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boulet fort du canon, il creve & fait dans la terre le même cffet qu'un petit four

neau.

BOULET à chaîne, font deux boulets joints ensemble par une chaîne, qui a trois ou quatre pieds de longueur, on en charge un canon, quand on le tire, l'effet de ces deux boulets eft d'autant plus grand, furtout dans un combat, que la chaîne embraffe & fépare tout ce qu'elle rencontre.

BOULET à branche, font deux boulets joints ensemble par une barre de fer, longue de s. à 6. pouces feulement.

BOULET à deux têtes, autrement appellé ange font deux moitiés de boulet jointes par une barre de fer, ou par une chaîne, comme la balle ramée d'un moufquet. Ces deux moitiés fe féparent fi-tôt qu'elles font hors du canon, & font prefque le même effet, que les boulets à chaîne. On fe fert fur mer de ces fortes de boulets pour couper les cables, les mats, & les voiles.

BOULEVART, fignifioit autrefois un baftion. On ne s'en fert plus en terme de guerre; mais il fe dit encore des places fortes, qui couvrent tout un pays, & qui en défendent l'entrée aux ennemis.

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BOULINER, terme de gens de guerre. Bouliner dans un Camp, c'eft voler furari, & un Soldat Boulineur est un voleur.

BOUTTE-FEU, eft un Officier d'artillerie, qui met le feu au canon.

BOURRER, c'eft mettre de la bourre ou pareille chofe fur la charge dans le canon d'une arme à feu.

BOUTTE-SELLE, eft efignal qu'on

donne auxCavaliers pour feller les chevaux. BOUTON, petit corps rond, qu'on met au bout d'une arme à feu, pour tirer plus droit.

Il y a le BOUTON d'un canon, & le bouton de la culaffe d'un canon, qui est à fon extrêmité.

BOYAU, eft un foffe couvert de fon parapet, qui fert de communication à deux tranchées, quand on fait deux attaques, qui font proches. Comme un boynu a toujours fon parapet du côté de la Place, il fert de lignes de contrevallation, pour empêcher les forties,& affurer les Travailleurs. Un BOYAU, eft auffi une ligne tirée pour envelopper différens terrains, ou attaquer quelque ouvrage.

BRESCHE, eft le débris de quelque partie d'une enceinte, ou autrement l'ou verture qu'on fait aux inurailles d'une Ville affiegée. On dit chaffer l'ennemi de la breche, réparer la brêche en la fortifiant de deux chevaux de frife. Se loger à moitié hauteur de la brêche, élargir la brêche, en applanir la montée.

Voir en brêche, c'est découvrir la brêche en telle forte, qu'on puiffe faire feu deffus pour la deffendre. On deffend une brêche avec des barils remplis d'eau, ou de pierres, que l'on fait rouler du haut de la brêche, avec des chevaux de frife, des chauffestrapes, que l'on met dans le paffage de la brêche, des fafcines gaudronnées & allumées, qui offufquent les Affiegeans, & qui éclairent les Affiegés,quand c'eft la nuit avec de la chaux, fur laquelle on fait couler de l'eau, qui produit beaucoup de fumée, le

canon, qui eft derrière les retranchemens les fourneaux & les fougaftes ralentiffent le courage du Soldat; quand même cela ne produiroit pas tout fon effet d'ailleurs.

BRIGADE, eft une divifion de Troupe de gens de guerre, foit de Cavalerie, foir d'Infanterie, compofée de plufieurs Bataillons ou Efcadrons, & l'Armée eft compofée de plufieurs Brigades.

BRIGADIER: Un Brigadier des Armées du Roi eft un Officier, qui commande une Brigade, ou d'Infanterie, ou de Cavalerie, cetOfficier eft confidérable,& marche après le Maréchal-de-Camp. Quand deux Brigadiers de Cavalerie,& d'Infanterie se trouvent ensemble avec lettres de fervice, il a été réglé que, fi c'eft dans une Ville ou Place fermée,le Brigadier d'Infanterie commandera préférablement à celui de Cavalerie; fi c'eft à la campagne, ou dans un lieu ouvert, celui de Cavalerie commandera à l'exclufion de l'autre. Louis XIV. a créé en 1667. les Brigadiers des Armées ; leur fonction eft de conduire leur Brigade partout où le Général l'ordonne, & d'être attentifs qu'aucun Soldat, ou Cavalier ne s'écarte fans permiffion.

