SIMEON Varia Sacra, variis è Rabbinis consexta complectitur quibus;accedit triplex DE MUIS. Affertio veritatis Hebraica. Claudius d'Auvergne, Parifinus, Sacrarum Hebrearumque litterarum apud Parifios Lector ac Profeffor Regius, collegit & in lucem edidit. Parif. 1650. in-fol. V. Le College Royal de France,Paris 1644. in-4°. Colomefii Gallia Orientalis. La Bibliotheque des Auteurs Ecclefiaftiques de Dupin. FRANCOIS RABELAIS. FRANCOIS Rabelais naquit à FRANCO'S de la RABELAIS vers l'an 1483. fi l'on s'en rapporte au témoignage de ceux qui veu lent qu'il fût âgé de 70. ans, lorf, qu'il mourut en 1553. Son pere étoit un Hôtelier, ou Cabaretier de cette ville, felon l'opinion la plus commune ; & Bernier ajoute qu'il y demeuroit dans une maifon, qui avoit pour enfeigne une Lamproye. D'autres prétendent qu'il étoit Apothicaire, & qu'il fe nommoit Thomas Rabelais Tome XXXII. Ff FRANÇOIS ficur de la Deviniere, qui étoit une RABELAIS Metairie, qu'il poffedoit dans le pays. Quoiqu'il en foit, le jeune Rabelais après avoir fait les études d'Humanités, entra chez les Cordeliers de Fontenay-le-Comte, dans le bas Poitou, & y fit profeffion. Le P. de Saint-Romuald rapporte dans fon Trefor Chronologique cette entrée de Rabelais dans l'Ordre de faint François à l'an 15II. ou environ; mais cette date ne s'accorde pas avec les autres circonftances de fa vie il faut la mettre bien plûtôt. Rabelais acheva alors les études, & ayant fait fa Théologie reçut les Ordres & la Prêtrife. L'inclination & le goût particulier qu'il avoit pour les fciences, ne lui permit pas de s'arrêter aux connoiffances qu'il pouvoit tirer de fes confreres. On fçait que dans ces tems d'ignorance, tout le fçavoir des Moines le bornoit à un peu de Scholaftique, qu'ils apprenoient dans leur jeuneffe, pour l'oublier bientôt, & qu'ils méprifoient tout le refte comme inutile. Mais Rabelais ne fe laiffa pas entrainer au torrent,il voulut parcourir toutes les FRANÇOIS fciences, & en penetrer les fecrets ; RADLLAIS il voulut être Grammairien, Poëte, Philofophe, Medecin, Jurifconfulte, & Aftronome, & il le devint fucceffivement par fon travail & fon plication. ap Les Langues attirerent particulierement fon attention, & il poffedoit parfaitement la Latine & la Grecque, dès le tems qu'il n'étoit encore que Cordelier. Il écrivoit alors des lettres en cette derniere langue à Guillaume Budé, qui lui repondoit de même comme on le voit par le Recueil des lettres de ce Sçavant, où l'on en trouve deux qui font adreffées à Rabelais. Il apprit depuis l'Italien, l'Efpagnol, l'Allemand, l'Hebreu, & même l'Arabe. Son mérite & fa capacité exciterent bientôt la jaloufie de fes confreres, qui ne voyant en lui qu'un objet odieux, qui leur reprochoit leur ignorance, & leur faineantise n'oublierent rien pour le chagriner, & pour lui faire de la peine. Rabelais fouffrit pendant quelque FRANÇOIS temps leurs perfecutions, mais enfin RABELAIS laffé de les voir revenir toujours à la charge, & perfuadé qu'il ne pourroit jamais vivre avec agrément avec des gens d'un caractere & d'un efprit fi different du fien, il fuivit le confeil de quelques perfonnes de merite qui l'aimoient, & follicita en Cour de Rome un bref de tranflation, pour paffer dans un autre Ordre. Quelques-uns ont prétendu que ce fut par un efprit de débauche qu'il fortit de l'Ordre de faint François ; mais c'est une imagination avancée fans aucun fondement par des gens qui fe font formé de Rabelais des idées entiérement oppofées à la verité, & qui fe font accoutumés à le regarder comme un homme, dont toute la vie s'eft paffée à rire, à plaifanter, & à fe divertir. Si ç'avoit été là fon caractere, & la feule chofe qui l'eût occupé, il n'avoit pas befoin, eû égard au temps où il vivoit, quitter fon Monaftere : il y auroit pû fe fatisfaire fans être exposé aux contradictions, & on l'auroit feulement mis au nombre de ces Freres Lubins, fi communs de fon temps, FRANÇOIS & qui ont fourni matiére à tant de RABELAIS bons contes. Il obtint du Pape Clement VII. le Bref qu'il demandoit, pour paffer dans l'Ordre de faint Benoît au Monaftere de Maillezais, en Poitou & demeura quelques années en ce lieu. On ne fçait en quel tems fe fit cette tranflation; mais elle doit être à peu près du commencement du Pontificat de ce Pape, qui fut élû en 1523. Rabelais ne trouvant pas plus d'agrément dans ce nouveau Monaftere, que dans le premier, & s'y voyant hors d'état de fatisfaire la paffion qu'il avoit d'apprendre, & particuliérement de s'appliquer à la Medecine, en fortit de fon chef quitta l'habit regulier pour en prendre un de Prêtre feculier, & fe rendit à Montpellier dans le deffein de s'y livrer entierement à l'étude de la Medecine, dont il avoit déja pris de lui-même quelque teinture. Je ne fçai s'il faut ajouter foi à ce qu'Antoine le Roy rapporte dans fa vie Manufcrite, que Rabelais étang |