Imágenes de páginas
PDF
EPUB

AN. 496.

Tra&.2.1.

P.235. F.

to. 4. Conc

Le Pape Gelafe mourut la même année 496. XLI. Mort du après avoir tenu le faint Siege quatre ans & huit mois. Outre les écrits dont il a parlé, il fit un fe, fes auPape Gelatraité contre le Senateur Andromaque & d'au- tres écrits, tres Romains, qui vouloient rétablir l'ancienne fuperftition des jeux nommez Lupercales abolie de fon tems. Faisant profession d'être Chrétiens, iis ne laiffoient pas de foûtenir publiquement que la caufe des maladies étoit, que l'on n'appaifoit pas le dieu Februarius. Dites-moi, répond le Pape Gelafe, Quand Rome étoit si souvent affligée de pefte, comme nous lifons dans Tite-Live, ne facrifioit-on point à ce dieu, & ne faifoit-on pas les Lupercales? Elles n'ont pas même été inftituées pour remedier aux maladies, mais à la sterilité des femmes. Quand l'Empereur Anthemius vint à Rome, on faifoit afsurément les Lupercales, & toutefois il y eut une pefte insupportable: Si c'eft la caufe de nos malheurs, prenezvous-en à vous-mêmes, qui obfervez cette ceremonie fi negligemment, en comparaifon de vos ancêtres: l'ayant abandonnée à des perfonnes vi les & méprifables. Pourquoi Caftor & Pollux, dont vous n'avez pas voulu quitter le culte, n'ontils pas rendu la mer favorable, afin que Rome eût des bleds en abondance? Dites-moi, vous qui n'étes ni chrétiens ni payens, défenseurs des Lupercales & des chanfons infames, dignes d'une religion dont le culte eft fi honteux : quel bien vous peut-elle faire, tandis qu'elle attire une telle corruption de moeurs? facrifiez donc auffi dans p. 1239. A. les temples des démons, & au Capitole? Pourquoi voulez-vous conferver une partie de la fuperftition, en abandonnant le principal ? Mais dites-vous, on a fouffert les Lupercales depuis le christianisme: on a auffi fouffert quelque tems les facrifices. S'enfuit-il qu'on n'ait pas dû les abolir depuis? Chaque Evêque a aboli en divers

[blocks in formation]

te. 4. Tibl.

8.1244.

tems plufieurs fuperftitions méprifables ou criminelles. On ne guerit pas toutes les maladies à la fois on commence par les plus dangereuses, de peur que le corps n'ait pas la force de fouffrir les remedes. Enfin pour ce qui me regarde, je défends à aucun homme baptifé, à aucun chrétien de le faire que les payens feuls le pratiquent. Je dois declarer aux chrétiens, que ces fuperftitions leur font pernicieufes & funeftes. J'acquiterai ma confcience, c'est à ceux qui n'obéïront pas à mes juftes avis à penser à eux. Je ne doute pas que mes Prédeceffeurs n'en aient fait autant, & qu'ils n'aient follicité les Empereurs d'abolir ces abus: on ne les a pas écoutez, & c'eft ce qui a fait pe rir l'empire. Je n'ofe pas les accufer de negligence, mais chacun de nous rendra compte de fa conduite.

Le Pape Gelafe fit auffi un traité contre EuPPP 55 tychés & Neftorius, que nous avons, & que quelLap.fcript. to. 1. p. 341. ques uns ont attribué à Gelafe de Cyzique. Nous Dupin to. avons auffi des fragmens de dix lettres, qui font S.P. 647. des commiffions à divers Evêques pour des afto 4 Cont faires particulieres. On y voit le nom d'Evêque ep. 1.2. cardinal, pour marquer le titulaire ou propre Evêque, à la difference du vifiteur, qui ne gouep.6.7. vernoit que par commiffion. On voit qu'outre les peines canoniques, les Ecclefiaftiques pouvoient auffi s'adreffer aux Juges feculiers, pour la punition des injures atroces commises contre eux, ou les leurs. Du tems de Gelafe on trouva à Rome des Manichéens, qu'il fit envoier en exil, & fit brûler leurs livres devant la porte de la bafilique de fainte Marie. Il fit deux ordinations à Rome au mois de Février & au mois de Decembre, & ordonna trente-deux Prêtres, deux Diacres, foixante & fept Evêques.

Les mœurs de ce Pape répondoient à fa doctrine. Il regardoit fa dignité non pas comme

unc

une domination, mais comme une fervitude. Toute fon occupation étoit la priere ou la lecture, fi ce n'eft qu'il fût obligé d'écrire. Il fe Dionyf. plaifoit à la compagnie des ferviteurs de Dieu, praf.in coll. decret. & aimoit a s'entretenir avec eux de chofes fpirituelles. Il fuyoit la bonne chere & l'oifiveté, pratiquoit le jeûne & vivoit dans la pauvreté, nourriffant tous les pauvres. Il regardoit la moindre negligence d'un Evêque comme un grand peril pour les ames. Il fe gouverna avec beaucoup de prudence & de patience dans les tems difficiles où fe rencontra fon pontificat. C'est le portrait qu'en fait Denis le Petit, fur le rapport du Prêtre Julien qui avoit été fon difciple. Denis met le Pape Gelafe au nombre des Saints, & l'Eglife honore fa memoire le vingt & uniéme de Novembre, qui fut le jour de fa mort.

