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bijt. c.l

qui vouloient conferver par écrit ce que faint Pap.ap.Euf11. Pierre leur avoit enfeigné de vive voix. Saint Marc n'avoit pas vû le Seigneur; & n'écrivit pas les chofes dans l'ordre que le Seigneur les avoit dites, ou faites; mais comme il les avoit aprises de faint Pierre, qui fuivoit dans fes inftructions l'utilité de fes auditeurs, fans mettre par ordre les difcours du Seigneur. Saint Marc écrivit donc exactement les chofes comme il les avoit retenuës: prenant bien garde de ne rien omettre, & de ne rien écrire qui ne fût vrai. Delà vient Tertull 4. cont. que quelques-uns attribuoient cet évangile à S. Marcion,c.5. Pierre lui-même. Car ayant apris par révélation ce qui s'étoit paffé, il fe réjouit de l'affection des Eufeb. 11. hift. fideles, & autorifa cet écrit, pour être lû dans les églifes. Saint Marc écrivit fon évangile Aug. de Conf. en grec, qui étoit la langue de commerce pour tout l'orient: & fi commune à Rome, que les femmes même la parloient. Il ne faut fondre S. Marc l'évangeliste, avec Jean furnom- Martial. xmé Marc fils de Marie, & coufin de Barnabé : celui-ci étoit avec Saul en orient, en même temps que l'évangelifte étoit à Rome, ou à Alexandrie.

pas con

Clem. Alex.ap.

c. 15.

evang. lib. 1. c.

2. n. 4.

Juven. fat. 6:

v. 195.

epig. 68.

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De Rome faint Pierre envoya de fes difciples pour fonder des églifes en plufieurs lieux d'Italie, & des autres provinces d'occident. En forte qu'il demeura conftant dans les fiécles fui- Innoc, erit, s. vans, que dans l'Italie, les Gaules, les Efpagnes, l'Afrique, la Sicile, & les ifles voifines, perfonne n'avoit inftitué des églifes, que ceux que l'a

ad Decent init.

XXIX.
Mort d'Herode
Agrippa.
Jo. xix. Antiq.

c. 7.

A&t. XII. 21.

pôtre faint Pierre, ou fes fucceffeurs, avoient établis évêques : & qu'aucun autre apôtre n'avoit enfeigné dans toutes ces provinces. Plufieurs églifes confervent les noms de leurs premiers évêques, qu'elles prétendent avoir été difciples de faint Pierre, Mais ces traditions font peu certaines pour la plupart : & dans les fiécles fuivans on qualifioit envoyés par S. Pierre, ceux qui étoient envoyés de Rome par l'autorité du faint fiége. Le roi Agrippa avoit ôté à Matthias la facrificature du temple de Jerufalem, & l'avoit donnée à Elionée fils de Cithée. C'étoit la troifiéme année qu'il regnoit fur toute la Judée, lorsqu'il vint à Césarée, &y célébra des jeux pour la fanté de l'empereur. Le fecond jour de la folemnité il vint le matin au théatre, s'affit fur un tribunal, & harangua le peuple. Il étoit vétu d'un manteau tout d'argent, d'un ouvrage admirable, dont les rayons du foleil relevoient encore l'éclat. Ses flateurs commencerent à crier de divers côtez: C'est la voix d'un dieu, & non pas d'un homme, & il foufrit cette impieté. Aufli tôt un ange le frapa, il fentit des douleurs d'entrailles & des tranchées violentes. Voilà, dit-il, votre Dieu qui va mourir. On le reporta dans fon palais. Il voyoit de fa chambre le peuple, & jufques aux femmes&aux enfans profternez à terre fur desfacs pour demander à Dieu fa fanté. Mais il ne l'obtint pas. Il mourut au bout de cinq jours, rongé des vers, à l'âge de cinquante-quatre ans. C'étoit la

feptième année de fon regne, depuis qu'il fut 48 x1x 23. délivré par Caligula, fous lequel il regna quatre ans, & trois fous Claude. Il laiffa quatre enfans: Un fils nommé Agrippa comme lui âgé de dixfept ans : trois filles, Berenice mariée à fon onde Herode roi de Calcide, âgée de feize ans, Marianne & Drufille encore filles.

