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Après J. C.

So-lienkhan.

L'an 438.
Kam mo.
Lie-tai-ki-

Ju.

L'an 439.

L'an 442.

L'an 443.

L'an 444.

Tchou-lokhan. Kam-mo.

su.

Ven-bien

tum kao.

avec raifon que la réunion de ces peuples ne tendît à porter la guerre dans fes Etats. Il fit arrêter les ambaffadeurs Chinois action qui lui attira des reproches de la part de l'Empereur, & qui interrompit pour un tems le commerce entre la Chine & l'occident.

:

Quoique le Khan eût remis les ambaffadeurs en liberté, la guerre ne laiffa pas de fe rallumer entre les deux nations. Les Goei envoyerent quinze Généraux qui pénétrerent assez avant dans la Tartarie, mais qui ne trouvant point l'armée des Geou-gen, fe virent obligés de revenir fur leurs pas fans aucun avantage. Le Khan de fon côté fit alliance avec les Princes de la Dynaftie de Leam, & malgré que la Tartarie fe trouvât alors défolée par une fechereffe qui avoit ruiné & confommé tous les pâturages & fait périr beaucoup d'hommes & de beftiaux quelques incurfions fur les terres des Goei; mais il en fut presque auffi-tôt chaffé. Le traité qu'il fit quelquetems après avec Ven-ti Empereur de la Dynastie des Sum, qui regnoit dans la partie méridionale de la Chine, ne lui fut pas plus avantageux & ne put empêcher que les Goei n entraffent en Tartarie par quatre routes différentes, fans d'autre fuccès cependant, que celui d'avoir effrayé le Khan qui fe retira plus loin, & mourut l'année sui

vante.

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il fit

regne

L'Empire des Geou-gen fut déféré à fon fils Tou-hotchin qui prit le titre de Tchou-lo-khan. Sous fon Lie-tai-ki- Tai-vou-ti Empereur des Goei, pour mettre fes frontiéres du nord à couvert des incurfions des Tartares Geou-gen y fit tranfporter environ cinq mille familles ; mais ce qui inL'an 448. quiéta le plus le Khan fut une ambaffade que les Huns établis dans le Yue-pan ou pays des Baschkirs envoyerent quelque tems après à l'Empereur des Goei, pour lui propofer de faire ensemble un traité par lequel ils s'engageoient d'attaquer les Geou-gen du côté de l'occident; pendant que les Goei en feroient autant à l'autre extrêmité de l'Afie: il paroît que cette ambassade fut envoyée par Attila qui venoit de foumettre tous les peuples du nord de l'Europe, & dont les Etats étoient voisins de

Après J. C.

ceux des Geou-gen. Quoi qu'ilen foit Tai-vou-ti, qui étoit maître alors d'une partie de la Tartarie méridionale juf- Tchou-lo qu'à Akfou, fit marcher des troupes contre les Geou-gen; khan. mais elles ne purent les rencontrer.

Kam-mo.

La campagne de l'année fuivante fut plus heureufe pour les Goei. Tchou-lo-khan vaincu, fut obligé de fe retirer L'an 4496 en défordre, les Goei envoyerent prefqu'auffi-tôt en Tar- Lie-tai-kitarie une nouvelle armée qui prit deux routes différen- su. tes pour s'y rendre. Le premier corps courut rifque d'être entiérement détruit par le Khan qui l'avoit investi de toutes parts avec fes meilleurs foldats : le Général des Goei eut besoin de tout fon courage & de toute fon adresse pour échapper de ce mauvais pas, & ce ne fut qu'après de grands efforts qu'il parvint à obliger le Khan de prendre la fuite. Les Goei le pourfuivirent & lui enleverent tous fes bagages qu'il avoit abandonnés. Le fecond corps d'armée qui remporta de plus grands avantages fit un butin très-considérable, dans lequel on comptoit plus d'un million de prifonniers & de têtes de bétail. Cette déroute affoiblit tellement le Geou-gen qu'ils n'oferent plus paroître que très-rarement fur les frontiéres des Goei, & lorfqu'ils s'y préfenterent, ils y trouverent tant de réfiftan- L'an 454. ce que ces courfes ne tournerent qu'à leur défavantage. Depuis cette expédition Tai-vou-ti n'eut plus de guerres avec les Geou-gen, & on fut affez tranquille de part & d'autre jufqu'à la mort de ce Prince. Lorfque Ventchim-ti fon fucceffeur fut monté fur le thrône des Goei, on refolut à la Chine de faire de nouvelles conquêtes dans la Tartarie, & d'éloigner des frontiéres des voifins fi incommodes. L'Empereur des Goei fe mit à la tête de fes armées; mais lorsqu'il fut arrivé à la montagne Yn-chan, (a) les neiges qui furvinrent en abondance incommoderent tellement fes troupes qu'il fongea à s'en retourner, ce qu'il eût fait fi un de fes Généraux ne lui eût repréfenté la néceffité de continuer cette expédition malgré la

