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quoi il écrivit en hebreu : c'est à dire en la langue vulgaire des Juifs de Palestine : qui n'étoit plus l'ancienne langue hebraïque, mais un dialecte de la fyriaque. Les autres apôtres fe fervirent de cet évangile: & faint Jacques le frere du Athanaf in Sy- Seigneur l'expliquoit à Jerufalem. Saint Matthieu prêcha en Ethiopie. Il observoit une rigoureuse abstinence: ne mangeant point de chair, & ne fe nouriffant que d'herbes, de graines & de bourgeons.

nop.p. iss B.

Saint Simon le Cananéen, ou le zélateur, prêcha en Mefopotamie, & en Perse. Saint Jude, autrement faint Thadée, travailla auffi en MefoSophron. ap. potamie, en Arabie, & en Idumée. Saint MatHier.defeript thias alla en Ethiopie. On raporte de lui deux paroles remarquables; l'une: Eftimés les choses présentes, c'est à-dire soyés en content; l'autre : Clem. 2. Strom. Si le voifin du fidele peche, le fidele peche. 1 Stromat. 748. Pour dire, qu'il devoit le convertir par fon exemple feul. C'est ce que l'on fçait de la miffion des

p. 380 A.

C.

XXVI. Hiftoire de la

de fon his Iza

tes.

Act x 29.

apôtres.

La famine prédite par le prophete Agab arrireine Helene, & va: & les Juifs furent fecourus par une reine nommée Helene, qui vint alors à Jerufalem vifiter le temple, adorer Dieu; & lui offrir des facrifices Jofeph. xx. an- d'action de graces. Elle étoit veuve de Monobafe roi d'Adiabene, & mere d'Izates, qui regnoit alors dans cette province, fituée dans les confins des deux grands empires des Romains & des Parthes. Izates du vivant de fon pere avoit été

tiq.6.2.

élevé

élevé chés un petit roi voisin. Un marchand Juif nommé Ananias ayant trouvé entrée chés les femmes de ce Prince, leur aprit à fervir Dieu à la maniere des Juifs. Elles firent connoître ce marchand à Izates, à qui il perfuada la même chose.

Monobafe, un peu avant que de mourir, rapella fon fils Izates, & lui donna une terre nommée Cairon, où l'on montroit les reftes de l'arche de Noé. Izates perfuada au Juif Ananias de le fuivre : & cependant Helene la mere instruite par un autre Juif, embraffa auffi leur loi. Izates l'ayant apris lorsqu'il fut venu à la couronne, en fit profeffion ouvertement : & croyant n'être pas vraiment Juif, s'il n'étoit circoncis, il étoit prêt à le faire: mais fa mere s'y opofa, craignant qu'il ne mît en peril fon autorité, & qu'il ne fe rendît odieux à ses sujets. Ananias fut du même avis, & menaça le roi de le quiter craignant d'être maltraité, comme auteur d'un changement indigne de lui. Au reste, ajoûta-t-il, vous pouvés fervir Dieu fans être circoncis, pourvû que vous foyés bien réfoluà imiter les mœurs des Juifs; car c'estlà l'effentiel plûtôt que la circoncifion ; & Dieu vous pardonnera de vous en être abftenu par neceffité. Le roi Izates ceda pour lors à ces raisons fans quiter entierement fon defir.

Enfuite il vint un autre Juif de Galilée nommé Eleazar, qui paffoit pour trés-favant dans la religion. Etant entré pour faluer le roi, il le trouva lifant la loi de Moïfe, & lui dit : Vous ne vous Tome I.

H

apercevés pas, Seigneur, que vous faites une grande injure à la loi : & par confequent à Dieu. Il ne fuffit pas de la fçavoir, il faut commencer par la pratiques Jusques à quand demeurerésvous incirconcis? Si vous n'avés pas encore lû la loi fur ce point, lifés-la maintenant, vous verrés quelle impieté c'est d'y manquer. A ces mots, le roi ne differa pas davantage. Mais il paffa dans une autre chambre, appella fon chirurgien, & fe fit faire l'operation: puis il envoya querir fa mere, & Ananias, & leur déclara la chofe. Ils furent faifis d'étonnement & de crainte pour le roi, & pour eux-mêmes. En effet, le roi Izates cut dans la fuite plufieurs grands perils à effuyer de la part de fes fujets indignés de ce changement: mais il en fortit heureufement, & mourut en. paix laissant un grand nombre d'enfans. Nous voyons par cette hiftoire, que les Juifs s'apli quoient à la converfion des gentils ; & qu'ils n'étoient pas bien d'accord entre eux fur la neceffité de la circoncifion : & tout cela préparoit les voyes à l'évangile.

