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e: 77.

c. 79.80.

de Dieu. Le mal que Dieu fait aux hommes pour punir leurs crimes, eft un bien par rapport à fa juftice. Selon la nature nous fommes tous enfans de Dieu, parce que nous fommes tous fes créatures. Selon l'obéiffance & la foi tous ne font pas enfans de Dieu : mais ceux-là le font, qui croyent en lui, & qui font fa volonté : les autres font les enfans & les anges du diable, en faisant ses œuAuguft. in Ful 1. c. vres. Il enfeigne manifeftement le peché originel, en difant: Que les hommes ne peuvent être fauvez de l'ancienne playe du ferpent, sinon par la foi en celui, qui étant élevé de terre a tout attiré à foi. Et ailleurs: Que le peché du premier homme a été corrigé par le premier né, qui eft J. C.

Lib. IV. c 3. bib. v.

3.

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19.

lib. IV. c. 47.

ibid. c. 14.

lib. v. c. 32. 33.

6.

Il dit, que comme dans le nouveau testament la foi a accruë, auffi la pratique de la vertu doit être plus exacte; puifqu'il ne nous est pas feulement ordonné de nous abftenir des mauvaifes actions, mais encore des mauvaises pensées, des difcours inutiles, & des paroles de raillerie. Il cite deux fois S. Juftin, en ces termes: Juftin a bien dit, dans fon traité contre Marcion: Je n'aurois pas crû le Seigneur lui-même, s'il avoit annoncé un autre Dieu que le Créateur. S. Irenée étoit tombé, comme S. Juftin, dans l'opinion des Millenaires, & il enfeigne clairement que les Saints doivent regner fur la terre avec J. C. aprés la premiere résurrection, & avant le dernier jugement. Il étoit frappé de l'autorité de quelques anciens, qui avoient laiffé cette tradition: entre

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autres de Papias: & voulant s'éloigner le plus
qu'il étoit poffible des explications allegoriques,
fur lesquelles fe fondoient les heretiques, qu'il
combattoit: il donnoit dans l'excés contraire; &
prenoit trop à la lettre les paffages de l'ancien &
du nouveau teftament, qui décrivent la gloire
de l'églife, ou la felicité éternelle, fous diver-
fes figures fenfibles. C'est ce qui paroît de plus
remarquable dans le traité de faint Irenée contre
les herefies.

XXIX. Martyre de S.

Eufeb. v. bift.c. 21.

Sous l'empire de Commode l'églife jouissoit par tout le monde d'une profonde paix: qui don- Apollonius. na lieu à un grand nombre de converfions. En forte qu'à Rome plufieurs perfonnes nobles & riches embrafferent la foi chrétienne, avec leurs domeftiques & leurs parens. De ce nombre fut Apollonius fenateur, illuftre dans les lettres & Hier. de fcript. dans la philofophie. Il fut accufé par un de fes efclaves nommé Severe, qui fut puni de mort, fuivant l'ordonnance de M. Aurele, par laquelle il défendoit d'accufer les chrétiens comme chrétiens. L'efclave fut donc mis en croix, & eut les jambes cassées, par sentence de Perennis préfet du prétoire. Mais ensuite Perennis par Apollonius de rendre compte au fenat de fa conduite. Il compofa un difcours excellent, où il confeffoit nettement la foi chrétienne, & en faisoit l'apologie: & le récita en plein fénat. Mais comme ils tenoient pour maxime de ne point pardonner aux chrétiens, qui avoient une fois comparu en Aaaa iij

jugement, s'ils ne se retractoient : il fut condamEu. in Chron. an. né par decret du fénat à perdre latête: ce qui fut éxécuté. C'étoit la huitième année de Commode, cent quatre-vingt-neuf de J. C.

191.

An. 189.

XX X. Succeffions d'é vêqeus. Serapion. Euf. v. hift.

C. 22.

Id. vibift.

