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ees; & le balon fe trouva plus léger qu'au paravant d'une once: (a) Une autre fois, après avoir pompé l'air d'un balon de 20. pouces de diamètre, il le trouva plus léger de 2 onces au moins. (b) Donc l'air pefe.

Ariftote avoit reconnu cette vérité. Mais il en avoit fait peu d'ufage; elle fembloit s'être éclipfée jufqu'au temps de Toricelle, qui la découvrit & la rendit fenfible au Pere Merfenne, Mimine célébre. Le Pere Merfenne en fit part à M. Pafchal. Un fameux Conful de Magdebourg (c) & Boyle, fçavant Anglois, l'ont démontrée par des expériences très

curieufes.

ARISTE. Il femble d'abord que fi l'air pefe, on devroit être accable fous le poids de l'atmofphére. Mais on voit qu'il n'y a rien à craindre de ce côté-là. Un poids ne fe fait fentir que lorfqu'il caufe quelque changement dans les organes des fens, comme vous me l'avez fait obferver. Le poids de l'air n'en caufe point; puifque l'air environne tout le corps, & qu'il le preffe également de toutes parts, & en dedans, & en dehors.

(a) Hift. de l'Acad. 1687. p. 260. (b) Hift. de l'Acad. 1696. p. 403. (c) Otthon de Guericke.

EUDOXE. Voulez-vous, Arifte, que j'expofe à vos yeux divers faits qui regardent particuliérement la pefanteur de l'air? Vous les expliquerez avec votre pénetration ordinaire; & votre explication donnera du jour à la verité.

Je verfe du mercure dans ce vafe. Puis j'emplis de mercure ce tuyau de verre de 36. pouces, fcellé par un bout avec de la veffie de cochon..... Je bouche du doigt l'autre bout, & le plonge dans le mercure du vafe; j'ôte le doigt: le mercure du tuyau baiffe; & après quelques balancemens, il va s'arrêter à 27 ou 28 pouces, environ, (a) Fig. 36.

ARISTE. J'en vois tout d'un coup la raifon dans vos principes. Le mercure baiffe d'abord pouffé par la pefanteur. Tandis qu'il baiffe, le mouvement accéléré de fa chûte le rend victorieux de la colonne d'air extérieur, qui le contre-balance; il fe porte au-deffous du point de l'équilibre. Mais la colonne d'air comprimée fait jouer fon reffort; & vicorieufe à fon tour, elle le reporte au-deffus du point de l'équilibre. Ces victoires alternatives fe reiterent, jufqu'à ce que les excès de forces fe perdent: de-là, les balancemens ou vibrations, qui précédent l'équilibre. Les excès de forces font

Fig 36.

ils perdus de part & d'autre ? Le mercure s'arrête, parcequ'il eft dans un parfait équilibre avec la colonne d'air, qui le contre-balance; & comme l'air doit être tantôt plus, tantôt moins pefant, à proportion qu'il eft plus ou moins chargé de vapeurs, plus ou moins comprimé par le vent, le point de l'équilibre eft tantôt plus haut, tantôt plus bas. De-là, le mercure, toûjours fidéle à fuivre les loix de l'équilibre, s'arrête fans bizarrerie, quelquefois à 27 pouces, quelquefois à 28, environ.

EUDOX E. Faites l'expérience dans un endroit plus bas: le mercure baiffe moins. Faites-la dans un endroit plus haut: le mercure baiffe plus. M. du Perrier la fit proche de Clermont en Auvergne, à la follicitation de M. Pafchal, Au pied du Pui-dome (a) le mercure defcendit à 26 pouces 3 lignes & demie. Sur le panchant de la montagne, plus élevé de 150 toifes, à 25 pouces; vers la cime, plus haut de sos. toifes, à 23 pouces 2 lignes. (b)

(a) Montagne proche de la Ville.

(b) Mariotte, de la nature de l'Air.p. 196. A 1 toifes, environ, dans nos climats, ou à 66 pieds au-deffus de la Mer, le Mercure def send ordinairement d'une ligne; encore à 11.

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