Londres, une Place à fes yeux ne 1516. valoit pas de l'argent; Vérone que 1 Guicciard, iv. 12. 15. n. 39. Lautrec réduifoit à la famine, alloit être forcée de capituler, la néceffité alloit triompher de la conftance de Colonne & de Roquendolf, l'Empereur voulant toucher cent mille écus Belcar. liv. que les Vénitiens lui offrọient, se hâta de leur remettre cette Place, qu'ils auroient prife. Maximilien ayant reçu fon argent, accéda pleinement au Traité de Noyon, il conclut la paix avec les François & avec les Vénitiens, par le Traité de Bruxelles du mois de Décembre 1516, & par celui de Cambrai du 11 Mars 1517. CHAPITRE IV. Affermiffement de la Paix. Traité de Fribourg ou Paix perpétuelle. Nouvelle Alliance avec le Pape. Guerre d'Urbin. Troubles intérieurs du Milanés. 3' L'ALLIAN 'ALLIANCE des François & des Vénitiens avoit eu le plus plein fuc- 1516. cès; les François avoient recouvré le Milanès, & les Vénitiens leurs Etats de terre-ferme; ils avoient fait une Paix glorieufe, l'Empereur en avoit fait une lucrative, il avoit touché de l'argent, il étoit content; il confentit que les cinq cantons Suiffes qui, autant par égard égard pour lui que par le defir de conferver les Vallées du Milanès, n'avoient point voulu prendre part au Traité fait entre François I & les Suiffes, entrassent: avec les huit autres Cantons dans: l'Alliance de la France. Ce fut alors que François I conclut à Fribourg avec les treize Cantons, les Ligues Grifes, les Valaifans, enfin avec tout le 1516. Corps Helvétique, le Traité auquel 29 Novembre on donna le nom de Paix perpétuelle Guicciard. & qui le mérita, puifqu'en effet de 1516. liv. 12. puis ce tems les Suiffes n'ont point Une des principales conditions du A La conduite du Pape à l'égard de la France, avoit été très-équivoque 1516. pendant l'expédition de l'Empereur, elle avoit même donné lieu de foupçonner que cette expédition étoit dûe en partie aux intrigues du Pape, Guicciard & qu'il avoit appellé Maximilien liv. 12, en Italie. Cependant les prétentions de l'Empereur fur l'Italie étoient bien plus redoutables au Saint Siége que celles de François I. Celles-ci avoient des bornes, les autres n'en avoient point; mais Léon X fçavoit que des prétentions ne font rien, & que le caractère des hommes fait tout. Le génie belliqueux & conquérant de François I. l'allarmoit bien plus que l'efprit inconftant de Maximilien. Le Pape vouloit d'ailleurs les détruire tous deux & les chaffer l'un par l'autre de l'Italie. C'étoit François I. qui s'y établissoit alors, c'étoit donc contre lui qu'il falloit diriger fes efforts. Voilà pourquoi on avoit vu Marc-Antoine Colonne fe joindre aux Allemands avec des troupes de l'Eglife & défendre Vérone avoit contre les François & les Vénitiens ;; 1516. voilà pourquoi dès que l'Empereur paru en Italie, le Pape s'étoit hâté d'envoyer auprès de lui en qualité de Légat, le Cardinal Bibiena, voilà pourquoi le Roi ayant demandé au Pape les fecours qu'il s'étoit obligé par le Traité de Bologne, de fournir pour la défense du Milanès, le Pape avoit répondu qu'il étoit dans une impuiffance abfolue de fatisfaire à cet article, & avoit offert en échange de l'argent qu'il n'avoit pas fourni. L'événement ayant trahi fes defirs & fes espérances, il entreprit de perfuader aux François qu'ils n'avoient nul repro, che à lui faire. Si on objectoit la défense de Vérone par Marc-Antoi-ne Colonne, il défavouoit hautement Colonne & offroit de lui faire fon procès ; fi on alléguoit la Légation de Bibiena, il s'excufoit fur la néceffité indifpenfable d'envoyer un Légat à l'Empereur toutes les fois qu'il paroiffoit en Italie. Il tiroit fur tout un. grand avantage de ce que Bibiena -- |