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An 336.

ivrés de leur propre honte,rempliffent

CONSTAN- toute l'affemblée de tumulte; ils crient qu'Athanafe eft un Magicien, un enchanteur qui charme les yeux ; ils veulent le mettre en piéces. Jean Arcaph profitant du défordre se dé

robe & s'enfuit. Le comte Archelaüs arrache Athanafe des mains de ces frénétiques, & le fait embarquer fecrettement la nuit suivante. Le faint évêque fe fauva à Conftantinople, & éprouva tout le refte de fa vie que les méchans ne pardonnent jamais le mal qu'ils ont voulu faire, & qu'à leurs yeux c'eft un crime irrémiffible pour l'innocence de n'avoir pas fuc

combé. Ceux-ci fe confolerent de leur défaite en feignant de triompher; & fuivant l'ancienne maxime des calomniateurs, ils ne fe lafferent pas de renouveller des accufations mille fois convaincues de fauffeté. Leurs hiftoriens même se font efforcés de donner le change à la postérité. Mais ils ne peuvent perfuader que des efprits complices de leur haine contre l'Eglife Catholique,

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An. 336.

XLVII.

du Concile

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Les commiffaires envoyés dans la Maréote y firent l'information au gré CONSTAN de la calomnie. Toutes les regles furent violées, & la cabale foutenue par le préfet Philagre, Apoftat & Conclufion très corrompu dans fes mœurs, y de fyr. étouffa la vérité. Les Catholiques pro- Ath. Apol.z. tefterent contre cette procédure mon- Socr.l.1. c. ftrueufe. Alexandrie fut le théatre 31, 32. Theod. l. I. de l'infolence d'une foldatefque effré- c. 30. née, qui donnoit main forte aux pré- Soz. 1. z. co lats, & qui les divertiffoit par les infaltes qu'elle faifoit aux fidéles ttachés à leur Pafteur. Ces commiffaires à leur retour ne trouverent plus à Tyr Athanafe il fut condamné fur leur information & fur tous les crimes dont il s'étoit justifié. La fentence de dépofition fut prononcée; on lui défendit de rentrer dans Alexandrie. Jean le Mélécien & tous ceux de fa faction furent admis à la communion & rétablis dans leur dignité. Pour tenir parole à Ifchyras, on le fit évêque d'un village où il fallut lui bâtir une églife; & afin que tout fût étrange dans l'hiftoire de ce concile, on ne tarda pas à regagner Arfene; il fi

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gna la condamnation de celui dont il CONSTAN- Prouvoit, lui-même, l'innocence. Les actes du concile furent envoyés à An. 336. l'Empereur. On avertit les évêques par une lettre fynodale de ne plus communiquer avec Athanafe convaincu de tant de forfaits; & qui après une orgueilleufe réfiftance ne s'étoit trouvé au Concile que pour le troubler, pour y infulter les prélats, pour récufer d'abord & fuir enfuite le jugement. Les évêques Catholiques refuferent de foufcrire, & fe retirerent avant la conclufion de l'affemblée. Ce myftere d'iniquité étoit à peine confommé, que les évêques recurent P'Eglife du ordre de fe transporter à Jérufalem S. Sepulcre. pour y faire la cérémonie de la DédiEuf. vit. 1.4. cace. Les lettres furent apportées par C. 43. & fq. Sour. L... Marien,fécrétaire de l'empereur,illuftre par fes emplois, par fa vertu, & par la fermeté avec laquelle il avoit confefSoz. l. 2. c. fé la foi fous les tyrans. Il étoit chargé 12, 25, 26. de faire les honneurs de la fête,de trai. ter les évêques avec magnificence, & de diftribuer aux pauvres de l'argent, des vivres & des habits. L'empereur envoyoit de riches préfens

XLVIII. Dédicace de

33.

Theod. 1. I

e. 31.

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pour l'ornement de la Bafilique. Outre les évêques affemblés à Tyr, il en CONSTANvint un grand nombre de toutes les parties de l'Orient. Il s'y trouva mê- An. 336. me un évêque de Perfe, qu'on croit être faint Milles, qui après avoir beaucoup fouffert dans la perfécution de Sapor, quitta fa ville épiscopale, où il ne trouvoit que des cœurs endurcis & rebelles au joug de la foi, & vint à Jérufalem fans autres richeffes qu'une beface, où étoit le livre des évangiles. Un nombre infini de fidéles accourut de toutes parts. Tous furent défrayés pendant leur féjour, aux dépens de l'Empereur. La ville retentiffoit de prieres, d'instructions chrétiennes, d'éloges & du prince & de la Bafilique.On rendit cette fête annuelle ; elle duroit pendant huit jours; & c'étoit alors un prodigieux concours de pélerins des pays les plus éloignés. Après la dédicace les autres évêques fe retirerent: il ne refta que les prélats du concile de Tyr.

XLIX.

Cette folemnité brillante futsuivie d'un événement fâcheux pour l'églife. Arius & Euzoius avoient furpris érufalem.

Concile de

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des lettres de Constantin. Ce prince CONSTAN- trompé par une profeffion de foi qui lui paroiffoit conforme à celle de NiAn. 336. cée, reconnut pourtant qu'il n'appartenoit qu'à l'Eglife de prononcer en cette matiere. Il renvoya Arius aux évêques affemblés à Jérufalem, & leur écrivit d'examiner avec attention la formule qu'il préfentoit, & de le traiter favorablement s'il fe trouvoit qu'il eût été injustement condamné, ou qu'ayant mérité l'anathême il fût revenu à réfipifcence. Conftantin ne s'appercevoit pas que mettre en doute la juftice de la condamnation d'Arius, c'étoit porter atteinte au concile de Nicée, qu'il refpectoit lui-même. Il n'en falloit pas tant pour engager des Ariens cachés à rétablir leur docteur & leur maître.. Les prélats réunis de nouveau à Jérufalem en forme de concile, reçoivent à bras ouverts Arius & Éuzoius; îls adreffent une lettre fynodale à tous les évêques du monde ; ils y font valoir l'approbation de l'empereur & reconnoiffent pour très orthodoxe la profeffion de foi

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