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fions d'e

vêques. Enf. Chr.

Jat, an.

167. bift. IV..

19.

res du Seigneur, puifque l'on s'eft attaqué mé me à celles qui en font fi diférentes. Voilà ce que nous favons des écrits de S. Denis evêque de Corinthe.ol

LIX. Celadion evêque d'Alexandrie mourut l'an Succef-cent foixante & fept, aprés avoir gouverné quatorze ans. Son fucceffeur fut Agrippa, qui gouverna douze ans. L'année fuivante cent foixante & huit, huitiéme de Marc Aurele, mourut Heron evêque d'Antioche, aprés avoir tenu le fiege vingt-fix ans. Son fucceffeur fut Theophi le, homme de grand efprit & de grande érudition. Il fut le fixiéme aprés S. Pierre, & gouAn. 169. verna treize ans. L'année cent foixante-neuf mourut l'empereur Lucius Verus, aprés avoir regné neuf ans, avec M. Aurele fon frere adoptif; qui demeura feul empereur. L'année cent foixante & dix, fuivant l'opinion la plus vraifemblable, mourut le pape Soter, & Eleuthere lui fucceda. Au commencement de fon pontificat il receut une lettre d'un roi nommé Lucius, qui regnoit dans la grande Bretagne, fuBeda bift.jet ou allié des Romains, par laquelle il le prioit, Angl.lib.r. que par fon fecours il pût devenir chrétien. Le pape Eleuthere lui accorda ce qu'il demandoit & les Bretons conferverent la foi paifiblement, Enf. Chron. jufques au temps de Diocletien. A Jerufalem Caffien, dix-feptiéme evêque, fucceda à Marc Id.v.hift. la dix-neuvième année du regne e d'Antonin le pieux, cent cinquante-fept de J. C. A Caffien fucceda Publius, puis Maxime, puis Julien, puis Gaïen, puis Symmaque, puis Gaius, puis un autre Julien, puis Capiton; qui fut le vingtcinquiéme evêque de Jerufalem, & dura jufques à la cinquiéme année de l'empereur Commode, cent quatre-vingt-cinq de J.C..

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an.157.

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LIVRE QUATRIE ME, "

A dixième année de Marc Aurele, cent

:

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Lfoixante de dix de J. C. Meliton evêque de Apologie de Meli Sardis en Afie lui adreffa une requête pour les ton. chrétiens où il difoit entr'autres chofes : On Euf. hift. perfecute les ferviteurs de Dieu, & on les pour- IV. c. 26. fuit par de nouveaux decrets dans toute l'A- An. 170% fie: ce qui n'étoit jamais arrivé. Il faut entendre les decrets des affemblées populaires. Il ajoûtoît: Les calomniateurs impudens & avides du bien d'autrui, fe fervent du pretexte des ordonances: pour voler ouvertement jour & nuit, & piller les innocens. Et enfuite: Si c'est par votre ordre; j'acorderai que c'eft bien fait un prince jufte n'ordone jamais rien d'injufte; & nous recevons volontiers la recompenfe d'une telle mort. La feule priere que nous vous faifons, eft de conoître par vousmême ceux que l'on accufe d'opiniâtreté pour v. Valef juger enfuite s'ils font dignes de foufrir la mort hic & les fuplices, ou de demeurer en repos & en fureté. Que fi ce n'est pas de vous que vient се confeil & cette nouvelle ordonance, qui ne conviendroit pas même contre des ennemis barbares: nous vous prions bien plus inftament, de ne pas nous abandoner à ces brigandages popu

laires.

Il ajoûte: Nôtre philofophie avoit cours auparavant chés les barbares; vos peuples en furent éclairés fous le grand regne d'Augufte, & elle porta bonheur à vôtre empire. Car depuis ce temps la puiffance & la goire des Romains a toûjours été croiffant. Vous y avés heureufement fuccedé, & la conferverés avec vôtre fils, fi vous gardés cette philofophie: qui a éré élevées

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avec

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avec l'empire, & que vos ancêtres ont honorée, avec les autres religions. Auffi depuis ce temps n'avés-vous eu aucun mauvais fuccés, mais toujours de la profperité & de la gloire: fuivant les vœux de tout le monde. Neron & Domitien ont été les feuls de tous, qui, à la perfuafion de quelques envieux, ont voulu décrier nôtre doctrine. C'eft d'eux que le menfonge & la calomnie fe font débordés fur nous, par une coûtume fans raifon. Mais la pieté de vos peres a corrigé leur aveuglement: réprimant fouvent par écrit ceux qui ont ofe faire de nouvelles entreprises contre nous. Adrien vôtre ayeul écrivit entr'autres à Fondanus gouverneur d'Afie. Vôtre pere, lors même que vous gouverIniés tout avec lui, a écrit aux villes fur ce fujet: & nommément aux Lariffiens, aux Theffaloniciens, aux Athéniens, Vous qui avés les mêmes fentimens, & encore plus humains & plus dignes d'un philofophe: nous fommes per-. fuadés, que vous nous accorderés tout ce que nous vous demanderons. Ce font les paroles de Méliton. Ce qu'il dit de Neron & de Domitien peut fignifier, qu'ils furent les feuls, qui firent de nouvelles loix contre les chrétiens: mais il y avoit toûjours affés de prétextes de les perfecuter, en vertu des ancienes loix, qui défendoient les religions étrangeres. D'ailleurs il étoit bon de montrer, que la perfecution avoit commencé par deux tyrans, dont la memoire étoit fi odicufe.

