CHAP. III. malheurs quelle comparaison en peut-on faire avec JESUS-CHRIST, avec ses igno. 3. Le joug que portent les enfans d’A- leurs meres jusqu'à celui de leur inere géEccli. 40. z. nérale qui est la terre. Grave jugum super filios Adam , à die exiiûs de ventre matris 1 celle de JESUS-CHRIST. CHAP, III. crucifié que tant de Martyrs, de Pénitens, 1. C'EST. par cette exhortation secret CHAP. III. que tant de Solitaires, tant de Vierges, cant de Martyrs de l'Evangile & de la péni- des services affectés, & par une attention à fes volontés semblable à celle d'un courtisan flateur pour gagner les bonTetull. de je nes graces de son maître: Non i antùm objun.cap. 13. sequi debeo Donino , ltd gg adulari, 2. Supprimez la croix de JESUS-CHRIST, jertez un voile sur ses ignominies , cachez ce que les orgueilleux trouvent d'indigne & de bas dans les souffrances : que devient cette cxhortation générale, qui a été le principe du courage de tant de faints ; qui les a guéris de l'amour du fiecle & d'eux-mêmes ; qui a changé leur orgueil, leur ambition, leurs délices, leurs passions pour les richesses, ex humilité, en patience, en austérités, en détache ment ? Ou les Martyrs, ou sont les grandes vertus, où faudra-t-il chercher les grandes leçons, & les grands exemples, si le scandale de la croix est levée Que ferions-nous, & que feroit la Relia gíon , fi les insensés qui osent blafphemer ce qu'ils ignorent, avoient reformé dans JESUS-CHRIST ce qui n'est pas de leur goût, & qui ne convient pas à leur fausse sagesse Qui ne voit pas au cons traire, combien il y a eu de fageffe & de puissance, aufli-bien que de charité, dans tout ce que J ES U S-CHRIST a choisi pour consoler , pour exhorter , & pour animer ses serviteurs. Hac omnis hortatio, S. Aug.lib. dit saint Augustin, quæ jam ubique prædi- de agone chris ubique veneratur , qu& omnem obe- fiiano, n. 12, dientem animam fanat, non esset in rebus humanis, fi non essent facta illa omnia, quæ fultiffimis difplicent. catur , JESUS-CHRIST crucifié est notre force, & le remede de tout ce qui peut nous affoiblir. A PRE's avoir consideré JESUS-CHRIST feigne toutes les vérités salutaires, comme le modéle que nous devons imiter, & comme le confolateur de ceux qui souffrent avec pieté : nous allons le considerer comme notre force , & comme le remede de tout ce qui peut nous affoiblir. Ces deux choses font étroitement unies: inais j'éviterai de les confondre, pour les traiter avec plus de clarté. CAAP. IV. $. I. Dieu n'exerce son pouvoir à notre égard, pour nous conduire au falut , que par J. ESUS-CHRIST crucifié. Saint Paul dit en plusieurs endroits qu'il n'est que foibleffe , dos qu'il tire toute sa force de JESU SCHRIST. 1. En proposant JESUS-CHRIST crucifié comme législateur & comme maître comme modéle , comme consolareur, je n'ai pas prétendu le comparer à Moyse ministre & médiateur de l'ancienne loi ; ni réduire fon exemple à un fimple spectacle digne d'admiration, ni borner sa consolation & fon exhortation à la seule vûe de ses soufa frances. Je sçai que dans J. C. tout est efficace & puissant, que c'est par son onction qu'il enseigne , que c'est par l'impression de fa grace qu'il devient notre modéle , & que c'elt par la présence de son esprit qu'il nous exhorte à souffrir pour lui , & qu'il nous console dans nos souffrances. Une foi vive en J. C. n'est jamais sans fruit , & n'est jamais réduite à un simple souvenir de fa croix. Et comme tout est vie en lui, & que tout y est falutaire, parce qu'il n'y a point y d'autre nom que le fien qui puise nous sauver, en quelque sens qu'on le considere , & fous quelque idée qu'on l'invoquc, on éprouve toujours qu'il est à notre égard une source de grace & de force. Mais il est utile de le considerer fous différentes faces quoique ces différens rapports se terminent a l'unité d'un seul objet : parce que ces vûes. distinctes soutiennent & nourrissent la foi, en éclairant l'esprit; & qu'elles contribuent à découvrir & à faire rechercher les trésors |