Les Brigadiers roulent comme les autres Officiers Généraux, & fe relevent à la tranchée. Avant l'établiffement des Brigadiers à Brevet,chaque Brigade étoit commandée par un Meftre-de-Camp du plus ancien Regiment,& cet emploi avant 1667. n'étoit point un Grade dans la Milice, ni uneCharge, mais une fimple Commiffion.

Brigadier dans les Compagnies de Cavavalerie commande fur les Cavaliers après

le Maréchal des Logis. Quand chaque Compagnie étoit de cent Maîtres,elle avoit fixBrigadiers;quand elle étoit de cinquante, elle en avoit trois,aujourd'hui que les Compagnies ne font que de vingt-cinq Maîtres, elle n'a que deux Brigadiers. Les Brigades de Cavalerie répondent aux Efcouades d'Infanterie. La fonction des Brigadiers de Cavalerie eft de diftribuer les vivres & les fourages qu'ils ont reçûs du Maréchal-desLogis, de pofer des vedetes dans les lieux qui leur ont été ordonnés par le Major d'avoir foin de n'y mettre que des Cavaliers capables, afin qu'ils ne donnent pas de fauffes allarmes. Ils doivent les vifiter fou vent, de peur qu'ils ne s'endorment, & les relever de deux heures en deux heures; leur devoir eft d'empêcher les querelles entre les Cavaliers, foit qu'ils foient en garde ou de chambrée. Enfin ils doivent avertir le Capitaine de tout ce qui fe paffe dans la Compagnie; leur pofte est au pre

mier rang.

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BRISURE, eft une ligne de 4. à 5. toifes qu'on donne à la courtine & à l'orillon pour faire la tour creufe, ou pour couvrir le flanc caché.

BUTIN, dans les victoires que les François remportoient,tous étoient obligés dans le commencement de la Monarchie, & bien long-tems après, d'apporter dans un endroit defigné par le Prince, ou le Général, tout le butin qu'ils avoient fait,&il fe partageoit,non felon la volonté du Prince, ou du Général; mais on faifoit divers lots, qu'on tiroit au fort. Quand la Monarchie fut établie dans les Gaules, les Princes abandon

nerent tout le butin aux Soldats, & ne fe refervoient que les chofes précieuses, qui leur convenoient par leur beauté, ou par leur rareté,

Les prifonniers de guerre étoient une des meilleures parties du butin. Sous la premiere Race on les faifoit efclaves, & la rançon étoit au profit de ceux qui les avoient pris, ou aufquels ils étoient échus par le fort dans le partage du butin. Ils les gardoient faute de rançon; ils les vendoient, & les faifoient travailler au profit de leur famille, & leur pofterité en heritoit comme d'un meuble, de même que cela fe pratique encore aujourd'hui chez les Nations où il y a des efclaves.

Ce n'eft gueres que fous la premiere & la feconde Race, que les prifonniers de guerre étoient faits efclaves; fous la troifiéme, on les échangeoit contre d'autres, ou on en tiroit une rançon confidérable, Aujourd'hui parmiles Puiffances de l'Europe les prifonniers de guerre, Officiers & Soldats font benignement traités; on fe les rend les uns aux autres en échange, ou après que la guerre eft finie fans rançon; ce n'eft que quand une place, ou un certain pays eft livré au pillage, qu'il eft permis au Soldat de butiner. Excepté ces occafions qui font aujourd'hui fort rares, on défend aux Troupes fous des peines très-févéres de faire du dégat.

C

CAL ADET, eft un jeune homme, qui fe met volontaire dans les Troupes fans prendre de paye, qui fert pour apprendre

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