Imágenes de páginas
PDF
EPUB

terprétation des prattiques & des Cérémonies. de l'Eglife.

C'eft, MONSEIGNEUR, ce qu'il m'eft permis tout au plus de rechercher & d'étudier; mais c'est à vous qu'il appartient de l'apprendre de l'enfeigner aux Fideles. Dieu vous a fait dépofitaire de la vérité ; il vous a donné l'autorité pour l'annoncer,& les talens pour la faire admirer, refpecter & recevoir. Par ces talens, je n'entens pas feulement cette Eloquence, qui fait depuis longtemps honneur à l'Eglife; & qui, dès vos premieres années, vous a attiré l'eftime du plus grand Roy du monde : J'entens encore cette fupériorité de génie, qui voit les chofes dans leurs premiers principes, & qui les fuit dans leurs conféquences les plus éloignées : Un efprit également vif & folide, d'où naissent des jugemens toujours promts & toujours sûrs: Une application continuelle aux fciences, qui ne vous a point détourné de l'étude des hommes. Vous joignez, MONSEIGNEUR, à ces grandes qualitez le zele qui fait les mettre en œuvre. Le vafte Diocêfe que le fouverain Pasteur a confié à vos foins, en fait une heureuse expérience: Il vous occupe tout entier : Rien ne vous en diftrait; ni la proximité de la Cour, ni les defirs d'une Fa mille Illuftre qui vous eft chere.

A qui pourrois-je çonfacrer mon Ouvrage

avec plus de fûreté pour l'Eglife & pour moy? L'Eglife fera conftamment édifiée de mon Livre, fi vous continuez à l'approuver ; & fi vous y trouvez à rédire, j'en fuis difculpé, par la profesfion fincere que je fais de le foumettre, fans aucune réserve à votre jugement & à vos lumieres. Je fuis avec um profond respect,

MONSEIGNEUR,

A. S. Pierre d'Abbeville, le 1. d'Aviil 1706.

Votre tres humble & tres-obéiffant ferviteur † CL. DE VER TO

APPROBATION

de Monfieur l'Abbé Bigres, Docteur de Sorbonne, Cenfeur Royal, &c.

J'Ay lú

par ordre de Monseigneur le Chancelier, cette Explication des Cérémonies de Eglife, qui m'a paru conforme à son tître, fimple, littérale, historique, naturelle, peut-être un peu trop, quant au style; mais quant au fonds, à quoy nous devons nous attacher fingulierement, folide, inftructive, d'une érudition fort recherchée en fon genre, & ainfi d'une vraye utilité. L'intelligence des Cérémonies eft fi importante dans l'Eglife, que fous la Loy, Dieu ne l'exigeoit gueres moins des fiens, que l'intelligence de la Loy même. De nos jours il est étonnant combien nos Cérémonies ont été défigurées par les idées que quelques Myftiques ont crû y pouvoir attacher. La fimplicité de celles que nous fournit icy l'Autheur, leur donne, généralement parlant, un caractere de vérité, au moins d'une grande vray-femblance, autant, en une matiere auffi embroüillée, qu'il eft aifé de la débroüiller. C'eft en quoy il m'a paru que cet Ouvrage avoit lieu d'être bien réceu, qu'il pourroit être du goût du public, qui au moins n'y trouvera rien qui bleffe la foy & les mœurs, Fait à Paris ce fixiéme May mil fept cens fix.

BIGRES.

APPROBATION

de Monfieur Brillon, Docteur & Profeffeur de Sorbonne.

V

Ouloir qu'une infinité de chofes dans les Cérémonies de l'Eglife n'ayent point de raifon, & fur ce principe, compter pour rien, ou même tourner en dérifion les Cérémonies: Convenir qu'elles ont toutes des raisons tresfages, mais n'admettre fur cela que des explications myftiques, n'avoir d'attrait que pour l'allégorie & les fens devots: Enfin, réjetter les raifons myftiques comme des vifions, & tout réduire au fimple, au phyfique, au littéral, font des extrémitez également vicieuses & dignes de cenfure.

L'Eglife, toujours conduite par le Saint-Esprit, ne fait rien qui ne foit raisonnable. Soit qu'Elle allume des cierges en plein jour, comme à la Meffe ; & que la nuit elle n'en allume pas, comme à Complies Soit qu'en Efté Elle prenne fes habits fourrez (l'Aumuffe); & qu'Elle les quitte en Hyver: Soit que dans les grandes Solennitez & lorfqu'il fait beau, Elle fe revête de Pluvial pour aller en Proceffion : & que, fur. prife par la pluie, Elle quitte auffi-tôt cet habit Soit qu'à la Meffe Elle chante l'Oraison Dominicale; & qu'en tout autre rencontre Elle affecte de la dire bas & en fecret: Soit qu'Elle employe du noir & du rouge, des Cantiques

de joye (a) & des Complaintes, dans un même Office, comme le Vendredy-faint: Soit qu'Elle fufpende pour quelque temps l'ufage de fes cloches, comme aux trois derniers jours de la Semainte-fainte ; & que ces jours-là même Elle chante à Laudes) que tout doit retentir de la trompette, du tambour & de la cymbale: Soit qu'Ellej voile les Croix qu'Elle porte en Proceffion, comme en Carême: Soit qu'Elle parle latin à qui ne l'entend pas, qu'Elle commande au demon de fortir d'un lieu où il n'habite plus, qu'Elle prie les Angés de venir habiter où ils font tout cela, comme le refte des prattiques de l'Eglife, fans en excep ter une feule, fe fait par des raifons très fages, très-fondées, telles en un mot que l'efprit le plus prévenu s'y rendra toujours, pourvû qu'on les expofe fimplement comme elles font, & qu'aux vrayes raifons, aux raifons primitives & d'institution, on ne substituë point des idées d'aprés-coup & des explications étrangeres.

Mais non-feulement tout a fa raifon dans les prattiques de l'Eglife: ces prattiques font encore une fource fécondé d'inftructions en tout genre; & il eft vray de dire que la lettre des Cérémonies n'eft pas moins favante & curieufe, que l'efprit en eft édifiant. En effet, l'un attaché aux temps, aux lieux, aux occafions

(a) Les Cantiques d'Habacuc, de Zacharie, de la Sainte Vierge, de Simeon. Les Pleaumes 62. 66. 148. 149. 150. De plus les Hymnes avec leur Doxologic, Et dans plufieurs Monafteres de l'Ordre de S. Benoift, comme à Clugny, le Te Deum.

« AnteriorContinuar »