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que de foins de la part des Nourrices, tombent en chartre, fe nouent, deviennent boffus, ou affligés de quelqu'autre infirmité: arrivés à un certain âge, ils ne laissent pourtant pas de se marier; & les enfans qui naissent d'eux, tiennent de leur mauvaise constitution, qui par-là se perpétuera tant que les meres confieront à d'autres le soin d'alaiter leurs enfans. Il est vrai qu'à Londres la plupart des femmes les nourriffent, même les Princesses. Mais là comme à Paris l'air y eft moins pur, parce qu'il y circule moins, & qu'il est plus chargé des vapeurs des immondices qui y croupiffent continuellement : & que les peres & meres y font communément moins fains que dans les campagnes;

2o.Et au contraire, fi on fe fervoit de tout ce qui meurt dans une grandeVille, on n'auroit pas affez de mortalité dans les bas âges à proportion de ce qu'on en auroit pour les autres âges, à cause de la quantité d'étrangers qui viennent y mourir, comme on le voit par les excès des nombres des morts fur les nombres des naiffances. D'ailleurs on ne peut pas fçavoir les âges de la plûpart des étrangers qui viennent mourir dans les villes commerçantes.

Il fuit de toutes ces raifons, que la Table du

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Docteur Hallei doit être préférée à celle de M. Simpson. Il eft vrai que ce dernier semble ne vouloir donner la fienne que pour les habitans de Londres, ce qui pourroit être approchant du vrai s'il n'entendoit parler seulement que de ceux qui naissent dans cette Ville; ce qui ne peut fervir de regle pour aucun autre endroit qu'on ne l'ait examiné.

On trouve dans la Bibliotheque raisonnée d'Amfterdam du mois de Janvier 1743, l'extrait d'un Livre fur le même fujet, écrit en Hollandois par M. Kerfeboom. L'Auteur a fait pour cela de grandes recherches, & il eft entré dans un fort grand détail. Il a auffi compofé une Table pour établir la proportion des perfonnes de tout âge, ou, ce qui eft la même chofe, l'ordre de mortalité des habitans des provinces de Hollande & Westfrise, par le moyen des obfervations faites depuis plus d'un fiecle fur les Rentes viage

res,

& fur celles qui lui ont été communiquées par quelques Sçavans d'Angleterre. Cette Table paroît avoir été faite avec beaucoup de foin ainsi qu'on en pourra juger par la comparaison qu'on en fera ci-après avec les autres, entre lesquelles eft celle que j'ai faite, & dont je rapporte les preuves.

Il femble que de ces trois ordres de mortalité on auroit pû en former un quatrieme, qui tenant un milieu entre ceux-là, ne devroit pas être bien éloigné du vrai. On verra par ce qui fuit, que j'aurois mal fait de m'arrêter à cette idée.

On doit fentir par tout ce qu'on a dit ci-devant, que les Liftes des Tontines qu'on imprime tous les ans, où l'on indique le jour du décès de chaque Rentier mort, font ce qu'on peut trouver de mieux pour établir un ordre de mortalité; fi ce n'eft pas pour tout le monde indiftinctement, ce fera du moins pour les Rentiers à vie, qui font ceux qu'on a principalement en vue dans cet Ouvrage.

Les deux Tables VI. & VII. contiennent l'ordre réel felon lequel font morts les Rentiers de chaque Claffe des Tontines de 1689 & 1696, jufqu'au commencement de 1742, où fe font terminées mes recherches.

Ce font-là des nombres de perfonnes qu'on a dans chaque âge, & dont on fuit la dégradation à mesure qu'elles paffent d'un âge à un autre, jufqu'au dernier, dans les Claffes qui font éteintes. Celles qui existent encore, donnent les rapports de mortalité dans tous les différens âges où les Rentiers ont passé.

La premiere Tontine fut créée au mois de Décembre de l'année 1689; elle étoit divifée en quatorze Claffes. La premiere Classe ne contenoit que des enfans au-deffous de cinq ans; la feconde Claffe étoit compofée de perfonnes âgées de cinq à dix ans ; la troifiéme Classe, de perfonnes âgées de 10 à 15 ans, & ainsi des autres. Il n'y eut dans la premiere Claffe que deux cent-deux Rentiers. J'ai fuppofé qu'ils avoient tous trois ans, les uns dans les autres lors. de la création, c'est-à-dire, au commencement de 1690, parce qu'il n'y a pas eu la moitié des constitutions faites en 1689. Il femble que j'aurois dû fuppofer qu'ils avoient tous deux ans & demi pour prendre le milieu de l'intervalle de tems que comprenoit cette claffe. Mais qu'on faffe attention qu'il est plus vraisemblable qu'il y ait eu plus de Rentiers de l'âge de quatre ans ou de quatre ans & demi, que de l'âge d'un an, ou même de deux ans ; parce qu'il y a bien moins à compter fur la vie d'un enfant de deux· ans, que fur celle d'un enfant de quatre ou cinq ans, en fuppofant que les peres & meres qui ont mis fur la tête de leurs enfans, ayent raisonné auparavant, comme on doit le croire.

Il n'en eft pas de même pour les autres Claffes;

il eft affez naturel de penfer que ceux qui avoient plus de quatre ans & demi, ou de neuf ans & demi, ou de quatorze ans & demi, &c. ont attendu (fi le tems de la clôture le leur a permis) pour être dans les Claffes fuivantes où ils avoient plus d'avantage, & où ils fe trouvoient être les plus jeunes de la Claffe; & fi la clôture des conftitutions ne leur a pas donné le tems néceffaire, ils n'y ont pas mis du tout, mis du tout, plutôt que d'être dans une claffe où la moitié de leurs Confreres auroient sûrement trois ou quatre ans moins qu'eux: d'où il fuit qu'il devoit y avoir dans toutes les autres Claffes plus de Rentiers au-deffous du milieu de l'efpace de tems que comprenoit chaque Claffe, qu'au-dessus, c'est-à-dire, qu'il devoit y avoir plus de perfonnes au-deffous de fept ans & demi, ou douze ans & demi, ou dixsept ans & demi, &c. qu'au-dessus : par cette raifon, j'ai fuppofé que tous les Rentiers de la feconde Claffe avoient sept ans lors de la constitution; que ceux de la troifieme avoient douze ans, ceux de la quatriéme dix-fept ans, &c.

J'ai divifé la largeur de la fixieme Table en feize colonnes; j'ai mis dans la premiere & la derniere les nombres de fuite 1, 2, 3, 4, 5, &c. jusqu'à 100. Ces colonnes font pour mar

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