(a) C'est une grande chaîne de montagnes fituée au nord du Chanfi & du Petcheli. La montagne Ongon-alin en fait partie.

L'an 458

Khan'

Après J. C. rigueur de la faifon. On marcha donc toujours en avant; Tehou-la- On traverfa le grand défert, on remporta une victoire complette fur le Khan, & l'on ne revint qu'après avoir fait graver une infcription dans le lieu le plus avancé de la Tartarie, où on avoit pénétré & dans lequel on avoit battu le Khan. Pour fe dédommager de tant de pertes, Tchoulo-khan porta quelque-tems après la guerre dans le pays L'an 460. d'Igours, tua le Roi nommé Gan-tcheou, détruifit fa famille & y établit un nouveau Roi. Une partie des Igours fe difperfa le long de la riviere d'Irtisch, d'où elle palla du côté de l'Europe à l'occident du Volga comme je l'ai rapporté ailleurs. L'hiftoire ne nous a point conservé les événemens qui font arrivés jufqu'à la mort de ce Prince, pou-tchin- qui eut pour fucceffeur fon fils Yu-tching, connu fous le titre de Cheou-lo-pou-tchin-khan (a).

Kam-mo.

Lie tai-ki

Su.

Ven hien

tum-kao.

L'an 464.

Cheou-lo

khan.

L'an 470.

Ce nouveau grand Khan fut continuellement en guerre avec les Chinois ou plutôt les Goei. La paix n'étoit pas plutôt conclue qu'il la rompoit & recommençoit fes incurfions, ce qui obligea Hiao-ven-ti Empereur des Goei de marcher en perfonne contre ces brigands; il leur livra une grande bataille dans la Tartarie fur le bord d'une riviere qui avoit porté jufqu'alors le nom de Niu-choui, & à laquelle les Goei donnerent le nom de Vou-tchuen; c'eft-à-dire riviere de la victoire. Les Geou-gen qui ne trouverent plus rien à gagner fur les frontiéres de la Chine, tournerent leurs armes du côté des royaumes de Kaschgar & de Khoten, ce qui obligea les habitans de ces pays à demander du fecours aux Chinois. On voit par-là que tout ce que nous appellons petite Bukharie étoit expofé aux incurfions des Geou-gen, & il y a lieu de croire qu'une partie de ces pays a été foumise en différens tems L'an 472. à leur Empire. De-là les Geou-gen vinrent retomber fur la Chine où ils furent reçus d'une maniere qui auroit dû les obliger à ne plus y revenir, malgré la défection des Hordes orientales des Huns Tie-le, qui venoient de prendre leur parti & d'abandonner les Tartares Goei. Ces Geougen.

L'an 474.

(4) C'est-à-dire généreux, bienfaisant, dans la langue des Geou-gen,

L'an 480.

gen chercherent encore à s'appuyer de l'alliance des Empereurs qui regnoient dans la partie méridionale de la Chi- Après J. C. ne; c'est-à-dire, de la Dynaftie des Sum & de celle des Tcy qui lui fuccéda; mais ils furent toujours repouffés des environs de Kan-tcheou où ils étoient venus à plu-. fieurs reprises. C'est ainsi que fe passa le regne de Cheoulou-pou-tchin-khan.

