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Ifa. 11. 4.

torité fouveraine, que doivent maintenant garder tous ceux qui afpirent à l'heritage de Dieu.:: la loi donnée en Horeb eft déja vieille, & elle étoit pour vous seuls : celle-cy est pour tous absolument. Le Chrift nous a été donné pour loi éternelle, aprés laquelle il n'y en a plus. Là defFerem. XXXI. 31. fus il lui cite les autoritez d'Ifaïe & de Jeremie, qui montrent que Dieu envoyera une loi pour éclairer les gentils : & qu'il fera avec fon peuple une nouvelle alliance, autre que celle qu'il à faite avec leurs peres à la fortie d'Egypte. Or puifque nous voyons, ajoute-t-il, qu'au nom de J. C. on quitte les idoles & tous les vices, pour s'approcher de Dieu, & que l'on foutient jufques à la mort la confeffion de la pieté : tout le monde peut comprendre par les effets, que c'est ici la nouvelle loi, la nouvelle alliance, & l'attente de ceux, qui en toutes les nations efperoient les biens qui leur devoient venir de Dieu. Il montre que le veritable Ifraël est le spirituel : que la circoncifion, l'observation du fabat & des azimes, tout doit s'entendre fpirituellement de la correction des mœurs : & que la vraye purification eft celle de l'ame, par le fang de J. C. fut quoi il rapporte le fameux passage d'Ifaïe, où la 14. 111. 1o. ad paffion du Sauveur & la rédemption est si manifeftement prédite.

LIV. 6.

p. 236.

Il fait voir que la circoncifion n'eft point néceffaire, par l'exemple des faints incirconcis, Abel, Enoch, Noé, Melchifedec : & conclut que ce

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n'eft pas un œuvre de juftice, mais feulement un figne, pour diftinguer les Juifs des autres peu- p. 257. ples. Ce ne fut qu'aprés le peché du veau d'or, que Dieu leur ordonna les facrifices, pour les détourner de l'idolatrie, & l'abstinence de certaines viandes, afin que même en beuvant & en mangeant ils euffent sa loi devant les yeux. Les prophetes difent expreffément, que ces preceptes ce- 25. Pf. 49. remoniaux ne leur avoient pas été donnez comme bons par eux-mêmes; & que Dieu n'avoit pas befoin de leurs facrifices.

Ezech. xx. 25.

Tryphon demande, fi ceux qui ont vêcu felon 163. C. la loi de Moïfe, feront fauvez comme Job, Enoch & Noé dans la refurrection des morts? Juftin répond qu'oüi. Parce que la loi de Moïfe comprend les préceptes qui font naturellement bons, univerfels & éternels: outre ce qui eft ordonné en particulier, pour la dureté du peuple. Mais ceux qui voudroient encore à present observer ces préceptes, en reconnoiffant J. C. feroient-ils fauvez, dit Tryphon? Voyons, dit Justin, s'il est poffible de les obferver tous à prefent. Tryphon demeura d'accord, qu'il n'étoit plus poffible d'immoler la pâque, ni de faire les autres facrifices. Avoüez donc, dit Juftin, qu'il y en a d'impoffibles; & reconnoiffez que l'on peut se sauver en obfervant les preceptes éternels. Mais, dit Tryphon, on peut obferver le fabat, la circoncifion & les purifications. Si donc quelqu'un croyant en p. 265. D, votre Christ, veut encore garder ces observan

ces, fans les croire neceffaires, fera-t il fauvé? A mon avis, il le fera,dit Juftin: pourveû qu'il ne contraigne pas aux mêmes pratiques les gentils convertis à J. C. comme vous faifiez au commencement de notre entretien. Tryphon reprit : Mais pourquoi direz-vous,à mon avis, finon parce que d'autres n'en font pas ? Quelques-uns, dit Juftin, croyent que l'on ne doit avoir aucun commerce avec eux; mais je ne fuis pas de cette avis. Car fi par foibleffe ils veulent obferver ce qu'ils peuvent, de ce que Moïfe a ordonné, pour la dureté du cœur, croyant en même temps à J. C. & obfervant les commandemens éternels; fans faire difficulté de vivre avec les autres chrétiens, ni les obliger à ces obfervances: il faut les recevoir comme nos freres & nos entrailles. Mais s'ils veulent obliger les fideles d'entre les gentils à obferver la loi de Moïfe, fous peine de ne point communiquer avec eux : je ne les reçois pas. Je croy bien toutefois, que ceux qui fe laifferoient perfuader, d'observer la loi avec la confession de J. C. pourroient être fauvez. Mais ceux qui aprés l'avoir reconnu & confeffé, auroient paffé aux obfervances légales, par quelqu'autre motif que ce fût, & enfuite auroient nié qu'il fut le Chrift, & ne s'en feroient pas repentis avant la mort; je dis qu'ils ne feront point fauvez. Et ceux de la race d'Abraham qui vivent felon la loi, s'ils ne croyent en Chrift, avant la mort, je dis qu'ils. ne feront point sauvez non plus: principalement