Le roi Agrippa avoit fait fon poffible pour fe faire aimer des Juifs, étant naturellement doux, bienfaifant, & liberal jufques à la prodigalité. Toutefois fi-tôt qu'il fut mort, les habitans de Cefarée, & de Sebafte, autrefois Samarie, commencerent à lui dire des injures. Les foldats tirerent du palais les ftatuës de fes filles, les porterent dans des lieux infames & les traiterent avec toute l'indignité poffible. Ils firent publiquement des feftins, étant couronnez de fleurs, & parfumez, Ils offroient des libations à Charon, & beuvoient au dernier soupir du roi. Agrippa le fils étoit à Rome où l'empereur le faifoit élever : il vouloit l'envoyer pour régner à la place de fon pere: mais les affranchis qui le gouvernoient lui reprefenterent que ce prince étoit trop jeune : ainfi il envoya pour commander en JudéeCufpius Fadus : ayant cette confideration pour la memoire du roi Agrippa, de n'y pas envoyer Marfus gouverneur de Syrie, parce qu'ils avoient été mal enfemble. Au contraire, il lui donna un fucceffeur comme Agrippa l'en avoit fouvent prié, & ce fut Caffius Longin. Quant à Fadus, le pre

C. I.

Jaxx Antiq. mier ordre qu'il receut de l'empereur, fut de châtier l'infolence & l'ingratitude des habitans de Cefarée, & de Sebafte.

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XXX. Predication de

Barnabé.

Act.x111, 6.

A&. XIII.

Orig. prafat in epift. ad Rom.

Cependant Saul & Barnabé continuoient d'a

l'Ecriture

S. Paul, & de S. noncer l'évangile. Aprés avoir prêché à Salamine, ils parcoururent le refte de l'ifle de Chipre, & vinrent jufques à Paphos, où ils trouverent un magicien Juif faux prophete, nommé Bariefu, autrement Elymas. Il étoit avec le proconful Sergius Paulus, homme fenfé: qui défira d'entendre la parole de Dieu, & fit venir Saul & Barnabé. Elymas s'y opposoit: mais Saul le rendit aveugle fur le champ, & le proconful étonné de ce miracle, fe convertit. C'eft ici commence à donner à Saul l'apôtre, le nom de que Paul fous lequel il eft plus connu : foit qu'il l'eût pris de ce proconful, comme un monument de fa conquête fpirituelle: foit que dés le commencement il eût deux noms : l'un hebreu, comme Juif: l'autre latin, comme citoyen Romain ; car il l'étoit par sa naiffance : & ce nom étoit plus doux aux Grecs, & aux Romains. Saint Paul, & ceux qui l'accompagnoient, s'embarquerent à Paphos, & vinrent à Pergé en Pamphylie, où AZ XIII. 13. Jean Marc les quitta, & retourna à Jerufalem. De Pergé ils vinrent à Antioche de Pifidie, où ils entrerent dans la fynagogue le jour du fabat, & s'affirent. Aprés la lecture de la loi, & des prophetes, les chefs de la fynagogue les inviterent à parler pour exhorter le peuple. S. Paul se leva &

commença

commença à leur expliquer le myftere de J. C. marquant comme il avoit été promis, sa passion, sa refurrection, & l'accompliffement des propheties. Au fortir de la fynagogue, on le pria de parler encore du même fujet le fabat fuivant: & plufieurs des Juifs & des étrangers qui adoroient Dieu, les fuivirent & fe convertirent.

Le fabat fuivant, prefque toute la ville vint pour entendre les apôtres. Les Juifs en furent jaloux, & fe mirent à contredire faint Paul avec injures. Saint Paul, & faint Barnabé leur dirent: C'étoit à vous qu'il faloit d'abord porter la parole de Dieu : mais puifque vous la rejettez, & vous jugez indignes de la vie éternelle, nous nous tournons vers les Gentils. Les gentils s'en réjouirent, & plufieurs crurent. La parole de Dieu se répandoit partout le païs : mais les Juifs exciterent les femmes qui faifoient profeffion de picté, les femmes de qualité, & les premiers de la ville, & firent chaffer faint Paul, & faint Barnabé de leur territoire. Les apôtres fecoüerent contre cux la pouffiere de leurs pieds, fuivant l'ordre Matth. x. 14. du Seigneur, & vinrent à Icone.

Là ils entrerent dans la fynagogue, & con- Ad xv. vertirent grand nombre de Juifs & de Gentils : mais les Juifs qui demeurerent incrédules exciterent les Gentils contre les chrétiens. Ce qui n'empêcha pas les apôtres de demeurer long-tems en ce lieu-là avec confiance, faifant quantité de miracles. On croit que pendant ce féjour faint

Tome I.

I

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