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III.

temps un éclaircissement plus ample
aux principaux articles de la Neu-
vaine. Le premier & le dernier arti-
cle sont ceux que l'on combat davan-
tage : c'est aussi par ceux-là que nous
commencerons. Voici ce que porte le
premier article avec son explication,

La personne à qui on a inséré dans
Justification le front une parcelle de la sainte Etole
de quelques
articles de la doir se confeTer & communier neuf
Neuvaine.

jours consécutifs.

Sous la conduire & le bon avis d'un sage & prudent Confeiteur, dit l'explication, à qui il appartient de juger de la disposition de la personne, tant pour la Confellion que pour la Communion.

L'article ainsi expliqué ne souffre pas la moindre difficulté. Car la Confeflion & la Communion étant chofes bonnes en elles-mêmes, on ne peut fans impiété accuser une Confestion & Communion de neuf jours, si elle se fait sur l'avis d'un sage & prudent Confesseur, &, comme on suppose, avec les dispositions requises, dont il appartient au Confesseur de juger. Et parcequ'on n'a jamais entendu autrement cet article, & que c'est sans aucun fondement qu'on

suppose

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suppose le contraire, pour avoir quelque prétexte de condamner la Neuvaine; c'est pour cela que le Pere Roberti ne fait pas difficulté de dire après avoir rapporté cet article, qu'il n'y a qu'un hérérique quiypuisse trouser à redire : hoc caput, dit-il, nemo arrodere aufit, præter hæreticos. En effet, comme il remarque judicieusement, tous les Catholiques reconnoîtront sans peine qu'il a été très-saintement ordonné, que celui qui veut obtenir de Dieu la santé corporelle travaille premierement à guérir les maladies de son ame. Catholici facilè agnoscent, fanctiffimè inftitutum , ut qui corporis sanitatem orat, animi priùs morbos depel. lat. D'où vient donc que de pieux & savans Catholiques forment aujourd'hui tant de difficultés contre ce premier article: Car il n'y en a presque point contre lequel on se soit tant récrié en ces derniers jours. C'est principalement cet article qui a donné lieu à quelques Théologiens de condamner la Neuvaine comme superstitieufe, parceque, selon ceci , on faisoit dépendre la guérison de plusieurs Confeflions & Commumions, qui souvent étoient des sacriTom. II.

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leges ; poussant indifféremment tots tes forres de personnes à une Communion de neut jouis, en quelque disposition qu'elles fussent. Voilà ce qu'il a plu à ces Messieurs de supposer sans le moindre fondement, & contre toute apparence. Car il faut, pour appuyer une telle supposition, que ceux qui ont institué la Neuvaine fussent les plus grossiers & les plus ignorans que l'on puisse jamais le figurer. Il faut qu'ils soient convenus entre-eux d'une chose qui est contraire aux principes des plus relâchés. Voici quel a dû être leur sentiment , selon ceux qui condamnent la Neuvaine. Tous ceux qui se présenteront pour btre taillés, s'ils veulent être préservés de la rage par les mérites & les intercessions du grand S. Hubert, se confefferont &communierontneuf gours consécutifs, en quelque dispoSition qu'ils se trouvent, c'est-à-dire, quand ils seroient dans une ignorance grossiere & insupportable des premiers principes de la foi. ou dans une habitude criminelle & entierement volontaire, ou actuellement dans l'occasion prochaine du péché qu'ils ne voudroient pas quitter, ou

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dans l'obligation de restituer, ou en-
fin dans quelque autre cas pour le-
quel, selon les regles de l'Eglise , il
faut refuser ou différer l'absolution.
Or on demande à toute personne de
bon sens, s'il
y a la moindre

appasence de faire une telle supposition, & fi ce n'est pas une chose qui parle d'elle-même, qu'il faut entendre & qu’on a toujours entendu cet article de la maniere qu'on l'a expliqué il y a quelques années. Cette explication donc n'est pas nouvelle, ni donnée après coup, comme quelques-uns le prétendent; & on n'auroit jamais cru qu'il seroit nécessaire de publier l’explicarion d'une chose qui est si claire d'elle-même. Ceux qui ont osé censurer la Neuvaine , sous ce beau prétexte qu'elle poussoir indifféremment toutes sortes de personnes à une Communion de neuf jours, nous y ont cependant obligés, pour désabuser les esprits capables de se laisser lurprendre. Il y a bien de l'apparence qu'au temps qu'écrivoit le P. Roberti, aucun Catholique ne s'étoit encore avisé de condamner la Neuvaine fous ce prétexte, &c'est pour cela, comme nous avons yû, qu'il dit nettement qu'il n'y a qu'un Hérétique qui y puisse trouver à redire. Hoc caput nemo arrodere aufit, præter hæreticos. Il demeure donc constant qn'on a entendu dès le commencement le premier article dans le sens qu'on lui donne maintenant. Ceux qui inltituerent la Neuvaine crurent que, pour engager la bonté de Dieu à accorder la

grace qu'on lui demandoit par les mérites du grand S. Hubert, il falloit avant toute chole se mettre en état de la Tecevoir par une vie assez pure pour continuer la même chose pendant neuf jours. Leur deffein n'a jamais été de pousser à la Sainte Table ceux qui en feroient trouvés indignes. Ils étoient trop bien instruits de cette regle divine ; Nolite dare Sanctum canibus, & de ce que dit l'Apôtre: probet autem se ipsum homo , & fic de pane illo edat, de calice bibat. Que s'il arrivoir que quelqu'un se présentât pour être taillé qui ne fût pas en état de s’approcher de la Table du Seigneur, pour empêcher d'un côté qu'il ne s'en approchất indignement , & ne lui point ôter de l'autre côté l'espérance de guérison, ils pourvurent à l'un & A l'autre par le dixieme article, dont

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