Imágenes de páginas
PDF
EPUB

vice-chancelier de la fainte églife.

AN. 1517.

XLVI Arcemboldi

royaumes du

Les indulgences firent auffi du bruit dans les royaumes du Nord,comme elles en faifoient en Allemagne.LeonX. publie les indulavoit donné pouvoir à Ange Arcemboldi ; en qualité de genees dans le légat dans le Nord, pour les y publier; mais ce prélat Nord. ufa fans moderation du pouvoir qu'on lui donnoit; il leva en Dannemarck de groffes fommes d'argent,qu'il fit profiter par toutes fortes de voyes. Etant enfuite paffé en Suede, il y obtint de l'adminiftrateur la permiffion de publier fes bulles d'indulgences, & ayant affermé ce droit, il en tira des fommes immenfes : il employa auffi auprès de l'adminiftrateur pour le réconcilier avec l'archevêque d'Upfal; mais l'adminiftrateur lui ayant reprefenté les raifons qu'il avoir de fe défier de l'archevêque, & les liaisons que ce prelat avoit avec Chriftiern II. roi de Dannemarck; Arcemboldi ne put rien obtenir, & fe défifta de cette réconciliation. Christiern ayant commencé quelques actes d'hoftilité, l'adminiftrateur fit proceder contre l'archevêque d'Upfal, accusé d'être le chef de la confpiration ; il fut cité aux états, qui le déclarerent rebelle, & prierent l'administrateur de s'af-furer de fa perfonne. L'affaire fut executée, des troupes l'affiegerent dans la fortereffe de Steque, on le prit, & on l'envoya à Stokolm, où le fénat inftruifit fon pro cès, & le condamna à fe démettre de fon archevêché, & à fe retirer dans un monaftere pour y faire penitence. La fortereffe de Steque fut rafée, & l'archevêque, après avoir donné fa démiffion en plein fénat, dépêcha fecret-tement à Rome pour protefter de la violence qui lui avoit été faite. Sur ces plaintes, Arcemboldi eut ordre de repaffer en Suede, & de menacer l'adminiftrateur Leon X. contre d'excommunication, s'il ne rétabliffoit l'archevêque,

XLVII Bulle du pape

l'administrateur?

AN. 1517.

AN.1518

XLVIII.

re du concor

dat.

Pinßan. hist.

Sur le refus qu'il en fit, Leon X. mit le royaume de Suede en interdit, & excommunia l'administrateur & le fénat. L'archevêque de Londen en Dannemark, & l'évêque d'Odenfée furent chargez de l'execution de la bulle, & Chriftiern II. fut prié de l'appuyer. L'administrateur de son côté fit faifir les sommes qui étoient dûës en Suede à Arcemboldi, provennës de la distribution des indulgences.. Tous ces troubles furent caufe que Christiern s'empara du royaume de Suede, & y fit des cruautez inoüies, comme on verra dans les années fui

vantes.

En France, le roi ayant été informé que le parlement Suite de l'affai- avoit conclu qu'il ne pouvoit ni ne devoit recevoir le concordat, manda audit parlement de lui envoyer quelVoyez plus haut ques-uns de fes membres, pour lui faire fçavoir les raian. 1517. n.13. fons & les motifs de cette conclufion: la cour députa pragm. & con- André Verjus, & François de Lognes confeillers, pour ordat, p. 732 faire au roi les remontrances du parlement. Ces remontrances furent lues auparavant dans le parlement, les chambres affemblées, enfuite les confeillers partirent pour Amboise où le roi étoit. Ils fe préfenterent d'abord au chancelier, qui les renvoya au duc de Montmorency, mais ils ne purent pas pour lors parler au roi, qui étoit *Le P. Daniel Occupé à d'autres affaires.Le duc de Montmorency *leur prétend que c'é- dit le quinziéme de Janvier 1518. de mettre leurs de maitre de Boifi, mandes par écrit, parce qu'on vouloit, dit-il, faire induc de Mont- tervenir toutes les autres cours fouveraines dans cette morency, Hift. caufe. Les deux confeillers firent ce qu'on leur demanin 4. D. 428. & doit, & enfin le dernier jour de Fevrier fuivant, ils eurent audience de fa majefté. Ce prince reçut les deman des de la cour, aufquelles le chancelier avoit fait ses réponfes. Le roi lut ces réponses, & demanda aux dépu̟

toit le grand

& non pas le

de France, t. v.

t. VII. P. 398.

tez

tez fi le parlement n'avoit rien à ajouter à fes demandes : les confeillers dirent que la cour n'avoit rien à dire de plus; mais que fi fa majesté vouloit les écouter, ils expoferoient plus au long les fentimens de leur corps. Le roi répondit qu'il étoit inutile d'en dire davantage. ayant lu exactement les demandes de la cour: à quoi les confeillers repliquerent, qu'on leur donnât communication des reponfes du chancelier, ce qui leur fut refufé, parce que le roi ne vouloit pas qu'on fift de procès verbal, ce qui chagrina le parlement.

AN.IS 18.

XLIX.
Le roi preffe

fort le parle-
voir le concor-

ment de rece

dat.

Pinßon. hift.

dat, p. 733.

