quelque canton, & dans un lieu ferré, & de défenfe.

CAPITAINE, en matiére de guerre, a toujours fignifié un Commandant ou un Chef de Troupes, & de Soldats. La qualité de Capitaine a été autrefois beaucoup plus honorable, qu'elle n'eft aujour 'd'hui. Depuis Louis XII. jufqu'à Henri IV. les perfonnes les plus diftinguées, par leur valeur dans les Armées Françoises étoient nommées Capitaines. On difoit le Capitaine Montluc, le Capitaine Charri, le Capitaine Lancques, &c. Ce nom n'étoit donné qu'à ceux qui commandoient, ou qui avoient commandé des Bandes d'Infanterie. Dans les Légions de fix mille hommes, que François I. inftitua, chaque Capitaine commandoit mille hommes : Ces mille hommes étoient partagés en dix Bandes, commandées chacune par un Officier, qui n'avoit pas le titre de Capitaine; mais celui de Centenier.

Dans les tems les plus réculés de notre ancienne Milice Françoife, le titre de Capitaine n'étoit point donné aux Officiers d'Armée. Ceux qui commandoient fous les Comtes, & fous les Ducs, au tems de la premiere & feconde Race de nos Rois étoient les Viguiers & les Centeniers. Depuis l'inftitution de la Chevalerie avant Philippe Augufte, les Chevaliers Bannerets avec le titre de Bannerets commandoient les diverfes Brigades de la Gendarmerie. Mais quand nos Rois, outre les Troupes de leurs Vaffaux donnerent des Commiffions à quelques Seigneurs pour

lever des Compagnies de Gendarmes, ces Seigneurs prirent alors le titre de Capitai nes dans le fens qu'on lui donne aujourd'hui.

Charles VII. dans la reforme, qu'il fit de la Milice Françoife, en inftituant quinze Compagnies d'Ordonnance, fit prendre le titre de Capitaine à ceux qui les commandoient. Ce titre dans la fuite a été donné à tous ceux, qui commandent diverfes efpéces de Milices, tant dans la Gendarmerie, la Garde de nos Rois, la Cavalerie Légére, que dans l'Infanterie, & dans les Dragons. Il y a aujourd'hui des Capitaines dans tous les Corps de Troupes

Il y avoit dans l'ancienne Milice Françoife un Capitaine Général, dont l'autorité étoit celle de Général d'Armée. Le Cardinal de Mazarin reffufcita ce titre en 1656. en faveur de M. de Caftelnau, non avec le même pouvoir, mais feule ment pour lui donner le droit de comman→ der d'autres Lieutenans Généraux,fans rouler avec eux, étant cependant fous les ordres du Général. Il y en eut d'autres du nombre defquels furent Meffieurs de Crequi, d'Humieres, de Bellefons, & de Gadagne. Cette nouvelle qualité n'a pas duré long-tems. M le Comte de Teffè a eu auffi le titre de Capitaine Général dans les Troupes d'Italie en 1702. où il commanda d'autres Lieutenans Généraux. On trouve encore le Duc de Navaille, & le feu Duc de Noaille, qui ont eu ce ti

tre.

CAPITAINE, fe dit aujourd'hui d'un moindre Officier d'Armée qui commande ane Compagnie, foit de Cavaleric, foit d'Infanterie. Il est le premier Officier de la Compagnie, les autres Officiers ne font qualifiés que d'Officiers fubalternes. Le pofte du Capitaine, quand il marche, ou qu'il combat, eft à la tête de fa Compagnie. Le rang, & le commandement, entre les Capitaines de differens Regimens dans la Cavalerie,eft réglé par l'ancienneté de leur Commiffion,& dans l'Infanterie par l'ancienneté des Regimens.

Un Capitaine d'Infanterie doit mieux fçavoir le maniement des armes & la défenfe des Places, qu'un Capitaine de Cavalerie, parce que c'eft toujours à un Officier, qui a commandé l'Infanterie, que l'on confie la défenfe des Places de conféquence.

