écrites par S. Paulin S. Paulin, par S. Severe Sulpice, & par de faints religieux. Outre que le merite de ces auteurs eft au deffus de tout reproche, le recit encore qu'ils font des œuvres furprenantes de ces faints, eft accompagné de tant de circonftances, qu'ils ne permettent pas d'en douter; qu'on eft contraint ou d'avouer que Dieu a fait beaucoup de miracles dans tous les fiecles de l'Eglife;ou de dire malheureufement que tous les auteurs qui en font la tradition ne font que des imposteurs.

Que s'il s'en trouve quelques-uns qui ont cru & rapporté des chofes peu certaines & peu vrai-femblables; c'eft que l'humilité, leur charité & leur bonté les engageant à juger favorablement de ceux de qui ils les tenoient, les leur avoient fait recevoir trop facilement de leur part; mais outre qu'il y a peu de ces efprits trop faciles & credules parmi les Saints Peres, & que la plupart font très- folides & trèsexacts,nous leur devons pour le moins la même juftice que nous rendons aux auteurs profanes, parmi lefquels il y en a dont nous ne laiffons pas de tenir plufieurs relations pour très-affurées,

quoiqn'il y en ait d'autres dont nous eftimons les relations, ou fauffes, ou incertaines; ainfi il ne faut pas que la credulité de quelques écrivains Ecclefiaftiques, pour ceux qui leur rapportent des hiftoires douteufes, nous empêche d'ajoûter foi à ce qu'ils favent par eux-mêmes, ni à ce que les écrivains moins fufpects ont produit avec des circonstances très-avantageufes & avec des marques très-fures de verité: & en effet on n'a point d'autre fujet de le révoquer en doute, que la refolution qu'on a formée de n'en rien croire.

Cet entêtement donne à ceux qui ne fe conduisent point par la raison, un grand éloignement de croire les miracles dont on leur parle, lorfqu'ils n'en ont jamais vû aucun. Comme ils ont peine à reconnnoître qu'il y a des démons,des poffedez, des forciers & des magiciens lorfqu'ils n'en ont vû aucun effet,ni aucune marque : fi néanmoins Dieu permet qu'ils foient eux-mêmes fpectateurs & témoins de quelque merveille de fa puiffance, ou de quelque operation diabolique, ils fe rendent plus facilement à celles qu'on leur rapporte, & ils ne doutent point qu'il y en ait de très-veritables & de

très-certaines.

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Ce que j'ai dit auffi de tous les m racles en general fe doit entendre en particulier de la puiffance que Dieu a donnée à l'Eglife, de chaffer les démons des corps qu'ils poffedent. Saint Juftin & Tertullien prouvent la verité de notre religion par l'effet que produifoit fur les Energumenes, la fimple invocation du nom de Jesus-Christ, en les délivrant de l'efprit impur; & par les guerifons miraculeufes que les payens mêmes venoient chercher parmi les chrétiens.

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Tous les autres livres de l'Eglife contiennent de femblables témoignages des merveilles que Dieu a fouvent operées par fes fideles ferviteurs: & que S. Auguftin affure, que ces effets extraordinaires font comme des paroles de la bouche de Dieu même, & une éloquence toute divine, qui fans frapper les oreilles du corps, s'infinue dans l'efprit & fe grave dans le cœur. Saint Gregoire le grand enfeigne auffi, que ce font des armies toutes brillantes qui défendent les juftes, & frappent ou é blouiffent leurs perfécuteurs ; & les inftructions de ces grands faints nous obligent de nous rendre dociles à ce langage divin, fi nous voulons louer Dieu

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d'une

d'une maniere digne de lui; auffi bien que de ne pas croire feulement, qu'il peut faire & qu'il fait effectivement des miracles.

Mais de le prier encore, qu'il en faffe fur nous-mêmes, en détruifant ce que nous avons du vieil homme, en nous rendant de nouvelles créatures, & en nous ôtant notre cœur de pierre pour nous en donner un de chair, felon l'expreffion du prophete; c'est-àdire un cœur doux & tendre, flexible à toutes fes volontez, & fufceptible de toutes les impreffions de fa grace.

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IL FAUT PREFERER fes devoirs aux attraits de devotion.

I.

A felicité du ciel confifte être affujetti à la volonté de Dieu, dont la lumiere de la gloire nous

fera voir clairement &

fans voile, la juftice & la fainteté ; mais la vertu de la juftice confifte à aimer cette volonté connue par la lumiere de la foy, à la fuivre & à l'exécuter par une obéiffance exacte & fidele à toutes les loix de Dieu.

II.

C'eft dans la vue de cette exactitude que Dieu demande dans l'exécution de fes volontez, & dans l'obfervation de fes préceptes, que David s'écrie : Vous avez commandé, Seigneur, qu'on obfervât vos commandemens avec un