liv. 24.6.44 des S. Severins, grande Maifon Napolitaine. foumet prefque tout le Royaume de Naples. La veuve de chr Duras fe retire à Gaëtte avec Ladiflas fon fils, elle étendit fes troupes autour de cette ville, & on n'ofa entreprendre de l'y forcer. Cetre femme Giannoné, courageufe mérita par fa fageffe & fa perfévérance un retour de fortune qu'elle avoit d'ailleurs lieu d'attendre de la légereté des Napolitains. Les S. Severins mécontens de Louis II, fe déterminerent à détruire leur ouvrage; ils rappellerent Ladiflas, ils ch. s: & fui. chafferent Louis, qui, après avoir lutté un an contre la fortune, revint en France chercher du fecours. Ladiflas refté poffeffeur affez pai- Ire ANJOU, fible de la Couronne de Naples, mal- Ladifles, gré quelques autres tentatives de Louis II, regna & mourut dans le fein des voluptés. 14144 Jeanne fa fœur lui fuccéda. Cette Jeanne fo feconde Jeanne eut avec la premiere conde. une conformité bifarre de caractere & d'avantures. Plus décriée encore pour les mœurs, elle fut trahie de même par un ingrat comblé de fes Giannonć, bienfaits. Alphonfe (1) Roi d'Arragon, qu'elle avoit institué son héritier, voulut la dépouiller de fon vivant; il porta la guerre dans fes Etats, il l'affiégea dans un des Châteaux de liv. 25. c. 3, Naples. Sforce, dont nous parlerons 4, 5, 6, &c. à l'article de Milan, la délivra. Le premier ufage qu'elle fit de fa liberté, fut d'annuller l'adoption dont Alphonfe s'étoit rendu indigne, & d'appeller à fa place Louis III Duc d'Anjou, fils de Louis II. £4347 Rivalité de Cette Jeanne fut le dernier rejet→ ton de la premiere branche d'Anjou, qui avoit duré près de 200 ans, Ainfi la Maifon d'Arragon, qui pendant les divifions des deux branla feconde ches d'Anjou, avoit paru se conMaifond An- tenter du Royaume de Sicile, reMaison d'Ar- nouvella fes prétentions fur le Royaume de Naples, & les deux branches d'Anjou fe réunirent contre elle. jon, de la razon. II. ANJOU, e. Louis III. Louis III étoit mort avant fabienfaitrice. René frere de Louis III, ARRAGON, hérita de fes droits; mais ce René René. Alphonfe ayant difputé la Lorraine à la bran (1) Dit le Vieux (ou plus communémeut encore le Magnanime. Giannoné, che de Vaudemont, avoit été fait 1458. DE LA MAL Le Roi d'Arragon Alphonfe laiffa BRANCHE en mourant le Royaume de Naples BATARDE à Ferdinand fon bâtard (1): on ne soN D'ARpouvoit braver plus pleinement les droits de la Maifon d'Anjou. René Ferdinand 1. indigné ne laiffa point à Ferdinand RAGON, 1.27. le tems de s'affermir; le Duc de Ca- Giannoné, labre fon fils, qu'il envoya en Italie, parut d'abord devoir conquérir tout le Royaume de Naples : gagna la bataille de Sarno, il écrafa le parti (1) Qui même ne l'étoit pas fuivant Giannoné, & fuivant un manufcrit de la Bibliotheque du Roi, intitulé La prophétie du Roi Charles huitième de ce nom, enfemble l'exercice d'icelle, dont M. de Foncemagne rend compte dans les Mémoires de l'Académie des Infcriptions & Belles-Lettres, vol. 16, pages 245 & fuiv. & vol. 17, pag. 544 & fuivantes. Mais quelle foi mérite cette anecdote? Au refte les Royaumes d'Arragon & de sicile pafferent au Roi Jean, frere d'Alphonfe le Magnanime. ་ de Ferdinand, tout retentiffoit de fa gloire; le Pape qui protégeoit Ferdinand, appelle en Italie ScanderGiannone, berg, ce Roi d'Albanie fi célebre par V. 27. c. I. få valeur, fa force & fes conquêtes; la fortune change encore. L'invincible Scanderberg arrête les progrès du Duc de Calabre & replace Ferdinand fur le Trône. Le Duc de Calabre repouffé, affoibli, abandonné des Seigneurs Napolitains, fe défendit long-tems dans l'Ifle d'Ifchia contre fes ennemis & contre la faim; il fallut fuccomber, il revint en France implorer la protection ftérile & peu fincere de Louis XI. L'union du Duc de Calabre avec les Chefs de la Ligue, dite du bien public, acheva de rendre Louis XI très-indifférent fur les affaires de Naples, & plutôt contraire que favorable à la Maison d'Anjou. L'expédition du Duc de Calabre fut la derniere tentative de cette Maison fur le Royaume de Naples. Le Duc de Calabre & Nicolas d'Anjou fon fils moururent avant le Roi René, qui par fon teftament tranf→ mit fes droits à Charles d'Anjou II. ANJOU, Comte du Maine, fon neveu, au pré- Charles d'Anjudice de René de Lorraine, fon petit- Maine. fils, par Ioland d'Anjou fa mere. jou Conte dis HERITIERE Le Comte du Maine inftitua Louis COUPONNE XI fon héritier ; mais Louis XI alors DE FRANCE voifin du tombeaù, affoibli par di- D'ANJOU. verfes attaques d'apoplexie, accablé Louis XI. fous le poids des affaires étrangeres & domeftiques, tournoit toutes fes penfées vers la paix, & n'étoit plus fenfible à la gloire des conquêtes. 7, prefque Charles VIII exécuta fans peine Charles. ce que Louis XI n'avoit pu entreprendre, il n'eut befoin pour tout foumettre, que de fe montrer en Italie avec une puiffante armée. Il entra en maître dans Florence & dans Rome; il paffa dans le Royaume Philippe de de Naples avec aufli peu d'obftacle Comins,liv. que s'il eût traverfé une Province de tout entier. France. Ferdinand devenu odieux liv. 1. à fes peuples, étoit mort ( de frayeur, dit-on,) au bruit de fon arrivée. Alphonfe fecond fon fils, plus odieux encore, s'étoit enfui lâchement & étoit allé fe faire Moine à Melline. Guicciard, 1494. ARRAGON BATARDE. Alphonse II. |