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dans fon commencement, augmente le cinquiéme ou le fixiéme jour, le danger paroît le feptiéme & le douziéme; & rarement on guérit, fi ce n'eft après le quatorziéme; enfin fi le dos, le côté, l'épaule deviennent rouges & enflammés avec de grandes douleurs & un cours de ventre verd & très-fétide,

901. Si la foibleffe, la grande douleur, la matiere qui ne peut être expulfée, la trop grande contraction ou crifpation des vaiffeaux, l'ufage exceffif des remedes chauds rendent la pleuréfie féche, & qu'en même tems la douleur monte aux parties fuperieures; fi la langue paroît tout à coup féche, couverte d'ordures livide, noire, avec une bulle noire, fi l'on voit un de ces figues ou plufieurs ensemble, la maladie eft pour l'ordinaire mortelle par elle-même, fe guérit difficilement, & çaufe le plus fouvent la mort : elle n'a garde d'être facile à guérir, la gangré ne furvenant au côté dans le lieu malade, & au poumon qui en eft voifin.

902. Lorfqu'on voit par ces fignes (991.) qu'on eft ménacé de ce mal (899.) file malade a encore quelque force, il faut fur le champ mettre en œuvre les plus puiffans moyens, car il

ne faut rien attendre des forces de la nature, ni des petits remedes.

903. En ce cas (90 2.) il faut donc auffi-tôt enfoncer profondément dans la partie affectée un fer ardent pour brûler les croutes gangrénées; on les couvre enfuite de forts mondificatifs on les échauffe fans ceffe par des fomentations très pénetrantes; après quoi il faut ufer largement en boiffon de délayans forts, d'apéritifs, d'antifeptiques & de fudorifiques: car s'il est un moyen d'adoucir un mal fi cruel, c'eft fans doute celui-ci.

904. Mais fi les fymptômes de fa pleurélie viennent d'une caufe inflammatoire très-violente, & ne cédent ni au fecours de la nature (887.888.) ni aux plus forts antipleuretiques, (890, 903.) difparoiffent enfuite tout à coup fans caufe en tant qu'ils dépendoient de l'inflammation, avec un pouls qui demeure petit, vif, intermittent, une refpiration petite & fréquente, des fueurs froides, il eft sûr que la partic enflammée a déjá degeneré en gangréne, d'où naît bientôt le délire, & auffi tôt la mort, fur tout fi le thorax eft en même tems de couleur livide: la même chofe arrive lorfqu'en crachant

des matieres bilieufes la douleur fe calme fans raifon, car alors il furvient également une démence qui annonce que la gangrene va faire perir le malade.

905. La pleurefie même fe termine par la mort, quand elle vient d'une inflammation fi violente & fi doulou reufe que le thorax n'ayant plus aucun mouvement, le cours du fang eft arrêté; ce qui fait naître en très-peu de tems une peripneumonie mortelle. (848.)

906. De là il eft aifé de voir pourquoi la peripneumonie vient à la fuite de toutes les violentes pleurefies, pourquoi ce mal' eft ordinairement mortel aux vieillards, aux femmes accouchées ou groffes, pourquoi en ferrant le thorax par des bandages la douleur fe calme, de façon qu'elle devient fupportable.

LA PARAPHRENESIE.

997.

Orfqu'une maladie femblable La à la pleurefre occupe cette partie de la plévre qui environne le diaphragme, ou occupe même le centre

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nerveux de ce mufcle, on l'appelle paraphrénéfie, qui eft un mal cruel. 908. Elle eft bien plus fréquente qu'on ne s'imagine ordinairement; elle eft fouvent préfente, fans qu'on s'en apperçoive; on la néglige, & fi on la traite, c'eft fous le titre d'une autre maladie,

909. On la connoît par une fiévre continue très-aiguë, par une douleur inflammatoire, intolerable en cette partie à caufe de fes membranes nerveufes, douleur qui augmente cruellement dans l'infpiration, quand on touffe, quand on éternuë, quand on a l'estomach rempli, quand on a des naufées des vomiffemens, quand on piffe, ou qu'on va à la felle, à caufe de la compreffion de l'abdomen, qui eft néceffaire à ces deux évacuations; on connoît encore ce mal par une respiration fort haute, courte, fréquente, étouffée, qui fe fait par la feule action du thorax, pendant que le bas ventre eft en repos, par un délire perpetuel, par la révulfion des hypocondres en dedans & en haut, par un ris Sardonien, par les convulfions, la fureur, la gangréne.

910. Elle a les mêmes fuites que la pleurefie, (884. 892. 896. 897.

899.) mais le mouvement confiderable & continuel de la partie, la neceffité du lieu pour la vie, la tenfion de fes membranes nerveufes, tout cela rend fes progrès plus rapides & plus funeftes, & produit l'afcite purulente,

911. La cure de ce mal demande les mêmes précautions, les mêmes diftinctions, les mêmes remédes, excepté ceux dont la fituation du lieu ne permet pas de faire ufage; les clifteres émolliens font fouvent profitables, à caufe du voisinage de la partie malade,

912. Mais dès que le diaphragme qui étoit auparavant enflammé vient à fuppurer, l'abcès fe rompt, la cavité du bas yentre eft inondée de pus, qui venant à fe putréfier, à s'amaffer & s'accumuler de plus en plus, éleve l'abdomen, ronge les vifceres, produit une confomption déplorable & la mort, 913. Et quoique tout ce mal foit bien connu, on ne fçauroit pourtant ⚫le guérir.

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