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teils un trémouffement qui l'avertif foit auffi-bien que l'auroit pû faire le tournoiement de la Baguette. Mais on ne le voyoit ni fuer, ni pâmer; & tous ces fymptômes ne font venus qu'après qu'on s'eft défié de lui, & qu'on a appréhendé quelque fourberie. On a pû voir, dans le récit de la découverte des Auteurs du meurtre de Lyon, de quelle maniere ces convulfions le prennent. Je ne re pétérai pas ici cette hiftoire, parcequ'elle eft décrite dans les Illufions Illusion des fur la Baguette, & en tant d'autres Philof. endroits, qu'elle ne peut être ignorée. On ne s'aperçut d'aucune émotion de cette nature lorfqu'auprès de Grenoble on lui fit faire une expérience auffi extraordinaire que celle qu'on va voir.

VII. Découver

furprenante.

Yers la fin de l'année 1689. le Ferntier des Dames Religieufes de fainte te des maléCecile fut fort furpris de voir mou- fices. Hiftoire rir les bœufs & les vaches qu'on avoit fait paître dans un certain pré. Il en mourut ving-trois en peu de jours, quoique l'herbe de ce pré fût des meilleures de tout le terroir. Etonné d'un tel accident, & empreffé d'en découvtir la cause, il lui vient

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dans l'efprit que ce pourroit bien être un maléfice, & que la Baguette, qui découvroit tant de chofes cachées, pourroit auffi découvrir ce que c'étoit. Comme Aimar paffoit pour un des plus habiles Devins, on le fit venir. La Baguette fut mise en ufage: elle tourna par-tout dans le pré, & nullement aux environs, fi ce n'eft fur un petit fentier qui aboutiffoit au pré. Cela fait dire à Aimar que pour s'affuret fi c'eft un maléfice, il faloit prier Mr. le Curé de faire les exorcifmes. Le Curé, accompagné des plus notables de la Paroiffe, vient au pré, & fait, en habits de cérémonie, les prieres accoutumées. Aimar reprend la Baguette; elle ne tourne plus dans le pré. Elle fe remue néanmoins fur le fentier : le mouvement continue on avance, & on vient jufqu'à une hute où la Baguette ceffe de tourner. Un homme d'affez méchante réputation y logeoit ordinairement, lequel informé de ce qui fe paffoit n'a plus paru dans ces quartiers. On n'en fit aucune recherche. Le Fermier fe contenta de ne voir plus mourir fes beftiaux, qu'il fit entrer dans le pré dès le même jour,

par le confeil de Mr. le Curé & d'Ai

mar.

I X.

Expérience pour décou

cachées de

Si on eft furpris de voir confulter un bâton pour découvrir les maléfices, on le fera peut-être encore da- vrir les chovantage de voir confulter le même fes, les plus bâton, pour connoître les offemens près & de des Saints. Aimar fe pique de faire de ces fortes de découvertes;& quelques-uns y réuffiffent mieux que lui.

Depuis qu'on s'eft informé avec quelque foin des chofes que la Baguette a fait découvrir, on en a appris tant de fingularités, qu'il faudroit pour les décrire faire un gros Livre, qui feroit peut-être dangereux pour quelques perfonnes, & trop ennuyeux pour d'autres. Il fuffic de dire en général qu'on s'eft fervi de la Baguette pour découvrir l'infidélité des femmes, les faux contrats, & un grand nombre de chofes purement

morales.

*

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loin.

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Réflexions

fur les indica

guette,à Lyon

Le R. P. Menetriet, Jéfuite, écrit que depuis les expériences célebres qu'on a fait faire à Aimar, on a tions de la Bades effains de chercheurs de fources, par 1694. p. 46. le moyen de la Baguette, fuivre comme lui les piftes des voleurs, découvrir l'or & l'argent caché. ... A combien d'effets,

pourfuit-il,s'étend aujourd'hui ce talent? Il n'a point de limites. On s'en fert pour juger de la bonté des étoffes, & de la différence de leur prix, pour démêler les innocens d'avec les coupables, & coupables d'un tel crime. Tous les jours cette vertu fait de nouvelles découvertes, inconnues jufqu'à préfent.

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Mr. du Verdier, Docteur de Sorbonne,reçut une Lettre de Toulouse, le 26. de Mai 1700. dans laquelle on fui faifoit le détail des expériences que quelques perfonnes faifoient avec la Baguette. On lui parloit d'un Curé qui devinoit ce que faifoient des perfonnes abfentes, fi un homme avoit de l'argent en quelles efpeces & combien. On confultoit la Baguette fur le paffé, le préfent & l'avenir. Elle baiffoit pour répondre oui, & elle s'élevoit pour la négative. fl étoit indifférent d'exprimer fa demande de vive voix ou mentalement ; ce qui furprendroit davantage, fi la perfonne judicieufe qui écrivoit n'ajoûtoit, que plufieurs réponses s'étoient trouvées fauffes.

II y a quelques années qu'on me montra une Lettre de Dauphiné, où F'on parloit de Mademoiselle Allouard

qui devinoit auffi avec la Baguette ce qui fe paffoit en des lieux fort éloignés. Mais en voilà trop fur cet article.

CHAPITRE IV.

Comment on diftingue les différentes chofes fur lesquelles la Baguette tourne; & ce que l'on fait pour la déterminer à tourner pour une chofe, plûtôt que pour un autre.

L

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I.
Trois ma-

noître fur quoi la Baguette-tour.

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E fecret s'eft étendu à tant de chofes, qu'il ne faloit plus, pour nieres de condonner heaucoup de cours, que des moyens aifés de connoître fur quoi la Baguette tourne. Plusieurs fonnes s'en font prefcrits à leur fantaifie, qui n'ont pourtant pas laiffé de s'accommoder avec l'expérience. Envoici trois des plus ufités.

per

Le premier eft que la Baguette ne tourne que fur ce qu'on veut découvrir. Un homme qui cherchoit des bornes m'avoua que c'étoit-là tout fon fecret. Car lui ayant demandé comment il connoîtroit fi la Baguette tourneroit fur une borne, puif

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