On fit entendre enfuite aux députez, que le roi étoit fort irrité de leurs remontrances, qu'il prétendoit être l'unique roi de France, qu'il s'étoit donné beaucoup de peine pour établir la paix dans son royaume,&qu'il ne fouffriroit jamais qu'on y renversât ce qu'il avoit fait prag.concoren Italie avec tant de foin; qu'il travailleroit à empêcher le parlement de jouir de fon autorité, comme on en jouit à Venife; que fon unique occupation étoit d'obferver la juftice, & qu'enfin il empêcheroit bien qu'on ne portât les chofes à l'extrémité, comme on avoit tenté de le faire fous le regne de fon prédeceffeur. Le roi fit auffi donner ordre par le duc de Montmorency,aux deux députez de fe retirer inceffamment, qu'autrement il les feroit mettre en prifon pour plus de fix mois: les deux confeillers obéirent, & partirent auffitôt, & firent leur rapport à la cour des difpofitions dans lesquelles ils avoient laiffé le roi.

I.

la Trimotille

Trois jours aprés leur arrivée, le feigneur de la Tri- Le feigneur de moüille vint en parlement, & y expofa ce qui s'étoit vient de fa part paffé en Italie, les difficultez qu'il avoit fallu furmon- au parlement. ter pour faire convenir le pape : il ajouta que le roi avoit lu leurs demandes, mais que les raifons du chancelier

[blocks in formation]

AN. 1518.

LI.

Remontrances

roi à la Tri

avoient prévalu, comme plus conformes à l'état des affaires du royaume. Qu'il étoit perfuadé que les d. putez avoient fait à la cour un fidel rapport de ce qui s'étoit paffé, & de ce que le roi les avoit chargé de dire ; que fi le concordat n'étoit pas reçu & publié au plûtôt, la guerre alloit s'allumer plus fortement que jamais, qu'il avoit un ordre exprès de fa majefté de faire recevoir le concordat, même fans en venir aux opinions ; que celui qui étoit chargé des lettres de juffion envoyées à la cour, avoit dû leur dire combien le roi étoit irrité de leurs refus; qu'il falloit donc prendre le parti. d'obéir comme fes autres fujets. Enfin il finit par ces paroles," que tout ce qu'il avoit à dire à la cour étoit, que fifa majefté étoit encore refufée, elle feroit obli,,gée d'en venir à des extremitez,dont le parlement au,, roit long-tems fujet de fe repentir.,, Jacques Olivier répondit que la cour en délibereroit, & qu'il efperoit que le roi feroit content de fa déliberation..

C'est pourquoi le feiziéme deMars,la cour ayant apde l'avocat du pellé les députez du roi, qui demandoient l'enregiftrement du concordat, l'avocat du roi Le Lievre dit, que Pinon. hift. lui & fes confreres avoient été appellez par le feigneur Gordat. p. 733. de la Trimoüille, qui leur avoit remis les lettres du roi,

moüille.

pragm. & con

& leur avoit fignifié que le prince vouloit qu'on reçut le concordat, & que pour conclufion de la conference qu'ils avoient eue avec lui, il leur avoit enjoint au nom du roi, de confentir à fa publication, qu'autrement on procederoit contre eux; que lui avocat du roi, au nom du procureur genéral, avoit repliqué qu'ils étoient fort fenfibles à la maniere dont le roi prenoit cette affaire, & qu'ils y feroient attention pour éviter fa disgrace,qui ne pouvoit que porter beaucoup de préjudice au par

lement, à la ville de Paris, & à tout le royaume; il AN. 1518. ajouta qu'à la verité la forme dont le roi ufoit, ne pouvoit leur plaire, mais qu'il falloit avoir égard à ses empressemens, & craindre son indignation ; que le concordat, qui excitoit tant de troubles, n'étoit au refte qu'un contrat volontaire entre le pape & le roi, qui concernoit les droits de l'églife Gallicane, aufquels ils ne pouvoient déroger, ces droits étant inviolables, & le concordat ne pouvant rien contre eux, puisque l'église de France n'avoit été ni convoquée ni écoutée; qu'il fentoit bien que fi l'on faifoit la publication de cette nouvelle loi, quelque efperance qu'il y eut de réparer cette faute dans la fuite, il étoit à craindre que les dommages qui en naîtroient, ne fussent irréparables, mais qu'il falloit avoir égard aux menaces du roi & à la dureté des tems; que le mal qu'on apprehendoit de la publication pourroit être réparé un jour,au lieu qu'un refus entraînoit avec foi des inconveniens qui fembloient irréparables; qu'il falloit ceder au tems, & gémir des maux aufquels on les forçoit de s'expofer. Sur ces confiderations, les gens du roi requirent que fi la cour vouloit proceder à la reception du concordat, il falloit ces deux conditions. La premiere, que l'on mettroit que cela ne s'étoit fait que par commandement exprès du roi, réiteré plufieurs fois. La feconde, pragm. & conqu'on protesteroit qu'en publiant le concordat,la cour ne prétendoit pas l'autorifer ni l'approuver; & parce qu'il y avoit dans ce concordat une clause qui vouloit qu'on exprimât la jufte valeur du benefice, fur peine de nullité des provifions, le parlement demanda qu'on n'eût aucun égard à cette claufe, & qu'on engageât le pape à regler le nombre fixe de fes officiers en cour de

LI.

Modifications que le parle

ment veut mettre en recevant le concordat. Pinẞon. hift.

cordat. p. 734%

« AnteriorContinuar »