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On dit bien: Je ne fçai quoi de grand ; mais Quoi de plus grand au nominatif, eft plus hardi, quoiqu'il ait paflé.

XXII. REGLE. On regarde auffi comme relatifs tel & meme, qui eft de plus un adverbe & un nom adjectif.

Tei fuivi de qui, ou tel que fuivi de tel, font très-remarquables. Tel feme, qui ne moiffonnera pas. Tel qu'eft la vie, telle eft la mort, telle vie, telle mort.

Tel quel fignifie mediocre.

Platon même affure même Platon affure, font deux phrases très-differentes; car dans la premiere, même peut fignifier, & fignifie ordinairement lui-meme, au lieu que dans la feconde il eft certainement adverbe.

La même vertu, & la vertu même, ont auff un fens tout different.

XXIII. REGLE. Quiconque fignifie toute perfonne qui. Il en parle à quiconque veut l'entendre. Perfonne fignifiant qui que ce foit, prend l'adjectif qui fuit au mafculin. Perfonne feroit-il affez hardi! Il ne prend point de negation quand il a la force admirative, comme dans la phrase précedente; mais il en prend quand il eft pure ment interrogatif. Perfonne ne l'a-t-il vû?

XXIV. REGLE. Quelqu'un & chacun emploïés abfolument, n'ont point de feminin. Quelqu'un peut-il douter? Faire plaifir à quel qu'un chacun veut être heureux chacun fait ce qui lui plaît.

:

Quand quelqu'un est suivi de la particule de, on dit: Quelqu'un de vos amis, quelqu'une de

ves amies.

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Quelqu'un s'emploïe relativement, tantôt avec la particule en au nominatif & à l'accufa

D

tif fingulier & pluriel; tantôt fans la particule en au pluriel, hors l'accufatif; & au fingulier avec l'addition d'eux. On doit dire la même chofe du feminin. Attendez-là vos Juges, il en viendra bien-tôt quelqu'un ; il y en a quelquesuns à qui je parlerai : j'en verrai quelques-uns: j'en folliciterai quelqu'un : quelques-uns font de mes amis je fuis ami de quelques-uns : j'ai fait plaifir à quelques-uns: je fuis connu de quelques-uns je folliciterai quelqu'un d'eux, &c. Quand quelqu'un fe dit des chofes, il n'a d'ufage qu'étant fuivi de la particule de, ou precedé de la particule en. Prêtez-moi quelqu'un de vos livres prêtez-m'en quelqu'un.

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;

Chacun s'emploïe relativement dans les phrafes fuivantes. Ils ont chacun un million de bien; on les renon leur donna à chacun dix piftoles; voia chacun chez eux chacun d'eux, chacun defquels, dont chacun. On dit: Toute l'assemblée fe retira chacun chez foi; les Communes fe retirerent chacun chez foi, en mettant chacun au mafculin; mais il faut dire : Toutes les Provinces y envoïerent chacune leurs Députez, parce que ce pluriel, Provinces, peut fe divifer par un & par deux.

Un chacun eft prefque inufité.

XXV. REGLE. Quand l'un l'autre marquent reciprocation, l'un est toûjours au nominatif, & l'autre à un autre cas. Ils s'aiment l'un l'autre à l'envi l'un de l'autre : ils fe donnerent le mot l'un à l'autre ils fe défient l'un de l'autre.

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Crevez-moi l'œil d'un: il m'en a donné d'une, font des phrases du difcours familier, qu'on peut chercher dans les Dictionnaires.

On dit : un autre, nul autre, tout autre,

quelqu'autre, feuls qu fuivis de que.

Je ne connois autre ; il en a vû d'autres ; à d'autres, font des phrases du difcours familier qui fignifient je le connois plus que tous les autres ; il en a vu de plus hardis; faites-en accroire à d'autres.

Tout autre fignifie plus excellent, ou tout different. C'eft un grand Capitaine, mais celui dont je parle est tout autre que lui, ou bien, tout autre. Il est devenu tout autre ; ce n'est plus lui, c'eft un autre.

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XXVI. REGLE. On doit fe fervir d'aucun au lieu de nul, quand la phrase commence par une negative, ou qu'elle interroge. Il n'y a au cun y a-t-il aucun de vous qui ne fcache?

On ne dit guéres: Je n'en dirai rien à aucun je ne battrai aucun ; mais : Je n'en dirai rien à perfonne, à qui que ce foit.

