Imágenes de páginas
PDF
EPUB

te, & enfile une ligne ou une rüe.

Il y a encore des batteries à ricochet, ce font les pièces, que l'on charge d'une petite quantité de poudre, fuffifante néanmoins pour porter leurs volées dans les ouvrages qu'elles enfilent. Les boulets y font plufieurs bonds & ricochets après leur chute, qui incommodent fi fort ceux qui les défendent, qu'ils font forcés de les abandonner pendant le jour. On nomme l'effet de ces boulets des boulets-fourds, à caufe qu'ils font chaffes avec fi peu de bruit, qu'il eft prefqu'impoffible de s'en garantir.

On dit ruiner une batterie, lorfqu'on démonte le canon, ou qu'on en abat les défenfes.

Dans un fiége, on place les batteries le plus proche que l'on peut, afin que l'effet en foit plus prompt. Mais cela ne peut s'exécuter, qu'autant qu'on avance la tranchée: De toutes les batteries les meilleures font les batteries hautes, mais elles font exposées à plufieurs inconveniens, comme d'être vues, & de pouvoir être démontées facilement. BATTRE, c'eft défaire des troupes af femblées en corps.

On dit battre la caiffe, pour donner le fignal de chaque mouvement Militaire, comme battre au champ, lorfque l'armée eft en marche.

Battre l'affemblée ou la générale, battre la diane, ou le reveil, la marche, la chamade, &c.

On bat auffi au champ pour faire honneur à un Général.

BATTRE l'eftrade, c'est envoyer des Cavaliers à la découverte.. BAT

BATTRE la Campagne, c'eft faire des courfes fur les ennemis.

BATTRE, fe dit encore des attaques, qui fe font avec de l'artillerie & des machines. Une Armée, que le canon bat en plein, eft bien-tôt défaite.

BATTRE en brèche, c'eft vouloir faire tomber une muraille, ou la chemife d'un baftion, ou quelque autre ouvrage pour y donner l'affaut.

BATTRE en ruine une ville, c'est quand on détruit tous les édifices avec le canon & les bombes.

BAUDRIER: voyez Epée.

BAYONETTE. Perfonne n'ignore ce que c'eft qu'une Bayonette. Cette arme eft moderne dans les Troupes. Les premiers Soldats qui l'ayent portée, font les Fufiliers, aujourd'hui Royal Artillerie. On l'a donnée depuis à tous les autres Regimens pour le même ufage, c'eft-à-dire pour la mettre au bout du fufil dans les occafions. Mais fi l'ufage de la bayonette au bout du fufil eft récent, l'idée en étoit venue longtems auparavant à quelques Officiers d'Armée, qui l'avoient mife en pratique. On mettoit dans le commencement, qu'on s'en eft fervi, la bayonette dans le canon du moufquet, ou du fufil. Si le coup n'étoit pas tiré, on ne pouvoit plus le faire, dès que la bayonette bouchoit le canon. Par-là on perdoit en cas de befoin le feu du moufquet ou du fufil, car pour faire feu, il falloit du tems pour ôter la bayonette, & la remettre dans fon fourreau, & enfuite coucher en joiie. On a fuppléé à cet inconvenient par le E

moien de la douille. C'eft une espèce de petit Canal de fer, qui tient au manche de la Bayonette, dans lequel le bout du canon du Fufil paffe, & s'emboëte d'une manière très fixe, de forte que la Bayonette n'eft point dans le canon, mais immédiatement au-deffous, toute la lame étant audelà. De cette maniére on a la liberté de tirer le Fufil, comme fi la Bayonette n'y étoit pas attachée.

BICOQUE, plaçe peu fortifiée, & fans défense, Ce nom vient d'une place fur le chemin de Lodi à Milan, qui étoit une fimple maifon de Gentil-homme entourée de foffés, dans laquelle les Impériaux s'étoient poftés en 1522, & y foutinrent l'affaut de l'Armée Françoife du tems de François I. cette journée s'appella la journée de la Bicoque.

