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très-françois dans celles où ils font en ufage dès que la Capitale, ou fes environs n'en fourniffent point d'autre.

BARDOC; Le bondon d'un

tonneau.

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BARDOÛLIO; Trouble, divifion, diffention. BARËJHA; Mêler mélanger, joindre avec. Se condulre, gouverner. BAREJHADIS; Mêlange. De là l'expreffion. A barejho; pêlemêle.

BARENC; Abyme.

BARËS. n. p. en v. fr. Bigaré, bariolé de différentes couleurs. Barés étoit l'ancien nom des Carmes, dont la robe étoit ainfi bariolée, lotfque St. Louis les amena de la Terre Sainte en France.

BARGA. Voy. Barjha. BARGAIRE; Un chanvrier, un broyeur. Un babillard. BARGATIÉ. Voy. Manjhofávos.

BARGAZOUS; Saifon où l'on broie le chanvre.

BARGUN. Voy. Barjhilios. BARI, lou bari coumu; Le mur de ville, dans le b. lat. vara, ou barum; enceinte, ou baricade faite avec des poutres, ou des barres pofées à plat l'une fur l'autre premiere enceinte des villes (ou plutôt des hameaux qui devinrent villes ) dans les temps où tout étoit couvert de forêts. On dit dans la fuite en latin de ce temps-là, barium, pour mur de ville fait de barres, ou poutres.

On ne donne point en Provence d'autre fignification au mot bári; comme il paroît par le proverbe. A bari bas, escalo noun fâou & les expreffions. Sâouta lou bâri, së jhita d'âou bari, lou miliou bari de la vilo es la pés.

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BARI eft pris auffi pour fauxbourg. Cependant, lorsqu'il eft nom propre d'une rue, l'on doit dire, il loge au bari. La

rue du bari; & non, la rue du rampart; terme qui n'eft applicable d'ailleurs qu'aux murs d'une ville de guerre.

BARICO, ou bariêlo 3 Un baril, une caque aux anchois. Uno barico de bonos anchôtos'; un baril de bons anchois. On fe fert des barils à anchois pour les chapelets de nos puits à

roue.

Barique, en françois, eft un tonneau qui contient trois muids de Paris. Le terme tonneau dit ordinairement un rapport à une certaine mesure de liquide que le tonneau contient, ou qu'il peut contenir : au lieu que, futaille eft un vaiffeau de cette efpece, fans aucun de ces rapports. Voy. Fûfto.

BARIE, ou velié; Bafcule de puits de campagne, qui eft un levier de la premiere efpece. Dérivé de bâro.

BARJHA, barga, ou cacha; Brifer, broyer, ou broquer le chanvre. Au figuré, babiller, jabotter, ft. fam. Barjha coumo la bělo jhâno; babiller comme

une commere.

BARJHALADO, ou mëndits; de la bifaille; mélange de paumelle, ou efcourgeon, avec de la vefce par égales portions: mêlange qui donne un pain groffier & indigefte.

BARJHÂOU, ou barjháiré ; Babillard, grand caufeur.

BARJHEIRIZE, ou barjhdiro; Une broyeufe, une chanvriere, une brifeufe. Elles brifent à diverfes reprises leur botte de chanvre; laquelle étant dépouillée par ce moyen des plus grandes chenevotes, commence à devenir une poignée de filatse, que la broyeufe acheve de nettoyer avec fon efpadon de bois.

BARJHETOUN. n. pr. Voy. Barjhilios.

BARJHILIOS, bargun, barjhëtoun, ou ëftëlious; Chenevotes débris du chanvre brifé, ou efpadé, ou fait des allumettes.

avec

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avec les plus longs bâtons de chenevotes. Fio de barjhilios; fea de chevenotes, feu de paille. BÄRJHOS bargos bargadouiro; Une broie, un banc à broie; un brifoit, une maque : inftrument pour rompre le chanvre roui & féché.

La maque eft compofée de deux mâchoires, l'une inférieure & immobile, qui fait partie du banc; l'autre, fupérieure & mobile, que la broyeufe tient par un manche pour la faire jouer.

BÂRJHO; au figuré, Babil. Na pa që dë barjho; elle n'a que du babil, ce n'eft qu'une caufeufe.

