne voulut pas laiffer échaper une occasion fi favorable de rentrer dans cette ville. André Gritti s'avança fecretement vers cette place avec mille hommes d'armes, & quelque infanterie, & s'em rendit maître le dix huitiéme de Juin à la faveur du peuple qui lui ouvrit les portes, après avoir pris les armes contre les Allemands, en avoir tué un grand nombre,& contraint le refte à fe retirer avec précipitation dans la citadelle:ce qui arriva quarante deux jours après que la ville cut été conquife par l'empereur. Les Venitiens conçurent tant de joie de cette conquête, qu'ils ordonnerent qu'on en feroit une fête folennelle tous les ans, qui s'y célebre encore aujourd'hui avec beaucoup de pompe,

XLVI.
Les Venitiens

ferendent mai

tres de Padouë.

Camerac.l. 20

Juftin. L. 10.

Mocenig. Bell. Guice. 1. 8 ariana, lib. 29.11, 85.

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