L'an 487

Teou-lun fon fils lui fuccéda fous le titre de Fou-mim- Fou-mimtun-khan (2).Il remporta une grande victoire fur les Tie - le tun-khan ou Che-le,peuples defcendus des anciens Huns,qui vivoient dans fes Etats, & venoient de fe revolter contre lui. Il les obligea de fe retirer bien loin du côté de l'occident; de-là il se rabatit fur les Goei où il fit quelques courses & fut repouffé. Pendant qu'il étoit encore occupé de cette guerre, fa cruauté l'avoit rendu fi odieux à la plus grande partie de fes fujets, qu'il fe vit dans la néceffité d'abandonner promptement la Chine pour venir au fecours de fes Etats, dans le centre defquels A-fou-tchi-lo, à la tête de cent mille hommes de la nation des Huns Kao-tche venoit de fe révolter. Le rebelle s'étoit retiré vers l'Ir-. tisch au nord-ouest du pays d'Igour, où il avoit pris le titre de Khan: de-là il fit des incurfions chez les fujets de Teou-lun & remporta fur lui plufieurs victoires. D'un autre côté les habitans de Hami qui étoient foumis aux Geou-gen abandonnerent leur parti & fe rendirent aux Goei. Un grand nombre d'autres Tartares imiterent cet éxemple; A-fou-tchi-lo fe ligua avec l'Empereur des Goei qui for- L'an 490. tit de la Chine avec une armée de cent mille hommes, L'an 492. la divifa en différens corps, entra dans la Tartarie, & battit Lie-tai-kile Khan dans le defert. Les Geou-gen eux-mêmes dépo- f. ferent Teou-lun & jetterent les yeux fur No-kai, qui, par Goei-chou. attachement pour fon Prince, refufa d'abord l'Empire qu'on Ven-hienlui offroit ; mais les Geou-gen ayant fait mourir leur Khan, Hou-kiil confentit alors à ce qu'on éxigeoit de lui, & fut pro- fou-tai-kou clamé Khan fous le titre de Heou - ki - fou - tai - kou-, tche khan. tche-khan (a).

(a) C'est-à-dire paifible & qui eft aimé. Tome I.

XI

Su.

Kam-me.

tum-kao.

Après J.C.

Kam-mo.
Lie-tai-ki-

fu.

Depuis la déroute des Igours, il étoit encore refté une L'an 497. partie de ces peuples dans le pays où ils formoient un Royaume confidérable, qui étoit alors gouverné par un Roi nommé Ma-jou. Ce Prince, fatigué par les courfes des Tartares, avoit fait demander aux Empereurs Goei un canton où il pût demeurer plus tranquillement, & on lui avoît affigné le pays de Hami fitué à l'orient d'Igour. Cette démarche déplut à fes fujets,qui, ne voulant point quitter leurs anciennes demeures, fe défirent de Ma-jou, proclamerent Kou-kia Roi d'Igour & fe mirent en même-tems fous la protection des Geou-gen qui étoient en guerre avec les Chinois. Du refte on fçait feulement que pendant le regne de ce Khan, l'Empereur des Goei fit conftruire, fur fes frontiéres du nord, plufieurs fortereffes pour arrêter leurs incurfions.

L'an 504.

L'an 506.
To-han-

kan.

No-kai laiffa en mourant le Thrône à fon fils Fo-tou, auquel on donna le titre de To-han-khan (a). Les Goei Lie-tai-ki- refuferent de faire la paix avec lui. Tout le nord de la Tartarie étoit alors rempli de troubles & de mouvemens qui faifoient craindre une nouvelle migration de peuples vers le midi, ce qui auroit entraîné la ruine des Geougen & celle des Tartares Goei, Souverains d'une partie de la Chine. Un prodigieux nombre de Hordes de Huns parmi lesquelles étoit celle des Joui-joui, étoient difperfées dans les vaftes campagnes de la Siberie vers l'Obi & l'Angara. Lorfque les Goei quitterent pour la premiere fois les pays fitués au nord du fleuve Onon, vers le lac Pai-kal, les Joui-joui, & toutes les autres Hordes de Huns, qui portoient différens noms, vinrent s'y établir. Ces peuples vivoient dans les prairies où ils conduifoient leurs troupeaux ; mais comme leur pays étoit froid & que les rivieres ne commençoient à dégeler qu'à la feptiéme Lune, ils habitoient dans des cavernes. Les Empereurs de la Chine méridionale de la Dynaftie des Sum, qui étoient Chinois d'origine, & qui voyoient avec peine que tout le nord de la Chine étoit fous la domination

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(4) C'est-à-dire qui fuccéde

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