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TIN.

qui refufera le remboursement du principal pour prolonger le profit de CONSTAN-F'intérêt, perdra l'intérêt & le princiAn. 324. pal. Cette loi ne pouvoit être d'ufage que pour les Payens; elle ne fut jamais adoptée par l'églife, qui a toujours défendu le prêt ufuraire. Et ce fut fans doute pour affermir en ce point fa difcipline, que trois mois après, elle déclara par un canon exprès dans le concile de Nicée, que tout clerc qui prêteroit à intérêt, de quelque maniere que ce fût, feroit retranché du Clergé. En faveur de ceux qui expofent leur vie pour le falut de l'état, il ordonna que leur derniere volonté, s'ils mouroient en campagne, feroit exécutée fans contef tation, de quelque maniere qu'elle fût manifeftée. Ainfi leur difpofition teftamentaire écrite avec leur fang fur le fourreau de leur épée, fur leur bouclier, cu même tracée avec leur pique fur la pouffiere du champ de bataille où ils perdoient la vie, avoit la force d'un acte revêtu de toutes les formalités. C'étoit bien en effet le plus noble caractere, & la forme la plus

facrée

TIN.

An. 324

facrée dans laquelle un teftament pût
être conçu. Quelques-unes de ces CONSTAN-
loix furent publiées pendant le conci-
le. Le prince donnoit au reglement
de l'état tous les momens que lui laif-
foient alors les affaires importantes
de l'Eglife. Il publia encore en atten-
dant l'ouverture du concile plufieurs
autres or donnances , que nous avons
déja indiquées à l'occafion des loix
faites dans les années précédentes.

XXVII.

Nicée.

c. 6, 8, 9.

Au commencement de l'année 325, fous le confulat de Paulin & de An. 325. Julien, les évêques accompagnés des plus favans de leurs prêtres & de fe rendent à Les évêques leurs diacres, qui faifoient prefque toute leur fuite, accouroient à Nicée Euf. vit. l. 3. de toutes parts. Ils quittoient leurs Soc. 1. 1. c. églifes au milieu des prieres & des 11. vœux de leurs peuples. Toutes les villes de leur paffage recevoient avec vénération & avec joye ces généfeux athletes, qui pleins d'efpérance & d'ardeur pour rétablir la paix, voloient à la guerre contre les ennemis de l'Eglife. Ils laiffoient partout fur leur route l'oTome I.

S

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TIN.

deur de leurs vertus, & les préfa CONSTAN- ges de leur victoire. Conftantin étoit à Nicomédie au commencement de An. 325. Février, & dès le mois. de Mai il fe rendit à Nicée pour y recevoir les Peres du concile. Il leur faifoit l'accueil le plus honorable: on leur fournit à fes dépens pendant leur féjour les chofes néceffaires à la vie,, avec une magnificence qui n'étoit bornée que par la fimplicité & l'austérité de ces faints perfonnages. Jamais tant de vertus n'avoient été réunies. Nicée recevoit dans fon enceinte ce que la terre avoit de plus augufte & de plus faint. C'étoit le champ de bataille où la religion & la vérité alloient combattre l'impiété & l'erreur. On y voyoit les plus illuftres chefs des églifes du monde depuis les confins de la haute Thébaïde jufqu'au pays des Gots, depuis l'Efpagne jufqu'en Perfe. Rien ne reffembloit mieux, dit Eusebe, à cette premiere affemblée, dont il eft parlé dans les actes des Apôtres, lorsqu'au jour de la naiffance de l'Eglise un grand nom

TIN.

An. 325.

bre d'hommes religieux & craignans Dieu, de toutes les nations qui font CONSTANfous le Ciel, accoururent au bruit de la defcente du faint Efprit. C'étoit auffi la premiere fois que l'Eglife avoit pû s'affembler toute entiere: elle renaiffoit en quelque forte par la liberté dont elle commençoit à jouir ; & c'étoit le même Esprit qui devoit descendre. Le Prince révéroit dans ces illuftres confeffeurs les preuves de courage que plufieurs d'entre eux portoient fur leur corps ; il diftinguoit entre les autres Paphnuce évêque dans la haute Thébaïde, homme fimple & pauvre, mais recommandable par la fainteté de fa vie, par fes miracles, & par la perte d'un de fes yeux au tems de la perfécution de Maximin: c'étoit auprès de l'Empereur le plus beau titre de nobleffe ; il faifoit fouvent venir Paphnuce au palais; il baifoit avec refpect la cicatrice, & lui rendoit les plus grands honneurs.

XXVIII.

Le concile fut compofé de trois cent dix-huit évêques, entre lefquels Evéques Oril n'y en avoit que dix-fept qui fuf

thodoxes.

Nic.

fent infectés d'Arianifme. Il apparCONSTAN- tient à l'histoire de l'Eglife de faire TIN. connoître tous ceux dont les noms fe An. 325 font confervés. Je ne nommerai que Act. Conc. les plus célébres, dont l'hiftoire eft Athan. Apol. liée avec celle de Conftantin ou de 2.& Synod. fes enfans. Euftathe étoit né à Side en Soc. l. 1. c. 7. Theod. 1.1. Pamphylie : il avoit été évêque de C.5, 7.& l. Bérée en Syrie, & transféré malgré Soz. l. 1. c. lui à Antioche par le fuffrage unani16. me des évêques, du clergé & du peuple après la mort de Philogone. CeRuf. l. 1. c. prélat étoit également illuftre par fa Gelaf. Cyric. fcience & par fa vertu: il avoit con1. 1. c. 35 feffé la foi en présence des tyrans, Baron. an. & étoit deftiné à fouffrir encore une

2. C. 30.

Hieron.

Chron.

5.

325.

Morin délir.

2. C. SI.

univ.part. 1.

Fleury Hift. d'Alexandrie Ecclef. l. 11. 6.2.& feq.

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de l'égl. part. perfécution plus opiniâtre de la part des Ariens. De trois Alexandres qui Boffuct Hift. affifterent au concile, l'un évêque. l'autre de Byzance font déja connus; le troifiéme gouvernoit l'églife de Theffalonique, & il fe fignala dans la fuite par fon zele pour faint Athanafe perfécuté. Ma❤ caire évêque de Jérufalem étoit un des Orthodoxes que les Ariens haïffoient davantage : il feconda dans la

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