Soit que l'empereur eût égard à cette requêLettre de te, ou autrement; on raporte avec vrai-femM. Aurele blance à cette dixiéme année de fon regne, la pour les lettre qu'il écrivit en faveur de chrétiens, aux chrétiens. Chr. Alex peuples de l'Afie mineure. Il paroît que c'eft une Euf. iv. réponfe: en ce qu'il ne s'explique qu'à demi, hift.c. 13. fupofant leur confultation. Voici la lettre en

tiere: L'empereur Céfar Marc Aurele, Anto nin, Augufte, Armenien, fouverain pontife, tribun du peuple la quinziéme fois, conful la troifiéme fois, à la communauté de l'Afie, falut. Je fçai que les dieux mêmes ont foin que ces fortes de gens ne demeurent pas cachés. Car ils ont bien plus d'intérêt que vous à punir ceux qui ne veulent pas les adorer. Mettant ces gens.N dans le trouble, vous confirmés l'opinion qu'ils Vales. ont de vous, lorf-qu'ils vous accufent d'impieté. Il leur eft plus avantageux d'être aceufés en aparence, & de mourir pour leur Dieu, que de vivre. Ainfi ils demeurent vainqueurs prodiguant leur vie, plûtôt que de ceder à ce que Vous defirés d'eux. Quant aux tremblemens de terre paffés ou prefens il eft bon de vous avertir, que vous vous découragés quand ils arrivent; & cependant vous vous comparés à ces gens, qui n'en ont que plus de confiance ens leur Dieu au lieu que quand rien ne vous avertit, vous négligés les dieux & le culte de l'im mortel: & perfecutés jufques à la mort les chré tiens qui l'honorent. Plufieurs gouverneurs de provinces ont déja écrit mon divin pere, aw fujet de ces gens-là: & il leur a répondu de ne les point inquieter, s'ils ne paroiffoient entre prendre quelque chofe contre l'empire Romain. Plufieurs auffi m'en ont écrit: & je leur ay fait des réponses conformes à l'intention de mon pere. Que fi on continue de faire des affaires à quelqu'un d'eux, comme chrétien que l'accu fé foit renvoyé abfous, quand même il feroit convaincu d'être tel: & qu'il y ait action contre Faccufateur. Propofé à Ephese en l'affemblée de l'Afie. Meliton écrivit plufieurs autres ouvrages de écrits de doctrine & de morale, outre fon apologie.. On en compte jufques à vingt-fept: dont il ne nous hift RS

rele

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Autress

Meliton Euf. 196

rente que peu de fragmens. Il y avoit entr'âutres un recueil de fentences courtes & choifies. de l'écriture qui contenoit le catalogue de celles de l'ancien teftament, reconues de tout le monde. Cet ouvrage commençoit ainfi: Meliton à fon frere Onétime, falut. Comme vous m'avés fouvent prié, par l'affection que vous avés pour notre doctrine; de vous faire des extraits de la loi & des prophetes, touchant le Sauveur & toute nôtre créance, & de vous a prendre exactement le nombre & l'ordre des livres anciens; je me fuis apliqué à le faire, fachant que votre zele pour Dieu, & le foin de votre falut vous font préferer ces conoiffances à toutes les autres. Je fuis donc allé en Orient, & jufques au lieu où les chofes ont été prêchées. & accomplies & ayant apris exactement quels font les livres de l'ancien teftament, je vous en envoye les noms.. Cinq de Moife: Genese, Exode, Levitique, Nombres, Deuteronome.. Jefus Nave, les Juges, Ruth, quatre des Rois, deux des paralipomenes, les pfeaumes de David, les proverbes de Salomon, autrement la. Sageffe; l'Ecclefiafte, le cantique des cantiques,. Job. Les prophetes Ifaie, Jeremie; les douze en un livre, Daniel, Ezechiel, Efdras: dont j'ai fait des extraits, que j'ai divifés en fix livres. C'eft le premier catalogue des faintes écri tures, que nous trouvions dans les auteurs chréHer pro tiens. Il eft conforme à celui des Juifs, & congaleat tient vingt-deux livres comptant comme eux

les rois pour deux & les Paralipoménes pour un.. Seulement Méliton omet le livre d'Efther, qu u'ils. reçoivent: ainfi quelque foin qu'il eût pris, fon catalogue n'eft pas entierement exact. Toutes les églifes n'étoient pas encore également intruites fur ce fujet: & quelques-unes ne conoiffoient pas tous les livres canoniques. Mais il ne

faut

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