PROPOSITIONS PRESENTEES A L'EXAMEN DE MESSIEURS DE L'ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES; A L'OCCASION D'UN SECOND PRIX qu'ils ont propofé pour l'année 1720. lequel regarde la Navigation, & a pour sujet cette Question: Quelle feroit la maniere la plus parfaite de conferver fur Mer l'égalité du Mouvememnt d'une Pendule, foit par la conftruction de la machine, foit par sa suspension. PROPOSITIONS PRESENTÉES A L'EXAMEN DE MESSIEURS DE L'ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES. E n'aurois pas la prefomption d'écrire à des perfonnes fi favantes & éclairées, mais deux chofes me raffurent; la premiere eft l'efperan › que com ce que vous pardonnerés les fautes d'un mauvais ftile à une perfonne qui n'a point été élevée en France, qui n'a jamais fait d'étude, & qui dès fa jeuneffe n'a apris fimplement que la profeffion, le travail, & l'art de l'Horlogerie ; & la feconde est, me ce fujet regarde ma profeffion, que la matiere dont je traite, les réflexions & les propofitions que je fais; le tout étant des chofes de fait, qui me font dictées non feulement par les experiences que j'ai faites, mais auffi par celles de plufieurs Savans qui ont donné leur attention à perfectionner l'art de l'Horlogerie; me fait auffi esperer une favorable attention en mon particulier. La veritable affection que j'ai toûjours eue pour 'Horlogerie, m'a engagé dans la recherche de fon ori gine, de fon utilité, de fon progrès dans les differens temps, & du degré de perfection où elle eft parvenue de nos jours; comme aufli des traités où ont été faits, des remarques à fon fujet, des experiences qui ont été faites en differens temps, & des obftacles qu'on a trouvés, & qui n'ont point encore été furmontés jusqu'à prefent de ma connoiffance. Toutes ces chofes, Meffieurs, vous étant connuës mieux que je ne puis les exprimer, je ne ferai que quelques reflexions generales qui conviennent au fujet & à l'intelligence de mes propofitions ; & auffi des motifs qui m'ont engagé depuis plufieurs années à travailler fur ce fujet, & à la recherche de nouveaux moyens ou de nouvelles methodes pour la conftruction d'une Pendule ou machine qui confervera fur Mer pendant un long temps, l'égalité de fon mouvement. Les nouvelles methodes que j'ai découvertes, & que je ne fache pas qu'elles ayent jamais été mifes en pratique que par les experiences que j'ai faites en mon particulier, repondent aux deux parties de la question fufdite, à favoir pour sa construction, & pour fa fufpen. tion dans un Vaiffeau, j'efpere vous en donner une auffi jufte idée, comme fi j'étois prefent avec mon travail, la distance des lieux me privant de cet avantage : tacle que je pourois furmonter, mais efperant que la démonftration que je fais ici, fera fuffilante pour en donner toute la connoiffance requise, je m'estimerai heureux fi mon étude & mon travail peuvent quelque jour rendre un bon fervice au Public, ce qui a toùjours été mon principal defir. obf L'origine, le but, & la fin de l'Horlogerie, étant de produire, compofer, ou faire des machines ou mouvemens, qui ayent la proprieté de mefurer le temps dans toutes les parties, & d'imiter la reguliarité du mou vement vement de la Terre, chofe qui a été fi favorablement reçue du Public, pour l'utilité qu'il en reçoit en outes fortes d'affaires, que cela à engagé les plus içavans & les plus habiles Artistes à emploïer le fort de leur genie à perfectionner cet Art. En effet l'on peut dire qu'il eft parvenu à un haut degré de perfection, comme je le remarquerai en fon lieu. Ayant apris depuis long-temps, & en dernier lieu par un petit Traité touchant la découverte des Longitudes, lequel propofe pour methode le moyen d'une Horloge; ce qui eft remarqué dans les Nouvelles publiques à la fuite des Nouvelles d'Amsterdam, du 7. Août 1714. & eft ajoûté, que cette methode eft eftimée par les plus habiles Mathematiciens, la meilleure pour parvenir à la découverte des Longitudes, la grande difficulté eft de faire des Horloges, Montres, ou Pendules qui ne varient pas. La confideration de ces chofes, m'a engagé à penser & à travailler fur ce fujet, & à profiter de l'experience de ceux qui ont travaillé avant moi, afin de furmonter les nouveaux obftacles qu'ils ont trouvé, & de prendre de nouvelles & plus juftes mefures pour parvenir au but & à la fin defirée. J'ai confulté plufieurs perfonnes favantes, & particulierement des favans Mathematiciens, pour favoir quel degré de juftesse il falloit de neceffité dans un mouvement de cette nature; car pour une jufteffe & regularité parfaite & exacte, il n'y en a point de main humaine qui puiffe la produire, & ce feroit une temerité de l'entreprendre ; mais pour une jufteffe & regularité qui a déja été mife en pratique, à favoir dans les Horloges fixes à longue Pendule, dans lesquelles on peut dire qu'il y a une jufteffe admirable, & on en a vû qui dans une année de temps n'ont pas varié plus de trois minutes, autant qu'on a pû remarquer; là dessus j'ai été affuré que fi on pro. duifoit un mouvement ou machine, laquelle auroit la K |