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des puits creufés profondément Liv. I. & placés à de grandes distances

1729. les uns des autres, tels font les puits de Nareft-bad, de Barin, de Bisec, la fontaine de Diden, les fources de Medra & de Bor

;

gian, que
, que l'on rencontre sur la
route du Segeftan à Kermasin
mais quelle reffource pouvoient
donner ces fortes de puits dans
une fi grande étendue de chemin
pour
une armée auffinombreuse &
prefque toute composée de Ca-
valerie? Cependant la confiance
que les foldats avoient dans leur
Général, & l'impatience où ils
étoient d'en venir aux mains avec
les Aghuans, leur fit furmonter
toutes les difficultés. Le dixiéme
jour de leur marche, l'armée ar-
riva à Ségeftan ou Zareng Capi-
tale de la Province, fituée fur une
petite riviere, qui, à deux lieues
au-deffous, fe jette dans le Hind-
Mend. Entre le fleuve & la Vil-

LIV. I.

le, eft une vafte prairie dans laquelle l'armée campa pendant trois jours & fit fes provifions 1729. d'eau pour la longue traite qu'il reftoit à faire. Le Roi entra dans la Ville qu'il trouva fort peuplée & ouverte de tous côtés; il y apprit que deux mois auparavant, trente mille Aghuans venant du Bamian dans le Royaume de Candahar avoient paffé par cette Ville pour fe rendre à Ifpahan. Il y reçut auffi de la part du Prince de Candahar, de nouvelles affurances de fa fidélité, avec un préfent de douze Chameaux chargés de toutes fortes de rafraichif femens. Le quinze de Mars l'Armée fe remit en marche, traverfa le Hind-Mend fur un beau Pont de pierre, que le Grand Abbas y avoit fait conftruire cent ans auparavant, & en quatorze jours arriva à Kermafin. Il y avoit une garnifon Aghuane dans cette

place, avec un fort Château qui Liv. I. pouvoit foutenir un long fiége:

1729. Le Roi fit fommer le Comman dant de lui ouvrir les portes, en l'affurant qu'il ne feroit fait aucun mal aux Aghuans s'ils fe rendoient fans refiftance, La condition fut acceptée fur le champ le Roi fut reçu dans la Ville & la garnison demanda d'être incorporée dans l'armée Royale. Après s'y être repofées quelques jours de la longue & pénible marche qu'on venoit de faire, les troupes marchérent encore au midi vers Bender-Abassi. C'eft un beau Port de Mer, visà-vis de l'Ifle d'Ormus, il eft appellé fur les Cartes Gomrom. Bender-Abaffi, fignifie port d'Abbas, parce que ce Prince le fit réparer & y tranfporta tout le commerce qui se faisoit par les Portugais dans l'Ile d'Ormus. Il y a un bon Château qui défend le

Port. Il étoit important pour le Roi de ne pas laiffer derrière lui Liv. I. cette place entre les mains des 1729.. Ennemis,pendant le fiége de Chi ras, parce qu'il en pouvoit tirer abondamment la fubfiftance de l'armée: c'est ce qui détermina Kouli-Kan à en faire le fiége. Bender avoit pour Gouverneur Sayed Amed Kan qui étoit Prince du Sang Royal par fa mere & qui après, l'abdication de Schah Huffein, s'étoit érigé en Souverain dans fon Gouvernement qui comprenoit auffi l'ifle d'Ormus, fans vouloir reconnoître ni Afzraff, ni Schah Thamas. Quand il vit approcher l'armée Perfane, ne fe fentant pas affez fort pour lui résister, il fortit de la place avec une efcorte de cinq cens hommes & fe retira à Chiras, fur la parole que lui donna Afzraff de le rétablir dans fon gouvernement dès

que

le Schah de Perfe fe feroit

Liv. I. retiré. Mais à peine Amed-Kan 1729 fut-il arrivé à Chiras, que le Gouverneur le fit charger de chaînes & conduire enfuite à Ifpahan, où il eut la tête tranchée, en apparence comme Rebelle, & en effet parce qu'il étoit de la maison Royale, dont l'Ufurpateur vouloit éteindre jufqu'au moindre rejetton. Les cinq cens hommes qui l'avoient fuivi, ne furent pas non plus épargnés, parce qu'ils étoient Perfans, on les paffa tous au fil de l'épée.

en

Schah Thamas ayant trouvé Bender-Abaffi fans défense prit poffeffion, fit maffacrer tous les Aghuans qui s'y trouvérent & reçut le ferment de fidélité des Habitans, qui étoient charmés de revoir leur légitime Souverain & de fe remettre fous fa puiffance. Kouli-Kan avec une efcorte de trois cens hommes paffa

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