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cution fe re

re de Perfe.

2.

Zon. p. 56.

art. 56.

1

La guerre de Perfe fufpendit pour ANASTASE quelque tems les mauvais deffeins XIX. d'Anaftafe. Dès qu'elle fut termiLa perfé- née, il ne s'occupa plus que de nouvelle a celle qu'il faifoit à l'églife. Bien près la guer- différent de Théodorica, qui tout Theod. L. 1. Arien qu'il étoit, protégeoit les ca. tholiques, & fçavoit tellement conTheoph. pag. 128. tenir une fecte naturellement impéAnaft. p. 1o. rieufe, qu'aucune difpute de reliCedr. p. 39. gion ne troubla la paix de les Etats, Fleury Hift. Anaftafe entreprenoit de forcer les Ecclef. 1. 30. confciences; il attifoit le feu de la divifion, en mettant en place des efprits turbulens; & ce Prince qui ne penfoit que d'après fes miniftres & fes favoris, prétendoit, à force de mauvais traitemens, contraindre les autres hommes à penser d'après lui. Comme il joignoit les erreurs de Manès à celles d'Eutychès, il fit peindre dans la chapelle de fon palais quelques-unes de ces figures bifarres & monftrueufes, qu'on voit encore aujourd'hui fur les pierres nommées Abraxas, & qui ne font que des allégories extravagantes, inventées par les Gnoftiques, & re

nouvellées par les Manichéens : ces peintures fouleverent le peuple ac- ANASTASE coutumé à ne voir dans les églifes que des images édifiantes. Tout étoit en trouble à Conftantinople. Les hérétiques fiers de la faveur du Prince, infultoient les Catholiques dans leurs affemblées : les Catholise défendoient avec animofité.

ques

Les Empereurs avoient jufqu'alors affifté à l'office de l'églife, & aux proceffions publiques fans autre garde que leur majesté même, soutenue du refpect qu'infpire la religion; Anaftafe craignant pour fa perfonne, se fit escorter par le préfet à la tête de fes gardes ; & cette précaution, qui révolta d'abord les efprits, pafla en coutume, & fur obfervée par les fucceffeurs. Pour accroître encore l'agitation & le tumulte, il fit venir à Conftantinople Xénaias le Manichéen, que Pierre le Foulon avoit fait évêque d'Hiêraple, & qui foulevoit toute la Syrie contre le patriarche Flavien. L'Empereur comptoit beaucoup fur l'audace de ce furieux..

Mais fon arrivée révolta tellement ANASTASE le clergé, les moines & le peuple entier, qu'on fut obligé, peu de jours après, de le faire fécrettement évader. Il n'étoit pas difficile à l'Empereur de trouver des prélats courtifans mais il lui fut impoffible de faire plier Macédonius. Il réfolut de s'en défaire. On fuborna pour l'affafliner un fcélérat nommé Acholius, qui manqua fon coup, & fut découvert. Le patriarche, loin de poursuivre la vengeance de ce crime, prit le criminel fous fa protection, & fe chargea de le faire fubfifter à fes dépens.

XX. Sévere &

bles.

33.

Theod. L. 1.

Cet héroïfme évangélique ne toufes moines cha point l'Empereur. Il continua excitent de de chercher les moyens de perdre grands trou- Macédonius. Il avoit entrepris d'aEvag. l. 3. c. néantir le concile de Chalcédoine. Flavien d'Antioche déguifoit fes fentimens par une lâche complaiLiberat.c.18. fance; Jean Nicéote patriarche d'A lexandrie, prélat violent & fédi32. 134. tieux, étoit hautement déclaré pour Anaft. pag. F'héréfie; il promettoit même à Fleury Hift. l'Empereur deux mille livres d'or,

2.

Theoph. pag.

$29. 130.

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Ecclef. l. 31.

art. 10. LI

s'il venoit à bout de faire généralement condamner le concile. Anaf- ANASTASE tafe ne trouvoit de réfiftance ouverte, que de la part de Macédonius. Pour lui en marquer fon reffentiment, il ôta le droit d'afyle à fon églife, & le transféra aux églifes des hérétiques. Mais ce qui fortifia le plus le parti d'Eutychès, fut l'ar rivée des moines de Syrie, qui vinrent à Conftantinople à deffein d'en chaffer le patriarche. Ils avoient pour chef un moine audacieux & turbulent nommé Sévere, qui fit un grand rôle dans ces troubles. 11 étoit de Sozopolis en Pifidie, & avoit exercé à Béryte la profeffion d'avocat. Payen de naissance, il le fut toujours dans le cœur, & n'embraffa en apparence la religion chrétienne, que pour éviter le châtiment qu'il avoit mérité par fes crimes. Il fe fit moine, & fut chaffé du monaftere à caufe de fon opiniâtreté à défendre les erreurs d'Eutychès. S'étant retiré à Alexandrie, il devint fécrétaire de Pierre Mongus, & troubla toute la ville, fe

ANASTASE

XXI.

pofition de

132.

133.

mant la divifion entre les hérétiques mêmes; ce qui produifit de fanglantes querelles. Enfin, les magiftrats voulant faire arrêter ce perturbateur, il prit la fuite, & fe rendit à Conftantinople à la tête de deux cents moines, animés comme lui d'un zèle furieux & meurtrier. L'Empereur les reçut avec joie, comme un renfort propre à fervir fes deffeins. Mais peu de jours après, on vit arriver de Palestine un effain de moines orthodoxes auffi nombreux, qui venoient pour combattre le parti de Sévere, & pour fecourir Macédonius: fi le patriarche eût été auffi violent que fes ennemis, Conftantinople feroit devenue le théâtre d'une guerre civile.

Les efprits s'aigriffoient de plus Exil & dé- en plus. Les Schifmatiques au miMacédonius. lieu de l'office divin, mêloient aux Theoph. pag. prieres de l'églife des paroles qui renfermoient le venin de leur héré 13.6. fie; & les Catholiques irrités voulant leur impofer filence éclattoient en injures, & s'échappoient à des Evag. l. 3. c. violences qui augmentoient le tur 31.32.44.

I 34.

135.

Theod. L. 1.

2.

Marc. chr.

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