An. 1191. & nant toutes leurs plaintes contre le chancelier, exa- . p. 702. par le roi. Vous interdirez aussi tout office divin dans les terres des coupables , jusques à ce qu'ils viennent s'en faire abloudre par nous, avec les lettres du legat & les vôtres, qui témoignent qu'il est en liberté & le royaume en son premier état. La lettre est du se. cond jour de Decembre 1191. L'évêque d'Eli l'en- Roger.p.770. voya à S. Hugues évêque de Lincolne pour la faire executer ; mais on n'eût aucun égard en Angleterre à cette lettre du pape , ni à celles de l'évêque d'Eli, que l'on n'y regardoit plus ni comme legat ni-comme chancelier. Hhhh iij royaume établi ز Jo. Bromp p. 1232. AN. 1292. Cependant l'archevêque de Rouen envoya des deputez à Rome , qui l'année suivante 1192. lui Roger. p.718. écrivirent en ces termes : Nous ne parlons point des perils & des fatigues du voyage , & de ce qu'aprés avoir évité plusieurs embûches, nous avons enfin rencontré des voleurs, qui nous ont tout ôté hors nos chevaux & nos lettres ; ainsi nous sommes arrivez fans argent en cette ville où la dépense est grande. C'étoit le onziéme de Février , & la cour logeoit à faint Pierre. Nous y trouvâmesles deputez du chancelier , qui {e vantoient fort, & paroissoient bien en leurs affaires ; car ils se preparoient à partir , aprés avoir fait confirmer fà legation dont les bulles étoient déja scellées. Nous trouvâmes le pape & ceux qui ont le plus de part à la confiance tout à fait penchans du côté du chancelier ; toutefois à notre arrivée les bulles furent retenuës. Ayant obtenu audiance, nous-raportâmes devant le pape & tous les cardinaux vos lettres avec celles des évêques, des autres prelats & des justiciers d'Angleterre, y ajoûtant ce que nous crûmes convenables à vos intentions. Les députez de l'évêque d'Eli ayant proposé leurs réponses & leurs objections, le pape parla long-tems avec indignation & amertume contre vôtre cause, & dit: Nous savons que le roi d'Angleterre a laissé le gouvernement de tout son royaume à l'évêque d'Eli, sans lui donner de luperieurs ni d'égal. Nous en avons vû les Jettres du roi, & nous n'en ayons point yû qui les ayent revoquées. Il est vrai que plusieurs personnes venerables nous écrivent contre le chancelier , AN. 1291. mais nous avons aussi reçu en sa faveur des lettres de plusieurs personnes considerables. Celles que vous apportez sont de ceux qui l'ont chassé, & nous ne nous étonnons pas qu'ils écrivent pour eux-mêmes. Nous savons que le roi n'a jamais témoigné à personne tant d'amitié, n'y fait tant d'honneur qu'à cet évêque. Non content de lui avoir donné le trésriche évêché d'Eli, la chancellerie & la regence de son royaume ; il a encore demandé pour lui la legation au pape Clement de bonne memoire & à nous ; & nous l'avons accordée à ses instantes sollicitations. Nous ne pouvons croire sans voir fes lettres & son sceau, qu'il ait si promptementôté ses bonnes graces à un homme qu'il a tant aimé ; & nous ne pouvons sans nous démentir nous-mêmes suspendre ni revoquer la legation de l'évêque d'Eli accordée à la priere du roi & de tous les évêques d'Angleterre ; nous en avons les lettres & même de vôtre maître l'archevêque de Rouen. Tous écrivoient pour lui quand il étoit en prosperité, aucune église alors , aucun monastere , aucun particulier ne fe se plaignoit à nous qu'il fit aucune exaction ; à present qu'il est malheureux tout le monde crie contre lui. Ces raisons ne pouvoient être que d'un grand poids, étant proposées par celui qui n'a point de superieur , qui est le pontife & le juge souverain, à la volonté duquel personne ne resiste. Quelquesuns trouvoient encore fort contre vous que le roi a faite au pape en revenant, de vous don ܪ la priere AN. 1192. ner la legation en Normandie & dans ses autres états d'outremer. Il ne paroissoit croyable à person- Le pape a ajoûté, que de concert avec les parties il envoyeroit sur les lieux des personnes capables d'être médiateurs de la paix entre vous & le chancelies , du moins pour ôter l'aigreur des esprits. Au reste nous esperons faire revoquer les lettres du pape adressées à tous les évêques d'Angleterre, en vertu desquelles le chancelier vous a denoncé excommunié avec plusieurs autres. Et comme nous nous en plaignions en plein confistoire , les lettres ayant été lúës , le pape protesta hautement qu'il n'avoit point. eu connoistance de ces lettres; les cardinaux cardinaux en dirent autant avec admiration; & le An. 1192, cedant à ces remontrances fit le lendemain de Roüen. Legats refusez ca 1192. deux cardinaux legats en Normandie, Octa- Normandis. vien êvêque d'Hostie & Jourdain abbé de Fosse- ^%. Brompe neuve, prêtre du titre de sainte Anastasie, XXXVII. pour terminer les differens entre le chancelier Guillaume évêque d'Eli, & Gautier archevêque de Rouen. Mais quand ils furent arrivez à Gisors, les chevaliers qui gardoient le château & les bourgeois de la ville, leur fermerent les portes par ordre du senéchal de Normandie , disant que le roi Richard n'étoit pas encore revenu de son pelerinage ; qu'il Tome XV Iiii p.1238. |