C. 12.

Sup. n. 6.

le

L'an de J. C. cent quatre-vingt-cinq, mourut pape Eleuthere, & Victor lui fucceda, qui gouverna douze ans. Julien évêque d'Alexandrie mourut l'an cent quatre-vingts-huit, la dixiéme année de fon épifcopat. Son fucceffeur fut Démetrius, qui tint le fiege quarante-trois ans. L'année cent quatre-vingt-huit de J. C. à Antioche aprés Maximin, fut élû Serapion.Il y avoit en même temps plufieurs autres évêques illuftres. Theophile à Célarée de Palestine, Narciffe à Jerufalem, Bacchile à Corinthe, Polycarpe à Ephefe. Serapion d'Antioche écrivit plufieurs ouvrages: & entr'autres la lettre à Ponticus & Caricus, dont il a été parlé au fujet des Montanistes: un traité contre Domninus, qui étant tombé dans la perfécution s'étoit fait Juif : un autre traité de l'évangile de S. Pierre, qu'il compofa pour quelques freres de l'églife de Roffe en Cilicie,qui fous prétexte de ce faux évangile fuivoient des opinions mauvaises. Dans cet ouvrage Serapion parloit ainfi.

Quant à nous; mes freres, nous recevons Pierre, & les autres apoftres, comme J. C. mais nous rejettons les écrits qui portent fauffement leur nom; fachant que nous ne les avons point res ceus par la tradition. Quand je me trouvai chez

vous, je croyois que tous étoient dans la foi orthodoxe,& n'ayant pas leu l'évangile, qu'ils montroient fous le nom de Pierre ; je dis, s'il n'y a que cela qui femble causer du scandale, qu'on le life. Mais à present, ayant appris que leur efprit étoit imbu de quelque herefie, j'aurai soin de retourner chez vous. Attendez-moi au premier jour. Pour nous, mes freres,nous fçavons quelle étoit l'herefie de Marcion, & comme il fe contredifoit entierement, ne fachant ce qu'il difoit; ce que vous apprendrez par ce qui vous a été écrit. Nous avons eu auffi la commodité d'emprunter cet évangile, de quelques autres qui l'étudient: c'eft-à-dire des fucceffeurs de ceux qui ont commencé de s'en fervir, que nous appellons Docites: car la plûpart de ces fentimens viennent d'eux. L'ayant donc leu, nous avons trouvé que c'eft pour la plûpart la faine doctrine du Sauveur: mais il y a quelque chofe qui ne s'y accorde pas ; & que nous vous envoyons. Ce font les paroles de Serapion. On appelloit Docites, ceux qui difoient que le myftere de l'incarnation ne s'étoit accompli qu'en apparence.

XXXI.

Hier. fcript.

Dés le tems de l'évêque Julien, vivoit à Aléxandrie Panténus,qui gouvernoit l'école chrétien- Panthenus. ne, établie par une ancienne coûtume. C'étoit un biß.. sohomme illuftre par fa doctrine; philofophe, forti de l'école des Stoïciens. Son zele fut tel, que fous l'évêque Demetrius il alla prêcher la foi aux nations orientales, & fut envoyé jufques dans les

XXXII,

mode.

Pertinax, Julien, Severe empereur. Herod. lib. 1. Dion. ep. in Commos. Lamprid.

Indes: car il y avoit encore alors plufieurs évangeliftes, qui imitant le zele des apôtres, s'efforçoient de travailler à la propagation de la foi. Pantenus étant arrivé dans l'Inde, on dit qu'il y trouva a quelques chrétiens qui avoient l'évangile de S. Mathieu. Car l'apôtre S. Barthelemy avoit prêché, & y avoit laiffé cette évangile écrit en hebreu, qui s'étoit confervé jufques-là. Panténus aprés avoir fait de grandes chofes en sa mission, revint à Alexandrie, où il conduifit jusques à la mort l'école des faintes lettres, enseignant de vivevoix & par écrit. Il forma plufieurs disciples, entr'autres Clement, qui lui fucceda en cette fonction.

L'an de J. C. cent quatre vingts-douze, le derMort de Com- nier jour de Decembre, l'empereur Commode fut tué. Il avoit réfolu de faire mourir encore plusieurs confulaires & plufieurs senateurs,entre autres Letus préfet du prétoire, Electus garde de la chambre, & même fa concubine Marcia. Mais ils furprirent un memoire, qu'il en avoit écrit de fa main, & réfolurent de le prévenir. Marcia lui donna du poison, la nuit avant le premier jour de l'an. Il beut enfuite & mangea exceffivement, ce qui le fit vomir. Craignant donc qu'il n'échapât, ils le firent étouffer dans le bain, par un athlete nommé Narciffe. Ainfi mourut Commode âgé de trente-un an, aprés en avoir regné douze & neuf mois. Helvius Pertinax, vieillard venerable éprouvé dans les grands emplois fous M. Au

rele

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