CAPITAINE-LIEUTENANT, eft un Commandant d'une Compagnie de Gendarmes, de Chevaux-Legers, ou de quelque autre Troupe de la Maifon du Roi, appellé Capitaine-Lieutenant > parce que le Roi en eft lui-même le Capitaine. Ces Capitaines-Lieutenans tiennent rang, & font garde de premiers Mestres-de-Camp de Cavalerie, & commandent à tous les Meftre-de-Camp de Cavalerie. Le titre de Capitaine-Lieutenant n'eft pas plus ancien que le regne de Henri IV. On voit par un Acte de Louis XIII. de 1615. que Henri IV. inftitua la Compagnie des Gendarmes, & que M.de Souvré en fut Capitaine-Lieutenant. C'eft le premier à qui ce titre ait été donné.

CAPITAINE-EN-PIED, eft un Officier confervé, entretenu, & continué dans le fervice.

CAPITAINE reformé, est un Officier, dont la Place, & la Charge ont été reformés.

CAPITAINE en fecond, eft un Officier, dont la Compagnie a été licentiée; mais qui fert dans une autre.

CAPITAINE d'Armes, eft un Officier établi dans les Compagnies Suiffes. Il a l'œil fur les Armes de la Compagnie, donne ordre qu'elles foient en bon état, & en diftribue dans les occafions: Il y a auffi des Capitaines d'Armes fur les Vaiffaux du Roi

CAPITAINE des Guides, eft un Officier, dont la fonction eft d'avoir auprès de lui un nombre fuffifant de perfonnes fu res, qui connoiffent les chemins, pour les diftribuer felon les befoins, afin de guider les convois, les partis, les bagages, l'Artillerie, & les détachemens, qui vont fur les aîles de l'Armée. Pour fe pourvoir de Guides, un Capitaine des Guides, quand il eft arrivé au campement, demande au Maréchal-de-Camp de Cavalerie la permiffion d'aller dans les lieux voifins fommer les habitans, de lui donner un nombre de Guides, dont la Communauté répond. Il les fait garder à vnë, jufqu'à ce qu'il en ait d'autres. Un Capitaine des Guides doit fçavoir les Langues à caufe du commerce qu'il eft obligé d'avoir avec les gens du pays, où l'on fait la guerre. Il a douze cens livres d'appointemens; l'Emploi d Capitaine des Guides, fut en titre de Charge dès le tems d'Henri IV. Il y a de

es

Capitaines de Mineurs, qui ont foin d'inftruire, & de fournir les Mineurs. Un Capitaine de Charrois, qui fournit les arteJages, les chariots, les charettes, & les autres voitures, pour la conduite de l'Artillerie, & des vivres. Un Capitaine d'Ouvriers, qui commande aux Charpentiers, aux Charrons, &c. Un Capitaine des Portes, qui eft un Officier, dans les Places de guerre, uniquement employé à aller prendre le matin les clefschez le Gouverneur, & le foir à les y porter. A l'heure de fermer les portes on fonne le befroi pour faire rentrer les Troupes qui font dehors, après quoi le Capitaine des portes, accompagné de quelques Fufiliers vient fermer les portes- Enfin le titre de Capitaine fe donne à ceux qui ont quelque commandement dans les Troupes.

CAPITALE: La Capitale d'un baftion eft une ligne, tirée depuis la pointe du baftion, jufqu'au milieu de la gorge, ou depuis l'angle de la figure,jusqu'à l'angle flanqué. On dit le baftion de ce pentagone a trente-huit toifes de capitale, c'est-à-dire, qu'il y a trente-huit toifes,depuis la pointe du baftion, jufqu'à l'endroit,où les deux demies gorges fe rencontrent.

CAPITULATION, eft un Traité fait avec la Garnifon, ou les Bourgeois d'une Place affiégée, par lequel ils fe rendent, moyennant certaines conditions,& articles qu'on leur accorde. Il y a deux fortes de capitulation; la premiere quand la Garnifon eft prifonniere de guerre; la feconde, quand elle fort tambour battant, mêche allumée, Enfeigne déployée, & que l'on