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H

TIN.

vent tourna au Sud, & fouffla avec CONSTAN- tant de violence, que repoutant les vaiffeaux d'Abante vers la côte d'AAn. 313. fie, il fit échouer les uns, brifa les autres contre les rochers,& en submergea un grand nombre avec les foldats & les équipages. Crifpe profitant de ce défordre avança jufqu'à Gallipoli prenant ou coulant à fond tout ce qu'il trouvoit fur fon paffage. Licinius perdit cent trente vaiffeaux & cinq mille foldats, dont la plûpart étoient de ceux qu'il avoit fauvés de la défaite & qu'il faifoit paffer en Afie, pour foulager Byzance furchargée d'une trop grande multitude. Abante fe fauva avec quatre vaiffeaux. Les autres furent difperfés. La mer étant devenue libre, Crifpe reçut un convoi de navires chargés de toutes fortes de provifions, & fit voile vers Byzance pour feconder les opérations du fiége & bloquer la ville du côté de la mer. A la nouvelle de fon approche, une partie des foldats qui étoient dans Byzance craignant d'être enfermés fans reffource, fe jetterent dans les barques qu'ils trouverent dans le port

& côtoyant les rivages fe fauverent à Eléunte.

CONSTAN

TIN.

An. 323.

L.

Licinius

cédoine.

Zof. 1. 2.
Anony. Va-

lef
Aurel, Va.

Vict. epit.
Banduri

Conftantin preffoit le fiége avec vigueur. Il avoit élevé une terraffe à la hauteur des murs; on y avoit conftruit des tours de bois, d'où l'on tiroit paffe à Chalavec avantage fur ceux qui défendoient la ville. A la faveur de ces ouvrages, il faifoit avancer les béliers & les autres machines pour battre la muraille. Licinius défefpérant du falut de la ville, prit le parti d'en fortir & de fe retirer à Chalcédoine avec fes tréfors, fes meilleures troupes & les officiers les plus attachés à fa perfonne. Il s'échappa apparemment avant l'arrivée de la flotte ennemie. Il efpéroit raffembler une nouvelle armée en Afie & fe mettre en état de continuer

la guerre. Son fils, déja Céfar, mais âgé feulement de neuf ans, ne pouvoit lui être d'aucun fecours. Il crut appuyer fa fortune, en donnant le titre de Céfar, & peut-être même celui d'Augufte, à Martinien, fon maître des offices, & qui en cette qualité commandoit tous les officiers de fon palais. C'étoit dans la circonftance

numm. in

Martiniano.

TIN.

LI.

&

un préfent bien dangereux, & l'exemCONSTANT ple de Valens avoit de quoi faire trembler Martinien. Mais la puiffance fouAn. 323. veraine enchante toujours les hommes; elle fixe tellement leurs yeux, qu'ils oublient de regarder derriere eux les naufrages qu'elle a caufés. Licinius l'envoye à Lampfaque avec un détachement, afin de défendre le paffage de l'Hellefpont. Pour lui, il fe place fur les hauteurs de Chalcédoine, garnit de troupes toutes les gorges des montagnes qui aboutiffoient à la mer. Le fiége de Byzance traînoit en Bataille de longueur & pouvoit donner à LiciChryfopolis. nius le tems de rétablir fes forces. Conftantin laiffant la ville bloquée, ré16, 17. folut de paffer en Afie. Comme le riAnony. Va- Vage de Bithynie étoit d'un abord lef difficile pour les grands vaisseaux, il fit Socr. l. 1. c. préparer des barques légeres, & étant remonté vers l'embouchure du PontEuxin jufqu'au promontoire facré à huit ou neuflieues de Chalcédoine, il defcendit en cet endroit & fe pofta fur des collines. Il y eut alors quelque · négociation entre les deux Princes: Licinius vouloit amufer l'ennemi par des

Euf. vit. l.

2. C. II, 159

2.

Zon. l. 2.

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A

TIN.

des propofitions; Conftantin pour épargner le fang, lui accorda la paix CONSTAN à certaines conditions: elle fut jurée par les deux Empereurs. Mais ce n'é- An. 323. toit qu'une feinte de la part de Licinius; il ne cherchoit qu'à gagner du tems pour raffembler des troupes. Il rappella Martinien ; il mendioit fecresement le fecours des Barbares; & grand nombre de Gots commandés par un de leurs princes, vinrent le joindre. Il fe vit bien-tôt à la tête de cent trente mille hommes. Alors aveuglé par une nouvelle confiance, il rompt le traité ; & oubliant la déclaration qu'il avoit faite avant la bataille d'Andrinople, que s'il étoit vaincu il embrafferoit la religion de fon rival, il eut recours à de nouvelles divinités, comme s'il eût été trahi par les anciennes, & fe livra à toutes les fuperftitions de la magie. Ayant remarqué la vertu divine attachée à l'étendard de la Croix, il avertit fes foldats d'éviter cette redoutable enfeigne & d'en détourner même leurs regards; il y fuppofoit un caractere magique, qui lui étoit funefte. Tome 1.

Q

TIN.

Après ces préparatifs il encourage CONSTAN- fes troupes; il leur promet de marcher à leur tête dans tous les hafards; An. 323 & va préfenter la bataille, faifant porter devant fon armée des images de dieux nouveaux & inconnus. Conftantin s'avança jufqu'à Chryfopolis: cette ville fituée vis-à-vis de Byzance fervoit de port à Chalcédoine. Mais pour ne pas être accufé d'avoir fait le premier acte d'hoftilité, il attend l'attaque des ennemis. Dès qu'il les voit tirer l'épée, il fond fur eux; le feul cri de fes troupes porte l'effroi dans celles de Licinius; elles plient au premier choc. Vingt-cinq mille font tués; trente mille fe fauvent par la fuite; les autres mettent bas les armes & fe rendent au vainqueur.

LII.

bataille.

Cette victoire remportée le 18e de Suites de la Septembre ouvrit à Conftantin les portes de Byzance & de Chalcédoine. Idace. Licinius s'enfuit à Nicomédie; où fe Anony. Va- voyant affiégé, fans troupes & fans Praxag. apud efpérance, il confentit à reconnoître

lf.

Zof. l. 2.

Phot.

pour maître celui qu'il n'avoit pû fouffrir pour collégue. Dès le lendemain de l'arrivée de Conftantin, fa fœur

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