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Recueil des tombeaux des quatre cimetières de Paris, avec leurs épitaphes et inscriptions dessinées par C. S. Arnaud, architecte. Première et deuxième livraisons composées de quatre planches. Chez l'auteur rue de la Roquette, Laurens ainé et Delaunay. Prix de chaque livraison 2 fr.

Vies et œuvres des peintres les plus célèbres, etc., ou Vie et œuvres complètes du Poussin, etc. (Voyez pour le développement du titre, l'adresse et le prix, le précédent cahier de ce Journal 1813.)

L'éditeur de cet ouvrage (M Landon) prévient ses lecteurs que plusieurs circonstances imprévues l'ayant forcé de retarder la notice historique sur le Poussin, il a eu recours, pour ne pas mettre un plus long délai au complément de sa collection, à un homme de lettres (M. Castellan) connu par plusieurs ouvrages distingués (*), et qui avait recueilli depuis long-temps à Rouen où le Poussin a passé les plus belles années de sa vie, des particularités propres à rendre ce travail plus intéressant Nous partagerons en deux articles le compte que nous avons à rendre de cette importante collection. Dans le premier, nous recueille rons les traits les plus remarquables de la vie du Poussin, tels que les a tracés M. Castellan; dans le second, nous extrairons les jugemens par lui portés sur les productions de ce grand peintre dans les différens geures qu'il a si habilement

traités.

Article premier.

Nicolas Poussin, issu d'une famille no ble de Picardie, naquit en 159, aux

(*) Lettres sur la Morée, etc. Lettres sur la Grèce, etc.

Andelys (Vexin Normand) où son père était venu s'établir. Dès son plus jeune âge, un sentiment inné le portant à imiter les objets naturels que frappaient ses regards, lui faisait tracer toutes sortes de figures non au hasard, mais avec une sorte de vérité et d'intelligence très-remarquables. Quintin Varin se trouvait alors aux Andelys. Ce peintre, dont il

arts,

s'était conservé à Paris deux tableaux estimés, démêla les caractères d'un génie précoce dans les premiers essais du Poussin: il fortifia son inclination pour les l'engagea à se livrer à leur étude exaltée par ces encouragemens, le Pouset lui promit d'heureux succès La tête sin désespérant d'obtenir l'agrément de son père partit à son insçu pour Paris,âgé seulement de dix-huit ans. Il y arriva sans expérience, sans recommandations, sans argent. La fortune lui ménagea d'abord un asyle dans la maison d'un gentilhomme de Poitou, amateur des arts, qui le reçut avec bonté et lui donna les moyens de se livrer à sa passion pourles arts. Il règnait alors en France un mauvais goût de peinture. Le Poussin changea plusieurs fois de maître sans être satisfait d'aucun. Le sort enfin le favorisa en lui procurant la connaissance de Courtois, mathématicien du roi, qui avait un logement à la galerie du Louvre, et qui

avait réuni une belle collection de gravures, particulièrement de celles de Marc-Antoine, d'après Raphaël et Jules Romain. Le sentiment du beau dont il était déjà pénétré lui fit spécialement apprécier les traits distinctifs de ce caractère grandiose et même de cette grace idéale et fugitive qui fait le charme des ouvrages de Raphaël: il le copia avec le plus grand soin: il s'appropria son style, ses formes, le mouvement de ses figures, et même le mécanisme admirable de ses compositions.

Dans ces entrefaites le gentilhomme poitevin quitta la cour pour retourner dans ses foyers: il engagea le Poussin à l'y suivre; mais celui-ci y essuya des dégoûts qui lui firent prendre la résolution de

cor,

spirituelle, facile et agréable du Guide entraînait eu ce temps tous les artistes. Il lui préféra la correction du dessin et la vigueur de l'expression du Dominiquin. Son exemple fut suivi par tous les élèves, et cette révolution lui fit grand honneur.

quitter cette maison : il partit à pied du Poitou pour Paris. Ce ne fut qu'en allant de ville en ville mandier des travaux indignes de lui qu'il arriva enfin dans cette capitale où la fatigne, la misère et le chagrin lui dounèrent une longue maladie dont il ne put se délivrer qu'en se faisant transporter dans son pays natal. A peine rétabli il se vit forcé, pour subsister, de mener une vie errante et pénible peignant successivement le déle portrait et parfois, mais rarement quelques sujets historiques. Son objet était d'acquérir une somme assez forte pour pouvoir entreprendre le voyage de Rome. Divers accidens l'arrêtè rent dans sa route vers cette patrie des arts. Obligé de revenir à Paris, il y fut employé par les Jésuites pour la composition de six grands tableaux qu'il exécuta en détrempe. La liaison qu'il y forma avec le Cavalier Marino lui fut utile, en ce qu'il y prit du goût pour les compositions poétiques dont il enrichit depuis plusieurs de ses tableaux. Il suivit d'as sez près Marino à Rome. Ce poëte avant de retourner à Naples, sa patrie, recommanda le Poussin à Sachetti qui le présenta au cardinal Barberiui, neveu du pape Urbain VII; mais ce nouveau protecteur partit pour ses légations de France et d'Espagne avant d'avoir pu lui être utile. Le Poussin, sans moyens et sans espoir fut obligé de livrer ses tableaux à vil prix. Duquesnoy, dit le Flamand, sculpteur habile, studieux et aussi maltraité de la fortune que le Poussin, partagea avec lui sa misère, ses études, ses travaux : ils recherchèrent ensemble la véritable beauté et les proportions exactes du corps humain dans plusieurs chef d'oeuvres de sculpture antique qu'ils dessinèrent et mesurèrent avec le plus grand soin. Le Poussin s'appliquait aussi à la géométrie et à la perspective, et il y puisait les procédés exacts pour la dégradation des objets et les effets de la lumière et des ombres dont il sut faire une si heureuse application dans ses ouvrages. Dans ses études il se préserva de la séduction dans laquelle la manière

