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FAMILLES

LES.

la mer avec toutes les Dames de fa fuite. Un brave Officier, IMPERIA- nommé Chi-kiai, qui avoit raffemblé le refte des vaiffeaux, voulut faire un dernier effort. Son deffein étoit de relâcher dans quelque port, & de nommer un nouvel Empereur ; mais la mer trop agitée l'empêchant d'aborder, il invoqua le ciel, & fe précipita dans les eaux. Les autres fe rendirent aux Mogols. Cublai khan se vit maître abfolu de toute la Chine. XXIX.

Dynaftie des YUEn.

Les Empereurs de cette Dynaftie, qui font Mogols & defcendus de Genghis-khan, comme on peut le voir dans l'article de la Tartarie occidentale, font les premiers qui aient poffédé feuls toute la Chine. Ils y ont regné pendant 93 ans depuis Cublai-khan, que les Chinois appellent Chi-tçou, jufqu'à Chun-ti. Pendant leur regne les Chinois ont eu de grandes liaisons avec les étrangers. Marco Paulo, & même quelques artisans de Paris allerent à la Chine, & le Pape envoya des Evêques qui demeuroient à la cour, & qui n'abandonnerent le pays, que lorfque ces Mogols furent obligés de le quitter. Alors le Chriftianifme y fut entiérement perdu, & il n'en resta aucune trace. Ces Mogols tinrent leur cour à Chang-tou, enfuite ils la tranfporterent à Yen, qui d'abord porta le titre de Tchong-tou, c'eft-à-dire, de feconde cour, & enfuite celui de Chang-tou, ou de premiere cour.

XXX.

Dynaftie des MIM.

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&

Le joug que les Mogols faifoient fubir aux Chinois le peu d'attention que les derniers Empereurs des Yuen apportoient au gouvernement de l'Empire, exciterent des troubles qui furent terminés par l'entiere expulfion de ces étrangers.. Un valet de Bonzes, nommé Tchou, fe mit à la tête d'un parti, & fe rendit maître de plufieurs places. Il avoit formé le projet de rétablir la paix dans l'Empire, & de foulager les peuples. Quoique né dans la baffeffe, fes vertus le porterent fur le trône. Après avoir long-tems inquiété les Mogols,

IMPÉRIA

il prit Nan-king, & y fit fon entrée non en ufurpateur, mais en pere du peuple. Il conferva tous les officiers, fecourut les FAMILLES pauvres, ce qui donna un bien plus grand coup à la puiffance LES. des Mogols, que s'il eût paffé tout au fil de l'épée. Né Chinois, il vouloit rétablir l'Empire dans fa nation, & chaffer des étrangers qu'une paix profonde avoit enfevelis dans la molleffe. Avec quel zele les Chinois ne devoient ils pas feconder les deffeins de Tchou! Il remporta de grandes victoires, tant fur les Mogols que fur les autres rebelles qui afpiroient au même but que lui, mais par des voies différentes. L'an 1368 il se fit proclamer Empereur dans Nan-king ; quelque tems auparavant il avoit pris le titre de Roi de Ou. Il entra enfuite dans le Pe-tche-li, & s'approcha de la capitale des Mogols. Chun-ti en fortit honteufement, & les troupes du nouvel Empereur en prirent poffeffion. Tchou ne fut plus connu que fous le nom d'Hong-vou. Dans la fuite il pourfuivit les Mogols jufques dans la Tartarie. Ses grandes victoires le firent connoître dans l'Occident. Il eut quelques liaisons avec le fameux Tamerlan. Yong-lo, un de fes fucceffeurs, fuivit fes traces, & fe rendit redoutable à tous les peuples Tartares. Les Arts & les Sciences fleurirent pendant fon regne. Les Chinois connurent tout l'Occident, leurs flottes pénétrerent jufqu'à Ceylan & au Golfe Perfique. Ils envoyerent des ambaffadeurs jufques dans l'Inde & le Mogol, où leur puiffance fut refpectée. La Dynaftie des Mim devint une des plus célebres qui ait gouverné la Chine.

Les Chinois conçurent une fi haute idée des grandes qualités d'Hong-vou, que leurs Hiftoriens ont entrepris de lui donner une origine plus ancienne, & qui remonte jufqu'aux tems voifins de Fo-hi. Ils prétendent que fes ancêtres defcendus de l'Empereur Tchuen-hio, avoient été connus fous les Tcheou, par lefquels ils avoient été faits Dynaftes. Mais toute cette ancienne nobleffe imaginaire ne fervit de rien à Hong-vou; il étoit valet de Bonze, comme nous l'avons dit, & il fut redevable de tout à son mérite. L'histoire autenthique de cette fameuse Dynastie n'a été faite que depuis peu par ordre de l'Empereur de la Chine, mais elle n'eft pas encore parvenue jufqu'à nous.

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4 ans.

TCHIM-TÇOU-ven-hoam-ti, fils de Tai-tçou, con-
nu fous le nom d'Yong-lo, vécut 65 ans, re-
gna 22 ans.

Sous fon regne le Roi de Samarcande, nom-
mé Khalil, lui renvoie les ambaffadeurs Chinois.
Yong-lo en envoie auffi à Samarcande.

Ce Prince envoie des vaiffeaux dans toutes
les ifles & les pays de l'Inde, à Bengale, Cey-
lan, Calicut, Surate, dans le Golfe Perfique,
à Aden, & dans la Mer Rouge.
GIN-TÇONG-tchao-hoam-ti,auffi appellé Hong-hi,
fils de Tchim-tçou, vécut 48 ans, regna I an.
SIUEN-TÇONG-tcham-hoam-ti, fils de Gin-tçong,
auffi appellé Siuen-te, vécut 37 ans, regna 10

ans.