La reine Helene vint donc à Jerufalem dans le tems de la famine, aportant avec elle beaucoup d'argent. Elle envoya de fes gens, les uns à Alexandrie acheter quantité de bled, les autres en Chipre pour aporter des figues feches. Ils revinrent promptement : & elle diftribua ces vivres à ceux qui en avoient befoin. Le roi Izates ayant apris les nouvelles de cette famine, envoya auffi

XXVII.

Miffion de Saul

de grandes fommes d'argent aux premiers de Jerufalem. La reine fa mere fit dreffer à trois ftades de la ville trois pyramides, où fes os & ceux de fon fils Izates furent aportés aprés leur mort. Quelquesuns ont écrit qu'ils avoient même été chrétiens. En cette même famine, les fideles de Judée furent secourus par ceux d'Antioche: & c'est la & de Barnabé. premiere quête ou collecte pour fubvenir aux rof.lib.v.c néceffités des fideles, dont il foit fait mention depuis l'établissement de l'églife, Barnabé & Saul A. 11. 25. en furent chargés, & s'étant aquités de leur miniftére, ils retournerent de Jerufalem à Antioche, & emmenerent avec eux Jean furnommé Marc.

6.

lly avoit dans l'églife d'Antioche des prophetes 4, xx. & des docteurs, entre lefquels étoient Barnabé : Simon, furnommé Niger: Lucius Cyrénéen ; & Manahen frere de lait d'Herode le tétrarque. Comme ils jeûnoient & célébroient le fervice divin, le S. Efprit leur dit : Séparés-moi Saul & Barnabé, pour l'œuvre à laquelle je les ai destinés. Alors ayant jeûné & prié, ils leur imposerent les mains, & les congédierent. Telles étoient dés-lors les ordinations des miniftres publics de l'églife: fouvent précedées de révélations, & de 1.Tim. IV. 14. commandemens exprés de Dieu : toûjours accompagnées de jeûnes, du faint facrifice, & d'autres prieres, & la grace y étoit conferée par l'impofition des mains.

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Chryf, hom.s.

in 1.Tim. init.

2. Tim. 1. 6.

Saul & Barnabé ayant receu leur miffion du 4. x111. 4. faint Efprit, allerent à Seleucie: d'où ils passe

rent en Chipre, ayant avec eux Jean Marc. Is vinrent à Salamine, & prêchoient dans les fyna2. Cor. XII. 2, gogues des Juifs. Ce fut en ce temps, c'est à dire la deuxième année de l'empereur Claude, quarante-deuxième de J.C. que Saul fut ravi au troifiéme ciel, c'est à-dire au paradis, foit en corps, foit en efprit feulement, & entendit des fecrets dont il n'eft pas permis à un homme de parler.

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Cependant faint Pierre étoit à Rome, d'où il écrivit fa premiere épître adreffée aux fideles convertis d'entre les Juifs : qui étoient difperfez dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l'Afie mineure, la Bithynie, où il avoit lui-même fondé des églifes. Dans cette épître il nomme Rome Babylone, comme étant la capitale de l'empire, & de l'idolâtrie. Il y recommande aux fideles de fe faluer les uns les autres par un baiser saint: c'est-à-dire accompagné de pureté & de fincerité. Elle fut écrite ou traduite par faint Marc fon cher difciple, qu'il nomme fon fils, & qui lui fervoit d'interprete. Soit que faint Pierre, non plus que les autres n'eût pas toûjours, le don de toutes fortes de langues: foit qu'il fallût traduire en diverfes langues ce que l'apôtre avoit écrit: quoi qu'il en foit, il eft certain que Marc étoit fon interprete, qu'aprés lui Glaucia fit la même fonction: & que Tite fut l'interprete de faint Paul.

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Ce fut pendant ce féjour de Rome que faint Marc écrivit fon évangile à la priere des fideles,

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