Martyr R.21, Nov.

taire de

Il avoit compofé des hymnes à l'imitation de XLII. 1 faint Ambroise des préfaces & des oraifons Sacramenpour le faint Sacrifice, & pour l'administration S. Gelafe. des Sacremens. C'eft pourquoi on lui attribuë Lib. Pons avec beaucoup de vrai-femblance un ancien Sa- tif Thomas. cramentaire de l'Eglife Romaine, qui contient praf in Cod, les Meffes de toute l'année, & les formules de facr.

tous les Sacremens. Il est divifé en trois livres, dont le premier comprend principalement l'office du tems, le fecond l'office des Saints, & le troifiéme les offices qui ne font point attachez à certains jours. Chaque Meffe a deux collectes au commencement, une fecrette, une poft-communion, & une oraifon fur le peuple ; la piûpart ont des préfaces propres. Le premier livre commence à Noël, & met les trois Meffes, outre celle de la vigile; au premier de Janvier, il y a des oraifons pour détourner des fuperftitions païennes, qui fe pratiquoient en ce jour-là. Après Lib. I n.15. la Meffe de la Sexagefime, font plufieurs orai- n. 15. fons fur les penitens, pour marquer qu'on les

D 4

pre

preparoit dès-lors à l'imposition de la penitence16. publique, fuivant cette rubrique Vous le recevez le matin du mercredi à l'entrée du Carê

me, vous le couvrez d'un cilice; vous priez pour lui, & l'enfermez jufques au jeudi faint. Lib. III. Ailleurs il ordonne pour l'impofition de la peniin fi. tence, le pfeaume fixiéme, le cent deuxième, & le cinquantiéme avec trois oraifons.

Pendant le Carême il y a des Meffes pour tous Lib.I.n.18. les jours, excepté les jeudis. Au famedi de la premiere semaine, font marquées les prieres des quatre-tems, pour le premier mois : car on nommoit alors ainfi le mois de Mars. On difoit en ces jours douze leçons, & on faifoit les ordinations; c'eft pourquoi le Sacramentaire en m. 10. traite en ce lieu. On y voit les prieres de l'ordination du Prêtre, & de celle du Diacre, à peu près telles qu'on les dit encore à prefent; mais il n'eft point parlé de leur donner les habits fa#.96. crez, le livre des Evangiles ou le calice. La confecration des mains est rapportée dans un autre lieu à l'occafion du Soûdiacre: & l'on y trouve les benedictions pour les moindres ordres; fçavoir, le Portier, le Lecteur & l'Exorciste. On y voit les regles des ordinations, telles que nous. les avons vues dans les decretales de Gelafe en n.95. cette forte. Si dès l'enfance il a donné fon nom au Miniftre de l'Eglife, il demeurera jusqu'à l'âge de vingt ans entre les Lecteurs. S'il fe donne à l'Eglife en âge plus avancé, mais incontinent. après fon baptême, il fera cinq ans entre les Lecteurs ou les Exorciftes, puis quatre ans Acolyte ou Soûdiacre, puis Diacre, s'il le merite, pendant cinq ans; puis Prêtre, & enfuite Evêque. On n'admettra aux ordres ni bigame ni penitent. Les défenfeurs de l'Eglife qui font laïques, feront fujets aux mêmes regles s'ils entrent dans le Clergé. A l'ordination de l'Evêque, deux Evê

ques

ques

lui tiendront fur la tête le livre des Evangiles, un d'eux prononcera la benediction, tous les autres Evêques presens lui toucheront la tête de leurs mains. Tous les Prêtres prefens en uferont de même à l'ordination du Prêtre; mais à l'ordination du Diacre, l'Evêque feul lui met la main fur la tête parce qu'il eft confacré pour le ministere, & non pour le Sacerdoce. Quant au Soûdiacre, parce qu'il ne reçoit point l'impofition des mains, il reçoit de la main de l'Evêque la patene & le calice vuides, & de la main de l'Archidiacre la burette avec l'eau & l'effuie-main. L'Acolyte reçoit de l'Archidiacre le chandelier avec le cierge, & le refte, comme il se pratique aujourd'hui. De même pour l'Exorcifte, le Lecteur & le Portier. Enfuite font les Meffes propres pour la confecration du Diacre, du Prêtre & de l'Evêque, & pour l'anniverfaire de leur ordination.

nies du

Le troifiéme dimanche de Carême, on com- XLITE mence à parler des fcrutins ou examens des éleus; Ceremoc'est-à-dire, des catecumenes choifis pour être Baptême baptifez à Pâque. On prie dans le canon, & n. 16, pour eux & pour leurs parains & marraines. L'Evangile du poffedé, fourd & muet convenoit bien à ce fujet. On commençoit ces fcrutins dès n. 19.. le lundi fuivant, & on les continuoit à differens jours; mais on les annonçoit auparavant au peuple, afin qu'il y pût affifter. On commençoit vers le midi avant la Meffe, qui ne fe difoit en Carême que le foir. Quand les éleus étoient venus à l'Eglife, un Acolyte écrivoit leurs noms, & on les rangeoit, les garçons à droit, & les filles à gauche; puis on faifoit fur eux les oraifons & les exorcifmes. Le fecond fcrutin eft marqué au quatriéme Dimanche, & un autre au cinquiéme; mais il n'y eft point parlé de la Paffion. Après cette femaine, on rapporte de fuite

[blocks in formation]
« AnteriorContinuar »