Le feminin de nul & aucun s'emploïc toûjours avec relation. Aucune d'elle.: nulle de vous. Nul ne fe dit jamais fans une pareille addition, & jamais qu'au nominatif. Il n'en eft pas de même d'aucun. Il connoît plufieurs Juges, mais il n'eft ami particulier d'aucun, &c.

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Aucun à l'accufatif n'eft mis feul qu'avec une prépofition. Je les écoute tous & ne me détermine pour aucun ; ou bien : Je ne connois aucun d'eux je n'en connois aucun.

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Pas un fe regle fur aucun, hors qu'on ne dit guéres en parlant generalement : Pas un n'est innocent devant Dieu; dites plûtôt : Aucun, nul n'eft, &c.

Quelconque fe met toûjours à la fuite d'un nom, & précedé de ne. Je n'ai affaire quelconque je n'ai trouvé ame quelconque. Nonobftant appellation quelconque, eft une phrafe de for

mule. Ce mot eft rare, & on doit plûtôt se servir de nul, aucun.

XXVII. REGLE. Quand quelque marquant excès, fe trouve joint foit avec un feul fubftan tif, foit avec un fubftantif fuivi ou précedé de fon adjectif, il n'eft jamais qu'adjectif : mais quand il n'eft joint qu'avec un nom adjectif, ce qui n'arrive jamais qu'avec le verbe fubftantif être, alors il eft adverbe. Quelques actions qu'il ait faites: quelque grandes actions qu'il ait faites quelque belles que foient les actions qu'il a faites.

Quelque dans la converfation familiere, fignifie environ, quand il eft joint avec les noms de nombre primitifs ou cardinaux. J'ai quelque

trente ou quarante ans.

Tout eft auffi une espece de pronom qui eft quelquefois fuivi de que. Tout robufte qu'il eft. Étant joint avec un adjectif mafculin au pluriel, & un adjectif feminin commençant par une confonne, il ne fe décline point. Ils font tout fots: elles font tout étourdies.

XXVIII. REGLE. Les particules dont, où y en, le, font relatives. Les trois dernieres le font quelquefois d'une phrafe entiere, & elles ont la force de changer entierement les pronoms & les verbes mêmes aufquels elles fe rapportent, & à la place defquels on les fubftitue. Il s'est bien donné de la peine, mais il n'y a rien gagné. r veut dire dans cette phrafe, à fe donner bien de la peine. Lorfqu'il le vit dans un fi déplorable état, il en fut touché: En, c'est-à-dire, de le voir dans un fi déplorable état. Quand les Païens font attaqués par leurs ennemis, ils cherchent à s'en venger; & nous autres Chré tiens, quand nous le fommes, nous devons prier

pour eux. C'est-à-dire, quand nous sommes attaqués par nos ennemis. Voulez-vous que je vous aille voir tantôt ? Je le veux bien. C'est comme s'il y avoit, je veux bien que vous veniez me voir tantôt. La particule le change donc ainfi je en vous, vous en me, & le verbe aller, en celui de venir, en mettant celui-ci à la feconde perfonne, au lieu que l'autre étoit à la premiere.

XXIX. REGLE. Où fignifie ordinairement quel lieu, dans quel lieu, quand il n'a point d'antecedent; & lequel, dans lequel, quand il en a. Où est-il ? D'où vient-il ? Le lieu où il va, par où il passe.

Où emploïé feul, fignifie fouvent autre chofe que le lieu. Par où prouvera-t-il ? c'est-à-dire, par quelle raifon?

r feul fignific dans ce lieu, cela, cette chofe. Il y eft: jy donnerai mes foins.

Têtes-vous: j'y fuis. &c. veut dire : Estesvous prêt? F'écoute, &c.

r eft quelquefois relatif des perfonnes. C'eft. un homme double, il eft dangereux de s'y fier, il n'eft pas bon d'avoir affaire à lui, tous ceux qui y ont eu affaire, s'en font mal trouvés. Penfez-vous à moi ? Oui, j'y pense.

On met y entre la prépofition en & le gerondif. En y allant. Ailleurs on dit : Il s'y en va: vous y en trouverez : il y en portera.

XXX. REGLE. En fans antecedent, fignifie de cela. Je n'en ferai rien Etant fuivi de que, ou de qui, il fignific quelqu'un, quelques perfonnes. Ou en trouvera-t-on qui ne préferent les richeffes à l'amitié.

Le fignifie cela. Je le ferai. Il fe met pour un feminin, hors quelques phrafes. Eftes-vous fachée Je le fuis. Eftes-vous Ifabelle? Je la fuis.

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