IM-TÇONG-joui-hoam-ti, fils de Siuen-tçong,auffi 70
appellé Tchin-tong, regna 14 ans ; il fut dé-
trôné.

La feconde année de fon regne le Roi de Sa-
marcande lui envoie des ambassadeurs; c'est
l'ambaffade de Schah-rokh."
KUM-GIN-kam-tim-kim-hoam-ti, fils de Siuen-
tçong, auffi appellé Kim-tai, vécut 30 ans,
regna 7 ans.

Im-tcong, remis fur le trône, & alors appellé Tien-
chun, vécut 38 ans, regna 8 ans.
HIEN-TÇONG-tun-hoam-ti, auffi appellé Tching-
hoa, fils d'Im-tçong, vécut 40 ans, regna 23

ans.

HIAO-TÇONG-kim-hoam-ti, auffi appellé Hong- 71
tchi, vécut 36 ans, regna 18 ans.

19

1402

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CHI-TÇONG-fo-hoam-ti, vécut 60 ans, regna 45 72 ans. Il eft auffi appellé Kia-tçing.

L'an 1552 S. François-Xavier entreprend de porter le Chriftianifme dans la Chine, mais il meurt dans l'ifle de San-cian, fur la côte de cet Empire, & il n'y pénetre pas. Peu de tems après le P. Ricci, & d'autres Miffionnaires s'établiffent dans la Chine, & y prêchent la Religion. Ainfi le Chriftianifme, qui depuis le regne d'Hong-vou, fondateur de cette Dynaftie, avoit été détruit dans la Chine, y redevint floriffant. Il reftoit cependant encore dans quelques cantons des Chrétiens qui fe tenoient cachés, mais ils étoient fort ignorans, faute de Prêtres & de Miffionnaires.

Après toutes les preuves de liaison & de commerce des Chinois avec les peuples d'Occident, je crois que depuis le premier fiécle du Chriftianifme il y a toujours eu des Chrétiens dans la Chine, comme il y a eu des Juifs depuis le tems des Han. Mais il n'y en a jamais eu un affez grand nombre pour le rendre floriffant ; & de tems en tems ces Chrétiens abandonnés à eux-mêmes, fe feront réunis à la religion des Bonzes de Fo.

MO-TÇONG-tchoam-hoam-ti, fils de Chi-tçong,auffi
appellé Long-king, vécut 36 ans, regna 6 ans.
CHIN-TÇONG-hien-hoam-ti, fils de Mo-tçong,
auffi appellé Van-lie, regna 48 ans.
KOUAM-TCONG - tchin-hoam-ti, fils de Chin-
tçong, auffi appellé Tai-tchang, regna peu.
HI-TÇONG-tche-hoam-ti, fils de Kouam-tçong, 73
auffi appellé Tien-ki, regna 7 ans.

OAI-TÇONG-hoam-ti, fils de Kouam-tçong,

auffi appellé Tçong-chin, regna 17 ans.

Introd. Tom. I. Part. I.

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LES.

Depuis l'an 1586, fous le regne de Van-lie, les Tartares FAMILLES de Niu-che, nommés plus communément Man-tcheous IMPÉRIA- avoient fouvent porté la guerre dans les provinces feptentrionales de l'Empire; ils avoient pris plufieurs places; & leur Chef, appellé Tai-tçong, avoit ofé fe déclarer Empereur des Tartares & des Chinois. Son deffein étoit de conquérir la Chine entiere; mais ayant été prévenu par la mort, les Man-tcheous, fans Chefs, cefferent de faire la guerre, & tout en feroit refté-là, fi les Chinois eux-mêmes fuffent reftés dans l'obéiffance qu'ils devoient à leur Prince, mais tous les efprits étoient portés à la révolte. Le plus confidérable de ceux qui prirent les armes fut un nommé Li-tching, homme d'une naissance obscure, qui avoit des qualités propres à former un grand fcélérat, & que l'on eût peut-être regardé comme un grand homme s'il avoit eu le fort de tous ceux qui avoient fondé auparavant de nouvelles Dynafties. Li-tching parut à la tête d'une armée dans le Chan-fi, il fit de grandes conquêtes dans le Ho-nan & dans le Chen-fi. Maître de Si-ganfou il prend le titre d'Empereur, & marche vers Pe-king alors capitale de l'Empire, & quelques traîtres l'y introduifent. L'Impératrice & toutes les Reines, pour ne point tomber entre les mains du rebelle, s'étranglent; l'Empereur, après avoir donné un coup de poignard à fa fille, va fe pendre dans un lieu retiré de fon palais, laiffant ces paroles écrites fur un pan de fa robe: J'avois regné dix-fept ans, lorfqu'une multitude de rebelles, après avoir ravagé une partie de mes Etats, eft venue m'attaquer infolemment dans ma capitale. Je reconnois de bonne foi que c'eft-là une punition du ciel que mon indolence a irrité. Cependant je ne fuis pas le » feul coupable. Plufieurs des Grands de ma cour le font au» tant, & même encore plus que moi. Ce font eux qui m'ont perdu en m'ôtant la connoiffance des affaires de mon Empire. De quel front oferai-je paroître devant mes ancêtres ? » comment pourrai-je foutenir leurs juftes reproches? O vous qui me réduifez à ce trifte état, prenez mon corps, & met» tez-le en piéces, fi vous voulez, j'y confens. Mais de épargnez mon pauvre peuple; il eft innocent, & déja affez malheureux de m'avoir eu fi long-tems pour maître. »

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