BARLAC; Un gâchis d'eau qu'on a répandu. BARLACA; dérivé de barlac. Mouillé, tout trempé percé jufqu'aux os par la pluie. Foughé bë barlaca; il fut bien fauflé, ou faucé, ft. fam.

em.

BARNAJHË; Fouillis barras. Hardes, meubles entaffés fans ordre & hors de place. Levas tout aquël barnajhë; ôtez de lå tout ce fouillis. L'ouftaou es tou plë dë barnajhë; la maifon eft pleine d'embarras. Fa barnajhë; faire du défordre.

BARNAJHË. v. 1. & en v. fr. Barnajhe, dit par corruption de, barounâjhë, ou baronage; l'ordre des batons, ou de la haute noblefle. = L'équipage d'un grand Seigneur.

Nos Rois appelloient barons !eurs vallaux immédiats qui te noient le premier rang dans l'Etat. Le terme Baron, dérivé de bar, fignifioit, homme. Le Roi difoit indifféremment, mon homme, ou mon baron ; les fils de France te trouvoient honorés de ce ti tre. C'eft de Baronage qu'a été formé par corruption le n. pr. Bernage.

BARNIÉ. n. pr. dit par fyncope de, berounié, baronie. BARO; Barre d'où dérivent comme de leur racine

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bara

baradis, baradûro, barou, bári, baroul, ou beroul, baroulia ou bëroulia, bartco bardou barale, baralié, baralia, baralio, barâgno, &c. &c. & les mots françois barrer, barriere, un barreau, le barreau, barricade, embarras embarraffer &c. &c. On dit d'un capricieux, entravëssa coum'uno bâro de pôrto; & jouer aux barres, &* non, à barte. Bâro. Voy. Fail. Baro de porto. Voy. Efpêncho.

BAROU; diminutif de bâro ; bâton de chaife. Traverse, ou perche qui fert à foutenir les tables des vers à foie, & qui porte elle-même fur les chevilles des montans, ou pieds droits. Barou; boulin, perche pofée horizontalement, qui soutient un échafaud de maçon.

BAROU; Puftule qui vient au vifage. Trou de ver par où s'enfuit le vin d'un tonneau.

BAROUL; Autre diminutif de bâro; un vérouil, qui n'étoit aurre fois qu'un bout de bâton ou de petite barre. Voy. Bëroul.

un

BAROULIA. Voy. Bëroulia. BARQE; Un batelet bachot de paffeur de riviere ou d'un pêcheur. On dit fuc mer, un canot, un efquif, les uns & les autres beaucoup plus petits qu'une chaloupe.

BARQETO; Un petit bateau. Une barquette: efpece de gaufre, en forme de gondole, ou de petit bateau. = Barqêto d'esclo, ou grazë; talon de fabot.

BARQIÉ Un paffeur de ris viere, un batelier, le maître ou le patron d'un bac.

BARTABELO. Voy. Cadaoulo. BARTABELA, ou cadâoulaş Fermer au loquet.

BARTAS; Un hailler: buiffon épais touffe de ronces тоц d'épines. Ce lievre s'eft fauvé parmi les haillers. Au figuré on dit d'un homme qui fe trouve

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fouvent mêlé dans de mauvaises affaires; es toujhour për lous bartafsës.

Au temps du Poëte du Bartas, qui (pour le dire en paffant) étoit fûrement originaire de nos Provinces méridionales, comme fon nom en fait foi, on n'étoit pas dans l'ufage, comme aujourd'hui de défigurer fon nom, pour le mettre en françois; car il fe feroit fait appeller, M, du Hailler, ou de Buiflon.

BARTASSADO; Grande touffe de buiffons.

BARTASSËJHA; Terme de chaffe; quêter, ou chercher un lievre. Un Epagneul qui quête bien. Bartafsejha; remuer au milieu d'un buillon, ou d'un hailler.

BARTASSIE. Voy. Poudar. BARTASSOU; diminutif de bartas; petit hailler.

BARTISSADO. Voy. Bara

gnâdo.

BARULA, ou rulla; Rouler, courir, roder. Li faghé barula lous ëfcaliés; il lui fit fauter, ou rouler les montées.

BARULAIRE; Un vagabond. BARUTA, ou barutela; Bluter la farine; dérivé de báro.