Le retour du cardinal Barberini devint une époque de bonheur pour le Poussin. Ce prélat lui donua plusieurs sujets à traiter: il fut employé aussi par le commandeur Cassiano del Pozzo, célèbre amateur des arts, et par le Marquis Amédée del Pozzo. Les travaux multipliés auxquels il se livra étendirent sa réputation dans toutes les parties de l'Empire où les arts étaient en quelque honneur, et particulièrement dans sa patrie. Le cardinal de Richelieu y avait fait adopter par Louis XIII le projet de rétablir et de terminer le Louvre, d'orner sa grande galerie, de restaurer le château de Fonlainebleau et les autres maisons royales. 1 fut appelé, pour y concourir, par une lettre du surintendant des bâtimens, et un ordre exprès du roi. L'idée qu'il s'était faite de la vanité des promesses des grands et son attachement pour le séjour où il s'était fait tant d'amis et qui renfermait tant de véritables amateurs, le fireut résister pendant plus de deux ans à ces ordres du monarque et aux désirs de son ministre tout puissant. On né put décider le Poussin à venir en France qu'en dépêchant à Rome M. de Chanteloup qui vainquit sa répugnance et le ramena vers la fin de l'année 1640. Il fut accueilli d'abord avec une grande distinction à Fontainebleau. Le cardinal de Richelieu le reçut à bras ouverts à Paris. Loui XIII lui fit beaucoup de caresses à Saint-Germain et le nomma son premier peintre ordinaire et surintendant de tous les ouvrages de peinture et de restauration des palais royaux, avec des appoin temens de trois mille livres on y ajouta pareille somme pour les frais de son dé. placement et la jouissance d'une jolie maison dans l'emplacement, sur lequel Lenôtre a formé depuis le jardin des

Tuileries. Le Poussin se rendit digne de toutes ces graces par divers projets qu'il proposa pour la décoration de la grande galerie du Louvre, et surtout par l'heureuse direction qu'il donna aux arts en France. On lui dut l'idée de faire mouler les statues et les bas-reliefs les

plus beaux de Rome, et même les principaux membres d'architecture qu'offre le Panthéon. Au milieu de ces grands projets dont malheureusement la plupart restèrent sans exécution, il trouva en core le temps de terminer plusieurs tableaux pour les chapelles de Saint-Germain en Laye, du noviciat des Jésuites, et ceux que lui avaient demandés le cardinal de Richelieu. Loin de désarmer l'envie ces beaux ouvrages l'avaient animée davantage ; et le Poussin fit sans doute allusion aux tracasseries dont on n'avait pas cessé de le fatiguer, depuis son arrivée en France, dans cet admirable plafond où l'on voit le temps qui soustrait la vérité aux atteintes des passions haineuses. Fouquières, l'architecte Mercier et surtout le premier peintre du roi Vouet étaient ses principaux antagonistes. La jalousie de ce dernier avait été excitée par un mot imprudemment échappé à Louis XIII lorsque le Poussin lui fut présenté. Voilà, avait dit ce prince, voilà Vouet bien attrapé. Le Poussin prit de lui-même le parti de quitter la France. Il demanda la permission de retourner à Rome, et ne l'obtint, malgré toutes les trames de ses envieux, qu'à condition qu'il reviendrait après avoir mis ordre à ses affaires de famille.

De retour à Rome, et se croyant libre de tout engagement par la mort de Louis XIII et du cardinal de Richelieu, la retraite de M. Desnoyers de la Cour, et la suspension en France des travaux relatifs aux arts, il ne pensa plus à retourner dans sa patrie.