BERME, Relais, lifiere ou pas de fouris, eft une largeur de terrain, ou du rempart du côté de la Campagne, destinéeà recevoir les debris que le canonides Affiégeans a fait dans le parapet, pour que ces démolitions ne comblent pas le foffé. Pour plus grande précaution on paliffade les Bermes.

BIOU AC: vient de l'alleman, Weiwach, qui fignifie double garde. On dit fe trouver au Biouac, paffer la nuit au Bioüac, monter à cheval pour le Biouac.

Le Biouac eft une garde de nuit, & une faction de l'Armée entière, qui, quand elle fait un fiége, ou qu'elle eft en préfençe de l'Ennemi, fort tous les foirs de fes tentes, ou de fes baraques, & vient par efcadrons, & par bataillons border les li

gnes de circonvallation, ou fe pofter à la tête d'un camp, & y paffer la nuit fous les armes, afin d'affûrer fes quartiers, d'empêcher les furprifes,& de s'oppofer au fecours. Le Biouac cft une garde tres fatigante, mais lorsque l'on n'a rien à craindre, ou de l'Armée ennemie, ou de la place affiégée, le Général quelque fois par grace permet au Biomac que deux rangs foient alternativement fous les armes, pendant que les rangs de derriére fe répofent fur le terrain, s'il eft vrai qu'ils puiffent fe repofer, car le terrain du Biouac eft rempli de grandes incommodités, par le voifinage des Vivandiers, qui y jettent leurs vuidanges; d'ailleurs c'eft dans ce lieu que les foldats viennent facisfaire aux néceffités de la digestion.

Quelque-tems après la pointe du jour on leve le Biomac, & l'Armée eft renvoyée dans fes tentes, ou dans fes baraques.

BLINDES, font des pièces de bois, que l'on met en travers d'un des côtés de la tranchée à l'autre. Ces blindes foutiennent les fafcines & les clayes chargées de terre, & couvrent les Travailleurs par en haut. Ce qui fe pratique quand on travaille vers les Glacis, & que la tranchée fe pouffe de front vers la place.

On dit affurer la tête du travail par des blindes, & blinder toute une tranchée.

BLOCUS, eft le fiége d'une ville que l'on veut prendre par famine, en occupant les paffages, par où les vivres & les autres néceffités de la vie lui peuvent arriver. Le Blocus fe forme par la Cavalerie. On dit, on a réfolu le Blocus, on a commencé le Blocus, on a fait lever le Blocus. Le fiége

s'eft converti en Blocus. Blocus fe dit encore, quand au commencement d'un fiége on envoye des troupes fe faifir des principales avenues, où l'on veut établir fes quartiers. C'eft la précaution que l'on doit prendre, avant que de faire le fiége d'une place. On bloque ordinairement pendant T'hiver, pour être en état d'affiéger au mois de Mai, qui eft le tems, où il y a du fourage pour la Cavalerie. Le Blocus fe fait par un petit corps de troupes poftées fur toutes les avenues d'une place, pour empêcher les convois d'y entrer.

BOETE, en terme d'Artillerie, eft un petit mortier de fer haut de fept à huit pouces, qu'on charge de poudre jufqu'au haut & qu'on bouche avec un fort tampon de bois, afin que le bruit s'en fafle ouir de plus loin.c

On appelle auffi boëté le bouton qui eft au haut de la lampe des écouvillons, qui fervent à nettoyer, & à rafraichir le ca

non.

La boëte pour allezer le canon eft de cuivre, ou de fonte, & armée d'un couteau bien aceré, qui enchaffé dans la boëte coupe, unit le dedans de la pièce de canon à mefure qu'un cheval tourne une roue pla cée horizontalement fous cette machine.

BOETE à pierrier, eft un corps, cylindrique & concave, fait de bronze ou de fer,rempli de poudre. Cette boëte a une anfe & une lumiere qui répond à cette poudre. Quand elle eft chargée, on la met fur le pierrier pour lui faire faire fon effet.

BOMBARDER, c'eft jetter plaficurs

« AnteriorContinuar »