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Aucune figure ne peut être bor née de deux lignes; car deux li gnes droites ne peuvent fe joindre par leurs deux extrémités.

Exemple.

Donc une figure ne peut être bornée de deux lignes (Planche 1), fi l'une des deux n'eft une ligne dite courbe.

Exemple.

Or il faut ftatuer comme verité qu'une ligne courbe n'est pas formée d'une feule ligne, moins encore d'une infinité de points, mais de plufieurs lignes droites; donc aucune figure ne peut être bornée de deux lignes droites.

Il eft donc certain que la plus fimple de toutes les figures dites fuperficies planes, eft bornée de trois lignes égales entr'elles DCEAB, ce qu'on appelle triangle équilate ral, ou dont les côtés font égaux.

Donc

Donc le plus fimple de tous les folides eft celui qui a le moins de faces, & dont les faces font autant de triangles équilateraux,

Un cube a fix faces, qu'il foit coupé diagonalement en deux parties égales, chacune de fes moitiés a cinq faces.

Un cube est un folide fait commè un dez à jouer.

Donc le plus fimple & le plus petit de tous les folides, ou une parcelle de la matiere, ce qui eft la même chofe eft une piramide qui n'a qué quatre faces triangu laires égales entr'elles & équilatetales.

Figure de la Piramide ou Parcelle. Voyez Planche 1,

Figure de l'une de fes faces ou du triangle équilateral.

Le deffein de cette figure(Pl.1.) fait entrevoir les quatre faces de la G

Piramide; ADB eft la plus vifi ble, celle DBC ombrée, ABC eft celle fur laquelle la Piramide eft affife, & ADE fuppofe celle qu'on ne peut voir,

Les Partifans de l'infini pofent. en fait qu'il ne peut être admis. une longueur, largeur & profon deur, fans convenir en même tems que tout ce qui eft long, large & profond eft fufceptible de divifion; parce que telle fraction que ce puiffe être après la plus grande divifion, l'on peut recommencer la. même divifion fur la fraction de fraction auffi à l'infini. L'on ne peut, difent-ils, refuser sa foi à une propofition fi claire, ils confeffent néanmoins qu'ils ne conçoivent pas comment cela peut être, mais ils fe foumettent au decret divin, qui nous voile ce miftere.

1

J'ai déja dit que cette divifion d'une particule de la matiere étoit

une multiplication tacite qui lui ajoûtoit autant de parties qu'on vouloit lui en trouver.

C'est d'ailleurs fe former un miftere où il n'y en a point. Car toutes les lettres de l'alphabet font indivisibles, ainfi que notre triangle équilateral, on peut lire ce que j'en ai dit dans ma Differtation fur la Géométrie ; & notre Piramide n'eft pas plus divifible que ce mot feu: car je demande aux Partifans de la divifibilité à l'infini, non-feulement de divifer une lettre alphabétique, mais leur propofe encore de divifer les mots generalement, comme feu, air, eau, &c. dont la fignification défigne une chofe particuliere. Ils diviferont bien les mots en lettres, mais la fignification refte toujours entiere & entierement appliquće à la chofe qu'elle défigne, ainfi que refte notre Piramide après l'avoir divifée en fuperficies & côtés. Et

malgré leur idée de la division à l'infini, ils feront forcés de convenir que s'ils ôtent feulement une lettre de chaque mot, ils n'ont plus fa fignification; par exem ple, que l'on ôte la lettre ƒ de feu, il refte eu; que fignifie ce refte eu, ainfi des autres? Donc il faut pour avoir toute la fignification de feu que j'aye les trois lettres qui le compofent. Donc pour que notre parcelle ait pû être créée, il a fallu tout d'un coup la créer avec toutes fes dimenfions longueur, largeur, profondeur & épaiffeur; Donc de l'épaiffeur dérivent nécesfairement la longueur, la largeur, les côtés ou lignes, les furfaces, la hauteur des triangles ou furfaces, & la hauteur interieure de l'épaiffeur,

Donc il eft à conclure que l'épaiffeur feule est le premier & unique principe de tous les corps & de toutes les étendues, & que Dieu

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