mander son interceffion,l'on repetoit son théme;l'on AN. 1535. divifoit fon difcours, & l'on continuoit; il réduit toute sa méthode à conseiller au prédicateur de prêcher de la meilleure maniere, fans s'écarter de la gravité que demande la parole de Dieu, fe fouvenant qu'il y a bien de la difference entre un avocat, qui fait tout ce qu'il peut pour gagner fa caufe, & un comédien, qui n'a d'autre but que de faire enforte que fa déclamation plaise à l'assemblée, & un prédicateur, dont le but doit être d'enseigner la parole de Dieu. Il donne beaucoup de regles pour la prononciation, & pour l'action qui peuvent être de quelque utilité. Il traite amplement des figures & des moyens, dont on doit fe fervir pour exciter non des paffions profanes, mais des mouvemens de pieté chrétienne qui foient durables. Afin qu'un prédicateur cite l'écriture fainte à propos,il ne fuffit pas qu'il confulte des extraits de fentences, il faut qu'il life les fources, & qu'il étudie les interprêtes, parmi lefquels il préfere lésGrecs aux Latins, & les anciens aux modernes; il ne peut fouffrir qu'on donne aux paffages de l'écriture une explication, forcée & éloignée de leur fens naturel, quoique quelques anciens fe foient donné cette liberté : il parle auffi des allegories, dont il rapporte plufieurs exemples, approuvant les unes & condamnant les autres. Enfin il conclut par des inftructions générales fur la maniere dont les prédicateurs doivent fe comporter, & des précautions qu'ils doivent prendre, foit pour reprendre les vices, foit pour apprendre les dogmes. Le quatriéme & le dernier livre n'eft qu'une table des fujets, fur lefquels on peut prêcher,& qu'il rapporte fous differens titres, fourniffant fur chacun des fentences & des maximes fur les verités, qu'un pré dicateur peut employer & faire valoir,& l'on peut dire que jamais perfonne n'a traité avec plus d'étendue cette matiere & n'a mieux établi tous les fujets qu'un prédicateur peut traiter ; & quoiqu'il foit jufte, que celui qui fert à l'autel, vive de l'autel, il fouhaiteroit néanmoins que la parole de Dieu fût enfeignée gratuitement. Qui n'admireroit, dit-il, & qui ne refpecteroit un homme,qui fe donneroit tout entier à fecourir les autres, qui veilleroit comme un pere & comme une mere à leur falut, qui enfeigneroit les ignorans,& détromperoit ceux qui font dans l'erreur, releveroit les malades,confoleroit ceux qui font dans l'affliction, foulageroit ceux qui font opprimez, baptiferoit les enfans, affifteroit les moribonds, enfeveliroit les morts, foulageroit les pauvres, feroit des prieres, & offriroit des facrifices pour le falut de tous; qui en un mot donneroit à tout le monde des marques de fa bienveillance, & qui le feroit conftamment, gaiement, ne demandant pour cela aucune récompense, & ne cherchant ni argent, ni fervices, ni gloire? AN. 1535. LVI. François I. ne voulant pas fe broüiller avec les Proteftans d'Allemagne, & fçachant qu'ils étoient le public fon fort indignez des perfécutions que ceux de leur tin chrétienne. parti fouffroient en France, leur fit dire par Guil- Benita Callaume du Bellay, qu'il n'avoit puni que certains Enthoufiaftes, qui fous le nom d'Anabaptiftes, fubftituoient à la parole de Dieu leurs fauffes infpirations, & méprifoient tous les magiftrats. Calvin se crut obligé de faire l'apologie des réformez qu'on brûloir en France; & c'est ce qui l'engagea à publier fon livre de l'institution chrétienne, qu'il dédia à François I. Quoique l'épitre dédicatoire foit datée de Bafle du premier d'Août 1536. on convient assez que c'est une erreur de date & qu'il faut mettre 1535. AN. 1535. mais cet ouvrage n'étoit qu'une ébauche d'un plus grand, qui crût dans la fuite entre les mains de l'auteur & fut réimprimé plufieurs fois, toujours avec des augmentations nouvelles. LVII. Ecrit de Luther Luther ne ceffoit pas auffi d'établir fa doctrine par fes écrits. Le changement confidérable qui venoit d'arriver en Angleterre, l'ayant rendu plus hardi & plus furieux,il publia un libelle en langue Allemande contre les princes & états de l'empire, qu'il traitoit de rebelles à Dieu & à Cefar,& particulierement contreAlcontre le cardinal bert archevêque de Mayence & cardinal, parce qu'il avoit banni de ses états ceux qui étoient infectez du Cochlous in act.& Luthéranifme,& qu'il craignoit qu'ils ne corrompifa. p. 285. fent les autres & même n'attentassent à sa vie,car Luther enfeignoit qu'on pouvoit tuer ce prélat juftement,parcequ'il perfecutoit,difoit-il, la verité connuë. archevêque de Mayence. Jeript. Luther. hoc Jeq. Cochlée écrivit contre cet ouvrage, montrant à Luther par l'écriture sainte & l'écriture fainte & par les loix eccléfiaftiques & civiles, que l'archevêque traitoit ses sujets hérétiques avec plus de modération qu'ils ne méritoient; qu'il pouvoit les priver de leurs biens & de la vie même, comme étant des opiniâtres, rebelles à fes ordres, ennemis de la religion & déferteurs de la vraie foi. En même tems un laïque nommé Gafpard Querhamer de Halle, fujet du même archevêque, fit deux extraits de differens ouvrages de Luther, & en tira trente-fix opinions, qui fe contredifoient fur le feul article de la communion fous une ou deux efpeces. Il les fit imprimer en Allemand fur des feuilles qu'on pouvoit afficher avec ce titre, Table utile & nécessaire à ceux qui ne veulent pas être féduits, Fin du Tome vingt-feptiéme. 595 TABLE DES MATIERES, Contenuës dans le vingt-septiéme Tome. Anabaptifles. Leurs monf- grands troubles en Alle- 477 Angers. Son univerfité con- 219 Annates abolies par le parle- ter, 379. Ils causent de Anne (fainte) fi elle a eu Tome XXVII, Ffff 535 fuccès, trois maris, 61 Ausbourg. L'empereur Char- d'y prêcher, 140. Premie- B" B 189 Arberouffe corfaire, fait faifir de Doria, mais fans 25 Barnabites. Etablissement de Bariere (princes de ) s'oppo- uns 477 Beda, (Noel) fyndic de la |