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A la chapelle de la Vierge à Saint Sulpice une ftatue de la Sainte en marbre, de fept pieds de proportion.

A l'abbaye de Saint Germain-des-Prés, dans la chapelle de Saint Maur, ce Saint eft représenté dans un grand bas-relief porté sur des nuages & foutenu par des anges.

La Chapelle d'Harcourt à Notre-Dame renferme le tombeau du comte de ce nom, compofé de quatre grandes figures, le comte & la comteffe d'Harcourt, l'Ange tutélaire qui préfidoit à leur destinée, & la Mort. L'Ange lève d'une main la pierre du tombeau où le comte eft renfermé, de l'autre il tient un flambeau pour le rappeler à la vie. Le comte ranimé à la chaleur de ce flambeau, fe débarraffe de fon linceul, fe foutient fur fon tombeau & tend une foible main à fon époufe. La comteffe s'avance vers lui, mais la Mort placée derrière le comte, se montre à elle & lui préfente son fable; elle l'avertit que fon dernier moment est arrivé. Alors la comteffe franchit les marches du tombeau, foule avec précipitation les drapeaux dont elle eft environnée, & s'empreffe de fe réunir au comte. Elle exprime par fon attitude & fes regards, que l'inftant de cette

réunion eft le comble de fes defirs & le moment de fon bonheur. L'Ange alors éteint fon flambeau. Cette production est une des plus foibles de notre artiste : il y a cependant des beautés dans la partie fupérieure de l'hymen & des vérités de fentiment dans la figure du comte.

La porte de la chapelle des Enfans trouvés près Notre-Dame, eft furmontée d'un bas-reljef où l'on voit des grouppes d'enfans couchés & expofés.

Le tombeau de Jean Paris de Montmartel à Brunoy devoit être orné d'une Vertu qui répand des deurs fur une urne double, & d'un Enfant en pleurs.

GUILLAUME COUSTOU (1), Le père de cet artiste, né à Paris en 1716, étoit Guillaume Couftou, Sculpteur du roi, dont nous avons parlé. Loin de fe prévaloir de la célébrité de fes aïeux pour en jouir paifible

193.

(1) Mém. de la famille. Journ. de Paris 1777, no. Lettre de M. Goys, Sculpteur du rei, fur Cousou, inférée dans le Mercure de France au mois de Septembre 1777.

année

ment, il la regarda au contraire comme une efpèce d'affiliation avec les arts qu'il devoit cultiver par reconnoiffance. Il gagna le premier prix de Sculpture en 1735, & partit la mème aller à Rome. A fon retour, en 1740, fa principale occupation fur de travailler aux grouppes des chevaux qu'il alla pofer, cinq années après, à l'abreuvoir de Marly, durant 1 maladie de fon père.

pour

L'Académie s'étoit empreffée de le recevoir en 1742. Son morceau de réception eft Vulcain appuyé fur une enclume, en attitude de recevoir les ordres de Vénus pour forger les armes d'Énée. L'année fuivante cette compagnie le pomma adjoint à profeffeur; profeffeur, en 1746; adjoint à recteur, en 1765; recteur, en 1770 ; & tréforier, en 1774.

Il faut joindre à ces marques de diftinction, celle que le roi lui accorda par un brevet daté du 20 Mai 1764, pour lui confier la garde des Sculptures modernes dépofées au Louvre dans la falle des Antiques,

Immédiatement après fa réception, Couftou fut chargé de faire, pour le maître autel de l'églife que les Jéfuites avoient à Bordeaux, l'Apothéofe de S. François-Xavier, figure de

fept pieds de proportion élevée fur un nuage, & portée par des Anges, dont un, placé fur le devant, tient une couronne de fleurs. Les nuées grouppent avec le tabernacle décoré d'ornemens de bon goût, & diftribués avec une fage économie. L'envie de fe faire connoître engagea Couftou à fculpter ce morceau en marbre, au même prix dont il étoit convenu pour l'exécuter en pierre de Tonnère,

Dans ce premier ouvrage il fe montra capable de s'élever à la gloire de ses aïeux. Des fuccès foutenus ont depuis juftifié cette favorable opinion. Il fut néanmoins un temps confidérable fans être employé, & fans penfer qu'on pût en cela lui faire une injuftice. Il laiffoit, en quelque forte, mûrir fon génie, & méditoit, pour ainfi dire, les grandes règles de l'art dans la retraite, fort éloigné d'aller au devant des graces, & d'envier celles accordées aux follicitations ou au mérite de fes confrères. Ce fut la marquife de Pompadour, pour le château de Jaquelle il avoit fait un fronton à Belle-vue, qui lui procura le feul ouvrage qu'il ait eu pendant dix à douze ans ; je veux parler d'une figure d'Apollon placée dans un bosquet de ce jardin.

Durant ce long intervalle, Coustou s'occupa

de différens modèles; un entre autres lui fir beaucoup d'honneur à une expofition du Louvre. Ce modèle repréfentoit le fatyre Marfyas, montrant à jouer de la flûte à un jeune homme. Notre artiste a toujours regretté de ne l'avoir pas exécuté pour le roi, & Pigalle le regardoit comme une des meilleures productions de fon ami.

Il étoit réservé à un des plus grands rois de ce fiècle de faire naître, en 1764, une occafion qui mît le fceau à la répuration de Couftou. Le roi de Pruffe avoit placé, dans la galerie de fon palais à Berlin, plufieurs ftarues faites par des artiftes françois, il ordonna à Couftou celles de Mars & de Vénus. L'honneur de travailler pour un monarque également diftingué, comme Céfar, par la gloire des combats & par celles de les écrire, éleva le génie de l'artiste qui traça l'idée de fon Mars d'après celle que l'Europe s'étoit faite de ce prince. A l'égard de la Vénus, il lui donna cette grace & cette douce molleffe des formes élégantes & fenties qui la caractérisent.

Le marquis de Marigny, directeur des bâtimens du Roi, extrêmement content de ces ouvrages, faifit l'occafion de mettre dans tont leur jour les talens de Couftou. La première qui

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