BARUTEL, baçêlo, ou taravel; Un claquet, ou traquet de moulin inftrument qui marque par le bruit qu'il fait à chaque tour de la meule, la lenteur, ou la viteffe de celle-ci. 'rutel un bluteau; dérivé de báro.

Ba

Au figuré, barutel; Un babil lard éternel. Aco's un barutel; c'eft un vrai claquet de moulin; ou bien, la langue lui va comme un claquet de moulin.

BARUTELA; au figuré, Brailler, ou parler haut & mal. BARUTELAIRE; Un bluteur de farine. Un braillard. BARUTËLIÊIRO, ou barûto; Une blutoire grand coffre qui renferme le bluteau; dérivé de baro, comme les quatre précédens.

BAS, de vi dou bas; De l'a bailliere, du vin au bas.

BAS, un de-bas; Un rez-dechauffée.

BASSAC, bouta à baffac ; Mettre à bas, mettre en défordre, ou fens deffus-deffous.

BASSACA; Cahoter. On dit, les cahots & le cahotage d'une voiture ; & non, le cahotement. Les cahots font les fauts que fait une voiture fur un chemin raboteux. Le cahotage font les mou vemens fréquens qu'on éprouve, caufés par les cahots.

Les cahots font bons pour la fanté. Au contraire, les branles d'un carroffe, ou d'une litiere, & le tangage d'an vaiffeau, donnent fouvent des maux de

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BASSI. Në coum'un baffi dễ barbié; Net comme une perle.

BASSIBIE; Le berger en fecond d'un troupeau de brebis, fous les ordres, ou l'infpection du maître-berger.

Dans les grandes fermes de campagne, où il y a un nombreux troupeau de bêtes à cornes, il y a un berger en chef appellé majhourâou, qui a infpection fur les différens troupeaux, & fur ceux qui les gardent: en fecond licu, le baffi bié, ou celui fur qui roulent la garde & les détails du troupeau des brebis: troifiémement le couaffier, ou berger des agneaux appellés, bédigos; & enfin le

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cabrié, ou chévrier & differens, goujhar, ou aides de berger. BASSIRIO; brebis qui n'a pas porté.

BASSINADO; Une cueillerée. BASSINE. v. 1. Et nom d'anciens foldats qui portoient un chapeau de fer en forme dé baffine, & qu'à caufe de cela on appelloit des Baffinets.

BASSINIE; Un quêteur. BASSINO, ou cafseto; Une cuiller à feau: uftenfile de cuifine, qu'on nomme dans quelques Provinces françoifes, une couffole. Baffine en fr. eft un grand bafin de cuivre à deux anfes, qui fert aux Apothicaires & aux Confifeurs,

BASSIOUS, ou vassious, ou bëdigafsës; Vaffivaux, ou agneaux d'un an. Voy. Bëdigas.

BASSO-COUR; Une cour une balfe-cour. Le terme lan guedocien le dit de l'une & de l'autre, ce qui eft une occafion de les confondre fréquemment en fr. Une cour est à la vérité, un terrein enfermé de muts, & à découvert comme la baffecour mais la cour fait partie d'un logis ou d'un hôtel, & de leurs commodités; au lieu que la balfe cour fert au ménage de la ville, ou de la campagne, pour les bœufs, les moutons, la volaille, les outils de labour, le fumier, les pailles, &c.

BAST; Durillons.Voy. Coûiffis, BASTË, Se rend felon les circonftances par, plur à Dieu j'en ferois bien aife je ferois fort heureux.

Baste en françois fignifie, paffe pour cela, j'en fuis con

tent.

BASTEJHA; Porter le bat. Et l'on dit du bât lui-même, bafzéjho be; il est bien affis fur le dos du mulet.

BASTI. Cáou m'a basti un couqi coum'aco? Qui m'a amené un coquin comme cela ?

BASTIAN. u. pr. Sébastien..

BASTIDO; Bâtiment, maison bâtie. Maison de campagne, ou baftide; telle que celles des environs de Marseille.

On appelloit au XIII. fiecle dans notre Province, bastida, les villes nouvellement bâties; entre autres celles qu'Alphonfe de Poitiers, & la Comteffe Jeanne fa femme, firent conftruire dans leurs domaines; c'est ainfi qu'on difoit, la bastida dë Villa-Franca en Rouergue; la baftida de Ste. Foi, de Solminiac, &c..

