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tiers à Nous, un tiers à l'Hôtel-Dieu de Paris, & l'autrë tiers audit Expofant, ou à celui qui aura droit de lui, & de tous dépens, dommages & intérêts. A la charge que ces Préfentes feront enregistrées tout au long fur le Regiflre de la Communauté des Imprimeurs & Libraires de Paris, dans trois mois de la date d'icelles; que l'impreffion dudit ouvrage sera faite dans notre Royaume, & non ailleurs, en beau papier & beaux caracteres, conformément aux Réglemens de la Librairie, & notamment à celui du 10 Avril 1725, à peine de déchéance du présent Privilége; qu'avant de l'expofer en vente, le manufcrit qui aura fervi de copie à l'impreffion dudit Ouvrage, fera remis dans le même état où l'approbation y aura été donnée, ès mains de notre très-cher & féal Chevalier, Chancelier Garde des Sceaux de France, le fieur DE MEAUPEOU; qu'il en fera enfuite remis deux Exemplaires dans notre Bibliotheque publique, un dans celle de notre Château du Louvre, & un dans celle dudit fieur DE MEAUPEOU, le tout à peine de nullité des Préfentes. Du contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir ledit Expofant & fes ayans caufes, pleinement & paisiblement, fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêchement. Voulons que la copie des Préfentes, qui fera imprimée tout au long, au commen. cement ou à la fin dudit Ouvrage, soit tenue pour dûement fignifiée, & qu'aux Copies collationnées par l'un de nos amés & féaux Confeillers-Secrétaires, foi foit ajoûtée comme à l'Original. Commandons au premier notre Huiffier, ou Sergent fur ce requis, de faire, pour l'exécution d'icelles, tous Actes requis & néceffaires, fans demander autre permiffion, & nonobstant clameur de Haro, Charte Normande, & Lettres à ce contraires : CAR tel est notre plaifir. DONNÉ à Paris, le dix-feptieme jour du mois de Novembre, l'an de grace mil fept cent foixante-huit, & de notre Regne, le cinquante-quatrieme. Par le Roi en fon Confeil.

Signé LE BEGU E.

Regiftré fur le Regiftre XVII de la Chambre Royale & Syndicale des Libraires & Imprimeurs de Paris, No 343, Fol. 552, conformément au Réglement de 17234 A Paris, ce 23 Novembre 1768.

Signé BRIASSON, Syndic.

ANEC

ANECDOTES

ANGLOISES,

DEPUIS L'ÉTABLISSEMENT de la Monarchie jufqu'à GEORGES III, aujourd'hui règnant.

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INTRODUCTION.

Es Gaulois ont été vraifem blablement les premiers habitans de l'Angleterre. Ce pays, alors appellé la grande Bretagne, leur donna fon nom, & ils fu rent appellés Bretons. Ils menoient dans cette ifle une vie fimple & prefque fauvage, ne connoiffant point d'autres loix que celle de la nature, lorfque Jules-Céfar vint leur apporter des fers. Ce peuple fier & ja Anecd. Angl. A

loux de fa liberté, la défendit avec la bra voure qui lui étoit naturelle; mais la valeur aguerrie des Romains l'emporta fur le courage aveugle & féroce des Bretons : ils reçurent le joug en frémiffant, & ne tarderent pas à le fecouer. Auguste étant occupé par les guerres civiles qui agiterent la république, ils cefferent, pendant vingt ans, de fatisfaire au tribut qui leur avoit été impofé; & ils ne rentrerent dans le devoir, que lorsque ce prince fut devenu feul maître de l'empire. Tibere fe contenta de leurs refpects, & leur laiffa la liberté. La timidité de Caligula l'empêcha de rien entreprendre contre eux. Sous l'empire de Claude, ils furent foumis par la valeur de Plautius & de Vefpafien; mais la brutalité de quelques centurions irrita le cœur fier & altier de ces infulaires ils s'affemblerent au nombre de cent vingt mille; chafferent le gouverneur, qui commandoit dans l'ifle, & maffacrerent en divers lieux foixante-dix mille Romains ou alliés de ces conquérans, 55 de J. C. Ce ne fut que fous Vefpa fien que la Bretagne fut entièrement fubju

l'an

1.

guée par le fameux Julius Agricola, 138 ans après que Jules-Céfar en eut entrepris la con quête. Agricola dut moins ce fuccès à fes armes qu'à fa politique; il comprit qu'il étoit difficile de réduire par la force ces efprits féroces & indociles. Il introduifit dans la Bretagne les plaifirs, le luxe, & les arts. Ces fiers & indomptables Bretons furent défarmés par la molleffe, & reçurent le joug des Romains avec leurs vices. Ils fe firent infenfiblement une douce habitude de leur esclavage; & leur corruption leur ôta jufqu'au sentiment de la liberté. La Bretagne fut une des provinces les plus floriffantes de l'empire Romain, jufqu'au règne d'Honorius I. Ce prince, fils du grand Théodofe, ayant eu l'Occident en partage, la Bretagne dèslors fut foumife à fes loix. Elle fe reffentit de la foibleffe de celui qui la gouver noit. Honorius, incapable de résister aux Goths qui l'affiégeoient de tous côtés, laiffa la Bretagne en proie aux ravages des Pictes & des Ecoffois ; ce fut en vain qu'elle lui envoya des députés pour demander du

fecours

Honorius leur déclara

que,

dans

l'extrémité où il fe trouvoit réduit, les Bre tons n'avoient rien à attendre de lui, & qu'ils pouvoient déformais fe gouverner à leur gré. C'est à cette époque, qui tombe en l'an de J. C. 427, que commence la liberté de la grande Bretagne.

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