ceux qui prononcent anathême contre lui dans

leurs fynagogues.

p. 335 C.

Il reproche aux Juifs qu'ils prononçoient ainsi p. 234 B. des maledictions publiques contre les chrétiens, & il ajoûte: La puiffance qui regne aujourd'hui ne vous permet pas de les tuer de vos propres mains: mais toutes les fois que vous l'avez pû, vous l'avez fait. Après avoir crucifié le Juste, quand vous avez veû qu'il étoit monté au ciel, fuivant les propheties: vous avez choisi des hommes, que vous avez envoyez de Jerufalem par toute la terre: dire qu'il a commencé à paroître une fecte impie, dont l'auteur a été Jesus de Galilée, & publier les facrileges dont nous accufent ceux qui ne nous connoiffent pas. Les Juifs continuent encore en ce fiecle de faire comme Buxtorf. fynag.c. alors dans leurs prieres publiques & particulieres 5.1. desimprécations contreJ.C.& contre les chrétiens.

S. & II.

LIV. Preuves de la doc

S. Juftin prouve la verité de notre doctrine, premierement en diftinguant les deux avenemens trine chrétienne. du Meffie: le premier, où il a paru mortel, fans . 316. C. gloire & fans beauté, paffant pour un artisan, & faifant des charues & des jougs. Car il marque cette espece d'ouvrages: & il pouvoit l'avoir apris par une tradition recente. Le fecond avenement, eft celui où le Meffie paroîtra glorieux, & viendra fur les nuées, fuivant la prophetie de Daniel. S. Juftin montre ces divers états du Meffie, par le pfeaume 109. que l'on ne peut entendre d'Ezechias, comme vouloient les Juifs: puif

Nnn iij

Dan. VII..

p. 267. B.

p. 275. D. P. 384. A.

qu'il n'a jamais été facrificateur: & par le pfeaume 71. qui ne convient point à Salomon, puifqu'il n'a point regné jusques aux extremitez de la terre, & qu'il eft tombé dans l'idolatrie: ce qui n'arrive pas même aux gentils convertis par JESUS Crucifié. Il montre que le Chrift n'eft pas un pur homme, comme les Juifs l'attendoient: mais qu'étant Dieu avant tous les fiecles, il s'eft fait homme dans le temps. Il Prouve fa divinité P. 23. 45.98. par plufieurs pfeaumes, principalement par le 44. & par les aparitions, par lesquelles Dieu s'eft montré aux patriarches & à Moïfe, qu'il attribuë au Verbe, comme plufieurs des anciens : & conclut que le Dieu qui a paru en ces occafions, dit-il, en eft autre que le Dieu créateur: autre, nombre, non en volonté. Il dit qu'au commencement, avant toutes les créatures, Dieu a engendré de lui-même une certaine vertu raisonnable, que le S. Efprit nomme auffi gloire du Seigneur, quelquefois fils, quelquefois fageffe,tantôt ange, tantôt Dieu, tantôt Seigneur & Verbe. Il n'approuve pas l'opinion de ceux qui difoient, que cette vertu étoit inféparable du Pere, comme le rayon du foleil; en forte qu'il la pouffoit hors de lui,quand il vouloit ; & quand il vouloit, la retiroit: c'eft, dit-il, une vertu permanente & diftinguée, non-feulement de nom, comme le rayon du foleil, mais de nombre: fans toutefois que la fubftance du Pere foit divifée ni changée. Nous avons, dit-il, en nous un exemple de cette

P. 358. A.

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