De retour à Rome, et maître enfin de lui, et en quelque sorte des événemens,. le l'oussin recommença le cours d'une vie simple, frugale, consacrée unique

des vertus

ment à l'exercice de son art, modestes et de la philosophie. C'est alors et dans une longue suite d'années glorieuses qu'il produisit ses plus admirables compositions: il appréciait ses tableaux avec une bonne foi et un désintéressement bien rares; il en marquait lui-même le prix; et si quelques amateurs le trouvaient trop modique, il renvoyait ce que leur générosité voulait y ajouter. Sa manière de vivre était trèsrégulière et si simple qu'il se passait même de domestiques. Le cardinal Masimi qu'il reconduisait un soir, sa lampe à la main, le plaignait de n'avoir pas un valet pour le servir. Et moi, Monseigneur, lui repliqua l'artiste philosophe, je vous plains bien davantage d'en avoir un si grand nombre. L'admirable tableau du Ďéluge universel fut le dernier ouvrage de ses pinceaux : il le fit en 1664. Depuis ce moment ses infirmités s'agravant de jour en jour le conduisirent au tombeau le 19 novembre 1665, à l'âge de soixante-onze ans et cinq mois.

ESTAMPES.

La Bataille d'Austerlitz. Estampe gravée par M. Godefroi, d'après le tableau de M. Gérard. Chez l'auteur, rue de Bellefond, faubourg Montmartre, no. 37. 80 fr., et 160 fr. avant la lettre.

Endymion. Estampe gravée par M. Chatillon, d'après le tableau de M. Girodet. Chez Benard, boulevard des Italiens, no. 11. 24 fr., avant la lettre 48 fr.

Ouverture du port de Cherbourg, gravée d'après le dessin d'Isabey. Chez l'auteur, rue des Trois Freres, n°. 7. 12 fr., avant la lettre 24 fr.

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par AW. Schlegel; traduit de l'al-
lemand. 3 vol. in-8°. Paris et Ge-
nêve. Paschoud. 16 fr.
- 20 fr.
Nous reviendrons sur cet ouvrage.

Histoire morale de l'éloquence, ou
Développemens historiques sur l'in-
telligence et le goût propres à l'élo
quence, par Edouard Landin.
Deuxième édition. Un vol. in-8°.
Renouard. 5 fr.

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Les Fables d'Ausone dédiées à l'empereur Théodose, traduites du latin; et la Batrachomyomachie d'Homère, traduite du grec par F. Métayer. Un vol. in-18. Besançon. Veuve Métayer.

Renaud poëme en douze chants, traduit de l'italien du Tasse, par M. Cavelier. Un vol. in-12. Michaud frères. 2 fr.

Eloge de Chénier, membre de l'Institut, suivi d'un catalogue raisonné de ses ouvrages, par S. L. Broch. in-8°. Rosa. 2 fr. 25 c.

Histoire littéraire de l'Italie, par P. I. Ginguené, membre de l'Institut, et de plusieurs sociétés savantes et littéraires. Deuxième et troisième livraisons composées des tomes IV, V et VI. in-8°. Michaud frères. 18 fr.- 24 fr.

De la Littérature du midi de l'Eu rope, par J. C. L. Simonde de Sismondi. (Voyez pour le développement du titre, l'adresse et le prix, le quatrième cahier de ce Journal 1813.)

Article quatrième.

Le théâtre comique fit plus de pro grès en Italie au dix-huitième siècle que le tragique. Les tragédies conronnées par la députation de Parme sout déjà oubliées aujourd'hui. Les Italiens étaient obligés d'en revenir à Métastase comme à leur seul poëte tragique. Alfiéri parut et se déclarant en opposition de caractère et de sentiment avec Métastase, il créa un nouveau théâtre italien où il se soumit à la législation classique la plus rigoureuse : il eut une manière toute mais l'extrême simplicité d'action de ses particulière de concevoir l'unité d'action; pièces ôtait à l'unité quelque chose de son mérite. On peut lui reprocher aussi de n'avoir conservé dans ses tragédies 'rien de ce qui peint les mœurs et les temps, tandis que les tragiques de chaque nation employaient tout leur art à mettre en harmonie le spectateur avec le temps et les moeurs qu'ils lui présentent (*). Il lui sait gré d'ailleurs d'avoir exclus de son théâtre les confidens et d'avoir banni de ses compositions les lieux communs d'action. En blâwant la monotonie des caractères tracés par Alfiéri, M. de Sismondi s'efforce de justifier les soliloques dont ce poëte a fait de fréquens usages dans son théâtre. M. de Sismondi fait remarquer qu'Alfiéri luimême a indiqué la coupe uniforme de ses pièces qu'il était loin de regarder comme un défaut. Il est loin d'approuver les efforts qu'a faits ce poête pour éviter le cantilène et les ornemens poétiques; car il estime que le style de la tragédie monieux, et même figuré. Il s'élève aussi doit toujours demeurer poétiqne, har

(*) M. de Sismondi que quelques critiques accusent d'avoir déprimé les littératures étrangères pour relever davantage la littérature du Midi, semble au con

traire ici absoudre Racine du reproche

qu'on lui a fait dans son pays même d'a

voir fait des héros de la Grèce des Céla. dons fades et doucereux.

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