BASTISSO; Un bâtiment; & non une bâtiffe. On dit, un atelier lorfqu'on eft après à faire bâtir. Je vais à l'atelier voir travailler les maçons. dimo la bastisso; il aime à bâtir. Fái uno bêlo baftiffo; il fait une belle maison ; & fi c'eft un ouvrage public & confidérable, on dit, on conftruit un bel édifice.

Bâtiffe eft cependant françois ; lorfqu'on entend par ce terme l'état, ou l'entreprise d'un bâti ment , quant à la maçonnerie : exemple. L'emplacement de ce bâtiment coûte tant & la bâtiffe, ou les frais de bâtilfe

tant.

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douna uno bôno bataktoulo; il s'est donné en tombant un terrible calfe-cu.

Ceux qui par jeu retirent une chaife derriere celui qui étoit prêt à s'y affeoir, lui font donner fur le carreau un caffe-cu, dont on a vu des perfonnes mourir prefque fubitement ou ne faire que languir le refte de leur

vic.

La felle eft en Lombardie le fupplice des banqueroutiers, & la pierre fur laquelle on les fait tomber en les hifant & en les lâchant de fort haut (au moyen d'une corde & d'une poulie); eft appellée, pierre d'ignominie. BATAL. Voy. Matable. BATALIA. Voy. Abatalia. BATALIA; Clabauder " bavarder; ou fe répandre en longs propos qui ne concluent rien. BATALIAIRE; Bavard, Ba

billard.

BATAN; Maillet de moulin à foulon. Claquer ou cliquet de moulin à farine.

BATANAIRE; Un foulon. BATEDIS; Un panari. Le fecond a de panari eit bref. BATEDOU, ou bacel; Battoir de lavandiere.

BATEGA; Trembler, friffonner, palpiter.

BATEIRE; Batteur de laine. BATËJHA; Un baptême, un convoi de baptême.

BATEJHALIOS; Un convoi de baptême, la fête qu'on donne à cette occafion.

BAT-EN-GOULO, ou baddou. Voy. Bat.

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tier. Labatte-beurte avec quoi on bat la crême, pour la condenfer & la convertir en beurre, eft conftruite comme la batte pré cédente.

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BATOUL ou borlhë; Borgue. El bacoul; œil poché. Les yeux font pochés par un coup; ils font battus par maladie, par indifpofition. loou batoul; auf gâté.

BATRE; Etalage. Faun gran bâtrë; faire un grand étalage. Cette bourgeoife porte un auffi grand état qu'une femme de qualité; fái un tan bel-bâtrë.

BATUDO; Terme de chaffeur; une battue: l'action de chaffer dans une certaine étendue de pays. Barúdo, terme de pêcheur. Voy. Fialas.

BATÛDO; Terme de tireur', ou fleur de foie ; une battue ou la quantité de cocons mise en une fois dans le ballin, & remuée avec le balais à battre.

BATUDO; Terme de journa lier, une féance de travail.

On dit en fr. la barrée d'un cardeur de laine, d'un matelatlier & d'un relieur; ou la quantité de laine, ou de feuilles que ces artifans battent à la fois,

BATUMA, ou prëjëri ; Enduire. en ital. abitumare. en efpgnt. abëtunar.

BAVA; Baver. ao figuré bava bou roûjhë; avoir la bouche enfanglantée. Të farâi bava lou ruûjhë; je te cafferai la gueule, ft. b.

BAVADO ou anflë; Un foufflet, & dans le ft. b. une mornifle.

BATÊSTO; Une rixe, bat terie où il y a des coups donnés. BAVO. Tendre coumo dë bávo ; BATIOU; Tout battant ouvert. Tendre comme rofée: c'est ce BATO; Le pied la corne qu'on dit des alimens d'une du pied des boeufs, des bre- grande tendreté (plutôt que d'un bis, des pourceaux, &c. Le grand tendre.) Lous nougalious fabot du cheval, de l'âne, &c. fou pa encare që dë bâvo; les vira bátos; trépaffer. cerneaux ne font encore que de la morve. Lou bla ës ëncaro ën bâvo; les épis de bled font en lait.

La barte en françois : inftrument pour battre une allée pour affermir un corroi de mor

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