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olives, ni oliviers dans les Gaules! Oleam omninò non fuiffe in Italià, Hifpania, atque Africâ Tarquinio Prifco regnante, ab annis Populi Romani CLXXXIII. qua nunc pervenit trans Alpes quoque,& in Gallias Hifpaniafque medias. Plin. Hift. l. xv. c. I. fub init.

on

Mais où en feroit l'Auteur moderne, fi Pindare n'avoit jamais entendu parler des Gaules? C'eft pourtant ce qu'on peut & qu'on doit raifonnablement préfumer. En effet, outre que dans fes écrits il n'y a aucun veftige qui perfuade, qui faffe même foupçonner, qu'il les ait connuës, Herodote eft le plus ancien Auteur, dans l'Hiftoire duquel trouve le terme de Celtes. Pindare eft né quarante ans avant Herodote; Plin. celui-ci, au rapport de Pline, n'a Hift. 1. écrit fon Hiftoire qu'à la quarantiéme année de fon âge; cependant Herodote, quatre-vingt ans après la naiffance de Pindare, n'a connu la Celtique que de nom, comme tout le monde en convient. On peut donc, on doit même raisonnable,

12.6.4.

ment préfumer, que ni Pindare, ni les Grecs de fon tems, n'avoient jamais entendu parler de la Celtique; ou, ce qui revient à la même chofe, que ce qu'ils en avoient entendu dire fe réduifoit à rien.

A mesure que j'avance, les difficultés augmentent. M. l'Abbé Gedoyn, dit l'Auteur moderne, reconnoît que la route que Pindare fait fuivre à Hercule, ne pouvoit partir que de la Celtique. Je cherche dans ce que ces Meffieurs rapportent de Pindare la route, que ce Poëte fait tenir à Hercule en le conduifant dans le païs des Hyperboréens, & je ne l'y trouve point. Je ne fçaurois même l'y trouver, parce qu'elle n'y eft pas en effet. Prenons donc en main Pindare, & voïons fi ce Poëte ne l'au roit pas tracée en quelque endroit de fes écrits. Par le plus grand bonheur du monde, elle s'offre à ma vûë à l'ouverture du livre; elle fuit immédiatement l'endroit où ces Meffieurs fe font arrêtés. Examinons donc cette route, & découvrons, s'il fe peut, fi c'eft celle qui ne pou

voit partir que de la Celtique.

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» Hercule, dit Pindare, venoit de » rétablir les Jeux Olympiques, & » la révolution de la cinquième an» née approchoit, quand ce Héros, chagrin de ce que les bords de l'Alphée étoient dépourvûs d'ar»bres, qui mîffent à couvert des » ardeurs du foleil ceux qui s'y af » fembloient, forma & exécuta le » deffein de paffer dans l'Iftrie. Il » n'eut pas plûtôt franchi les défilés » des montagnes d'Arcadie, que » Diane Taurique vint à fa rencona tre. Tout-à-coup il fe trouva dans

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cette heureuse contrée, qui eft au» delà du vent de Borée ; & il la » vit couverte de ces arbres, dontil fouhaitoit de border le ftade d'E» lide. <<<

Voilà une route, une véritable route exactement décrite par Pindare: elle a échappé aux yeux de l'Auteur moderne & de M. l'Abbé Gedoyn; elle étoit pourtant à l'endroit même, où ils en ont apperçu une qui n'y étoit pas ; ce qui a donné lieu à des hypothèses, qui renverfent les

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régles de l'Hiftoire, de la Fable & de la Géographie. Hercule donc felon Pindare, avant d'aller au païs des Hyperboréens, étoit dans l'Elide, Province du Péloponèse, fituée entre l'Achaïe & la Meffenie: il traverfa les montagnes d'Arcadie, autre Province de la Grèce ; & conduit par la Biche aux cornes d'or, qu'il avoit ordre d'emmener à Euriftée, il pénétra dans l'Iftrie, d'où, fuivant le cours du Danube jufqu'auprès de fon embouchure, il se rendit dans la Cherfonèfe Taurique, où il fut bien reçû par Diane : & ainfi continuant fa route, lorfqu'il y penfoit le moins, il fe trouva au milieu des Hyperboréens, des mains defquels il reçut du plant d'Olivier, qu'il apporta dans la Grèce.

Ce que j'admire dans la defcription de la route, que Pindare a tracée du voïage d'Hercule dans le pays des Hyperboréens, c'est qu'elle convient dans un point important avec celle qu'Herodote fait tenir aux préfens des Hyperboréens. En effet, Hercule n'a pû paffer de la

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Grèce & de la Macédoine dans l'Iftrie, qui eft la Scythie des Grecs, fans traverser en tout ou en partie P'Illyrie; & l'Illyrie, comme tout le monde fçait, eft fur le Golfe Adriatique, & faifoit autrefois une bonne partie de la Scythie.

Les Géographes doivent obferver en paffant, que dans les tems les plus reculés, dons nous aïions des mémoires, les Grecs donnoient à une partie de l'Illyrie, ou plûtôt de la Scythie & de la Thrace, le nom d'Iftrie, parce que l'une & l'autre étoit arrofée par le Danube, que les anciens appelloient Ister.

S. IX.

Tous les traits que les Anciens nous ont laiffes des Hyperboréens, impliquent contradiction avec ceux qu'on lit des Gau lois.

» Ainfi fe déterminant par les ex» preffions les plus fûres & les plus » communes des Auteurs, comme en

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