ignoraffent, deridendas propinaviffent, aut, verum earum perfpexiffent latentem fenfum, paffim vulgaviffent, ne ipfos quidem Sacerdotes iis fidem habere quæ palam profitebantur, fed contra in intimo Eleufinii facri receffu, eam evertere civilem religionem, cujus aras in aliis templis eri gebant. Sic Lactantius, Inftitut. divin. L. v, C. xx ; « Meritò non audent de rebus quidquam docere divinis (Pontifices & » Antiftites religionis Ethnicæ,) ne & a

in pedibus fimulacri, & in tertiâ lineâ a ventre cuncta cifris, vel numerorum notis exarata deprehenduntur; quæ notæ cùm inter literas etiam interdum infcriptæ reperian tur, eas literarum loco adhibitas fuiffe, meritò fufpicatur Cl. Adlerus, p. 150. Quæ autem obfervat doctiffimus ille vir, p. 107 & 108, de verâ Druforum origine, & ex Elmacino tradit, quaque neglecta adhuc ab eruditis affirmat, quia, inquit, ex amanuenfis Arabici negligentiâ (fcilicet puncti diacritici omiffione) in nomine commiffus eft error, & Darari pro Drufi fcriptum, unde, ait, de aliâ gente illum agere exiftimarunt, ca omnia jam occupata fuerant a Befpier, Remarques fur l'état de l'Empire Othoman de Ricaut, T. II, p. 649 & feqq. & hinc a Bruzen la Martiniere in Lexico Geographico, voce Drufes, imo & in Lexico Hiftorico Moreri ed. 19. Parif. 1744, voce Drufes, ubi tres Arabici Codices in Regiâ Bibliothecâ latentes, & ad religionem legefque Druforum pertinentes, indicantur, & obfervatum eft, a quibufdam Hiftoricis codem prorfus modo emendatum fuiffe Elmacini textum. Sed quis omnia poteft fimul legiffe & femper in promptu habere? Cum autem in paucorum manibus verfetur doctiffimus Cl. Adleri liber, excerpta ex iis quæ ad arcanam Druforum doctrinam fpectant, Lectoribus non ingrata fore confidimus,

* Y

» noftris derideantur, & a fuis deferantur. » Nam, inquit, fere vulgus, cui fimplex incorruptumque judicium eft, fi myste» ria illa cognofcat, damnabit, aliudque verius, quod colat, quæret. Hinc, profequitur idem Lactantius, fida filentia fa» cris inftituta funt ab hominibus callidis, » ut nefciat populus quid colat ». Irrepferunt tamen quidam Ethnici, ut Ariftagoras, Diagoras, Alcibiades, Numenius, &c. imo & alii qui, poft initiationem, Chriftiana dogmata amplexi funt, vel in libros de myfteriis tractantes inciderant, hæc arcana prodiderunt, ficque eorum investigatoribus facem accenderunt.

Hinc patuit quàm exfecranda effet fanctæ illius & augufta, ut ifti vocabant, Eleufinis doctrina, quàm fœdæ & obfcœnæ ipfius cærimoniæ, quantùmque puriffimo Chriftianæ veritatis lumini debeamus.

Explicit Commentatio

JOHANNIS BAPTISTE CASPARIS D'ANSSE DE VILLOISON,

De triplici Theologia Myfteriifque Veterum.

ARTICLE

V.

Des Aporretes, ou de la Doctrine fecrete.

I

les Ouvrages que les Anciens avoient faits fur les Mysteres, fuffent parvenus jufqu'à nous, non-feulement nous ferions plus inftruits fur leurs cérémonies, mais encore nous pourrions connoître la doctrine qu'on y enfeignoit, du moins avoir des notions qui nous meneroient à cette découverte. Privés de ce fecours, nous fommes contraints de nous livrer aux conjectures; & malheureusement l'efprit de fyftême en profite pour tout obfcurcir &

tout altérer. Avant d'entrer en matiere fur un objet auffi important, qu'il nous foit permis de faire l'énumération de nos pertes.

Les Livres Rituels des Myfteres avoient été publiés fous les noms d'Orphée & de Mufée; & il paroît, par le texte de Platon, qu'ils étoient en grand nombre (1). La plupart ne doivent cependant être attri bués qu'à la Secte des Orphiques. Eumolpe paffoit aufli pour l'Auteur d'un Ouvrage en

(1) De Republ. L. II, T. I, ed. Massey, p. 104.

trois mille vers, fur les myfteres (1). Arignote, Pythagoricienne célebre, s'étoit attachée à décrire tout ce qui concernoit ceux de Cérès (2). Mélanthius (3) & Ménandre (4) avoient suivi fon exemple. Clément d'Alexandrie parle de l'Ouvrage d'Hicéfius (5), comme Strabon de celui de Démétrius Scepfius (6); mais l'un & l'autre paroiffent avoir eu en vue tous les mys. teres en général.

Stéfimbrote & Néanthe avoient écrit fur les initiations en particulier (7); peutêtre même fur l'objet facré des mysteres. Le cérémonial en étoit plus connu, puifque Cicéron écrivoit à Atticus, qui étoit alors à Athenes. «Chilius vous demande » les rites traditionnels des Eumolpides, » & je vous les demande auffi pour lui (8). " Les Ouvrages de ce genre s'étoient fort multipliés au temps de Galien, & y ̧ex

(1) Suid. in v. E'uucamos.

(2) Clem. Alex. Strom. L. IV, p. 619. Suid. T. I, p. 301. Harpocr. in v. Neßgicar.

(3) Schol. Arift. ad Plut. v. 846, ad Aves, v. 1073. (4) Id. ad v. 1037.

(5) Protr. p. 56.

(6) L. X, p. 325.

(7) megi rexeläv, Etym. magn. ed. Sylb. p. 214, 465. Voyez fur Stéfimbrote Strab. L. X, p. 325, & fur Néanthe Harpocr. in v. "Aîo.

(8) Cicer. ad Attic. L. I, Epift. IX.

citoient la curiofité des profanes. Ce Médecin célebre, auffi attaché aux fuperftitions du Paganisme, qu'habile dans fon art, nous affure que ces Livres n'avoient point été écrits pour ceux qui n'étoient point initiés (1); ce qui défigne affez le ton mystique & le style énigmatique qui leur en rendoit l'intelligence difficile, mais non impoffible. Théodoret nous dit que la connoiffance des myfteres n'étoit pas réservée au feul Hiérophante, mais qu'ils étoient dévoilés à quiconque trouvoit ces Livres exécrables (2). Leur rareté étoit donc le feul obftacle à furmonter.

Diodore de Sicile répete plufieurs fois qu'il étoit feulement défendu d'entrer dans des détails fur chaque objet particulier des myfteres (3). On pouvoit donc en avoir des notions générales. Séneque compare la Philofophie à l'initiation, dont les plus faintes cérémonies étoient réfervées aux feuls Adeptes, tandis que les préceptes, & plufieurs autres articles n'en étoient pas ignorés, même des profanes (4). Enfin

(1) ...... ἀλλ' ετ' εκείνες ἔγραψαν οι γράψαντες τους Bus. Galen. de Virt. Simpl. L. VII, init.

(2) Theod. Therap. Serm. VII, T. IV, Op. p. 583. (3) L. III, §. 62, &c. &c.

(4) Senec. Epist. XCV, T. II, p. 357, ed. Elz..