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AN. 1519.

Hift. des Variat.

de

in 4. p. 72.

209.

Meaux. t. 1. Sander hares. Adam in vite Florim. de Raimond, liv. 4. de 8. liv. 3. ch.

theol. Germ.

orig. haref ch.

3.

XLVIII Luther ilprêche contreles indul

A l'imitation de

gences. Raynald. ad. an. 1520. n. 13.

Pallavic, hift.

concil. Trid. l.

.

ch. 19.

Indulgences à publier, mais le pape les fit publier à Zurich par un Cordelier Milanois, qui n'étoit pas moins interesse & ambitieux que Zuingle. Ce religieux con- de M. l'évêque duit par l'ignorance & animé par la cupidité crioit de toutes les forces que le pape accordoit une remiffion entiere de tous pechez à ceux qui gagneroient des indulgences en donnant de l'argent, & que l'on délivreroit infailliblementles amesduPurgatoirepar ce moïen. Le peuple séduit par fes fauffes opinions apportoit fans ceffe au cordelier, qui par-là recueillit des fommes confiderables. Zuingle irrité de n'avoir pas été chargé d'une commiffion fi lucrative, & ayant l'ame trop baffe & trop venale pour se taire, aima mieux fe déchaîner contre les indulgences que de garder un filence, qui lui eût été plus honorable. Le cordelier prêchoit à fon tour contre Zuingle, & la chaire de verité fe voyoit profanée par des altercations fcandaleufes & par des difcours, où le prédicateur oubliant l'inftruction de fes auditeurs, ne penfoit plus qu'à outrager fon adverse partie. Des indulgences on paffa fucceffivement à l'autorité du pape,à la nature du facre ment de penitence, au merite de la foi, à l'effet des bonnes œuvres: tout fut attaqué, non pour éclaircir la verité, mais pour débiter fes opinions particulieres & foutenir fes erreurs. Hugues évêque de Conftance croyant d'abord que Zuingle n'en vouloit qu'aux abus, l'autorifa dans fa miffion & l'exhorta de continuer,lui promettant même fa protection. Zuingle ainfi appuyé, continua & redoubla fes excez. Il appelloit fes erreurs la verité évangelique, & quand l'évêque eût reconnu qu'il avoit eu tort de l'approuver, & qu'il attaquoit la foi, Zuingle ui déclara qu'il prêcheroit malgré lui & malgré le léGggg iij

AN. 1519.

XLIX.

que de Mifnie.

gat du pape.Il continua donc de prêcher depuis le commencement de 1519. non feulement contre les indulgences, mais auffi contre l'invocation des Saints, le facrifice de la meffe, les loix ecclefiaftiques, les vœux, le celibat des prêtres & l'abstinence des viandes fans rien changer néanmoins alors au culte exterieur & public de la religion.

Luther de fon côté augmentoit aufli en hardiesse, Luther eft cen- parce qu'il augmentoit en crédit. Sur la fin de cet anfuré par l'évê- née il publia un difcours fur la communion, où prétenUlemberg in dant que celui qui ne la reçoit que fous une feule espece ne reçoit le facrement qu'en partie, il difoit qu'il Raynald, ann. étoit à fouhaiter que l'église dans un concile general Sleidan. in com- rétablit la communion fous les deux efpeces, afin que ment. l. 2. P. les fideles reçuffent le facrement en entier. Ce livre ne

vita & geft.Lu

theri, s.

IS19. n. I.

40.

AN. 15 20.

fut pas plûtôt publié que l'évêque deMifnie le cenfura comme contraire à la définition du concile de Latran, & propre à jetter des doutes dans l'efprit de ceux qui ne recevoient la communion que fous une espece, & à exciter un fchifme dans l'églife. Sa cenfure est du vingtquatrième Janvier 1520. Luther lui oppofa un autre écrit dans lequel il ne laiffe pas d'avouer que JesusChrift eft tout entier fous chaque efpece, & que les fideles doivent obéir au concile de Latran & fuivre l'ufage qu'il a établi; mais il declare qu'on ne pouvoit condamner fapropofition comme fchifmatique&fcandaleufe, parce qu'il avoit feulement souhaité que l'églifedans un concilegeneral rétablît la communionfous les deux efpeces; "car en le condamnant, ( disoit-il,) c'étoit changer la proposition hipotetique en absoluë, & nier qu'un concile general eût ce pouvoir, ce qui ne pouvoit pas être admis.

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AN. 1520.

1.

ther à l'empeCocklaus de acther. hoc anno. theri ad Carol.

reur Charles V.

tis fcript. Lu

Inter cpift. Lu

V. to. 2. prateft.
Luth. ad Carol.

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t. 2. p. 144.

Ulemberg. cap.

3.

Rayland. ad an.

1519t n. 54.

ment.l. 2. p.47.

Peu de tems après qu'il eut donné cette réponse, il écrivit au nouvel empereur Charles dans le deffein de le faire entrer dans fes interêts;fa lettre eft du quinziéme Lettre de Lude Janvier 1520. il lui demande d'abord pardon de la temerité avec laquelle un homme comme lui ofoit s'adreffer à un empereur, il le conjure de s'abbaisser jufqu'à lui à l'imitation de Dieu dont la providence étend fes foins jufques fur les plus petites chofes, & de lui accorder fa protection, commeConftantin l'accorda autrefois à faint Athanafe, dans une perfecution femblable à celle qu'il fouffroit; il lui parle de quelques ouvrages qu'il a publiez, & qui lui ont attiré la haine de Sle dan in complufieurs perfonnes éminentes en dignité,affurant toutefois qu'il n'a rien écrit qu'après y avoir été forcé par la violence de fes ennemis, & qu'il n'a pas eu d'autre deffein que d'annoncer les veritez de l'évangile contre les opinions fuperftitieufes de la tradition humaine. Il ajoute qu'il y a près de trois ans qu'il eft en butte à fes ennemis, quoiqu'il ait offert de garder le filence & qu'il n'ait demandé autre chofe, que d'être inftruit ; mais que toutes fes foumiffions ont été inutiles ; parce qu'on a refolu de le faire perir avec l'évangile. Des traitemens fi injuftes, (continue-t'il ) l'obligent de recourir à fa majesté imperiale dont il demande la protection, & la grace de n'être point condamné fans être entendu, en proteftant qu'il ne veut point étre foutenu s'il eft convaincu d'herefie. Luther joignit à fa lettre une proteftation de s'en rapporter au jugement des univerfitez non fufpectes, devant lesquelles il dit qu'il étoit prêt de rendre raison de fa doctrine; mais l'empereur ne lui fit aucune réponse, parce qu'il attendoit qu'il fut en Allemagne.

LI.

Autre Lettre de

chevêque de

Maïence.

ment.lib.1.p.48.

Le quatriéme de Février suivant,Luther écrivit aufAN. 1520. fi à l'archevêque de Maience pour fe juftifier de ce qu'il avoit avancé dans fes ouvrages touchant la comde Luther àl'ar- munion fous les deux efpeces, & la primauté du pape. Il prie ce prélat de ne point écouter fes ennemis, & de Sledan in com- ne le point condamner fans l'entendre. Il l'affure qu'il n'y a que ceux qui n'ont pas lû fes livres, ou qui les ont lûs dans un efprit de prévention, qui prétendent qu'il s'eft trompé ; qu'il les conjure de l'inftruire s'il est dans l'erreur,& qu'on le trouvera toûjours docile fi on peut le convaincre.L'archevêque lui répondit&loüa fortfes difpofitions, & le parti qu'il avoit pris d'enfeigner les veritez renfermées dans l'écriture fainte, pourvû qu'il se conduisît avec douceur, fans aigreur & fans fomenter la désobéissance à l'autorité de l'églife; il lui marque que fes affaires ne lui ont pas laiffe le loifir de lire fes écrits; qu'il en laiffe le jugement & la censure à fes fuperieurs ; qu'il demanderoit que lui & tous ceux qui traitent des matieres de religion, le fiffent avec retenuë, fans exciter aucun trouble & fans injures:il ajoûte qu'il apprend avec douleur qu'on ne fçait pas ces regles, & que plufieurs théologiens difputent avec aigreur & défendent leurs opinions avec beaucoup de hauteur & une vanité infuportable, en répandant parmi le peuple des erreurs qui le portent à la défobeïffance & au mépris de l'autorité de l'églife. On trouve encore une autre lettre de Luther à l'évêque de Mersbourg écrite environ dans le même-tems, la réponse de ce prélat touchant le bruit que l'ouvrage de Luther, fur la communion, avoit caufé parmi les fideles.

LII.

On étoit furpris des lenteurs de la cour de Rome àproceder à Ro- pour arrêter le progrèsque faifoit cet auteur,& chacun

On commence

me contre.

fe plaignoit qu'on agiffoit avec trop de négligence dans une occafion fi importante. Les Auguftins, les Dominiquains & d'autres avoient écrit au pape, que fi c'étoit une faute en politique de n'avoir point d'égard aux chofes légeres, c'étoit un crime en matiere de religion de fouffrir le moindre changement fans s'y oppofer auffi promptement qu'on avoit accoutumé de faire dans la focieté civile, au progrès des embrafemens: que l'arianisme n'avoit d'abord éré qu'une étincelle, qui pour avoir été négligée dans le tems qu'il étoit aifé de l'éteindre, parce qu'elle étoit renfermée dans la feule ville d'Alexandrie, brûla depuis tout le monde Chrétien; que Jean Hus & Jerôme de Prague n'auroient pas attiré de moindres maux, s'ils euffent eû le loifir de continuer comme ils avoient commencé, & que la severité du concile de Constance ne pouvoit être affez lòüée.D’ailleurs Eckius & Jean Ulric étoient allez exprès à Rome, afin de poursuivre la condamnation des erreurs qui fe répandoient en Allemagne. Le premier avoit compofe un traité de l'autorite de faint Pierre, qu'il préfenta à Leon X. & qui fut très bien reçu de fa fainteté. Il dit lui-même que les cardinaux lui firent beaucoup d'accueil, qu'il fervit beaucoup à dreffer la cenfure, & que fon voyage à Rome fut d'autant plus utile, que les autres theologiens ne paroiffoient pas affez inftruits des fentimens de Luther, avec lequel il avoit été si souvent en prise dans differentes difputes.

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LIII. L'électeur de Saxe fe difculpe

Tant d'accufations formees contre Luther rendirent enfin fa perfonne odieuse à Rome, & firent du tort à tous ceux qui furent foupçonnez de le proteger. L'élec- à Rome fur la teur de Saxe qui en étoit principalement accufé, & qui accordoit à Luavoit besoin de la cour de Rome, fut obligé de se dif- ther..

Tome XXV.

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protection qu'il

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