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L'acide nitreux jaune, expofé au feu dans un tube fcellé hermétiquement, prend une couleur plus foncée; le verd ou le bleu deviennent ·jaunes; mais la couleur primitive reparoît après le refroidiffement. Si l'on continue le feu plus long-tems, la couleur que l'acide acquiert, eft permanente, & ne fe diffipe plus, à mefure que l'acide se refroidit. On peut auffi décolorer l'acide par le même procédé ; la matière qui la colore, s'en dégage fous forme de vapeurs rouges, que l'acide absorbe de nouveau en fe refroidissant, à moins que le feu le feu trop long-tems continué, ne les ait dénaturées ( 1 ).

L'acide nitreux phlogistiqué diffout les fubftances alkalines & les métaux ; mais il y adhère très-foiblement (§.XXXVII). Il diffout les métaux dans des vafes découverts, malgré le phlogiftique auquel il eft combiné, pourvu qu'on l'employe en quantité fuffifante, & qu'il ne foit pas complétement faturé de principe inflammable; car les parties de l'acide, qui font chargées de cette matière fubtile, ou qui l'enlèvent aux métaux, s'exhalent; & d'ailleurs ce menftrue attaque principalement les métaux, à raifon de leur partie inflammable, puisqu'il refuse de les

(1) Priestley.

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diffoudre lorsqu'ils font calcinés au-delà d'un certain terme. La chaux de magnéli, (manganése), connue autrement fous le nom de magnéfie noire, montre clairement l'effet que peut pro-. duire une dofe déterminée de phlogistique, car cette chaux contient très peu de ce principe; auffi l'acide nitreux n'en diffout qu'une petite portion à peine fenfible, à moins qu'on n'ajoute du fucre, du miel, ou d'autres fubftances capables de fournir le principe inflammable qui lui manque; au contraire, l'acide nitreux phlogiftiqué la diffout complétement. Ces diffolutions précipitées par les alkalis, donnent une poudre blanche très-foluble dans les acides, mais qui noircit au feu, & reprend les propriétés de la magnéfie noire : cette poudre blanche n'est donc autre chofe que de la chaux de magnèse elle-même, pourvue d'autant de phlogiftique qu'il lui en faut pour fe diffoudre dans les acides purs, au lieu que le régule en eft furchargé, puifque l'acide nitreux donne des vapeurs rouges en le diffolvant. Le mercure diffous à froid par l'acide nitreux, fournit fpontanément des cryftaux, l'alkali volatil le précipite en noir, & il diffère fous beaucoup d'autres rapports, de celui qui a perdu une plus grande quantité de phlogistique, parce qu'on a employé la chapour le diffoudre.

leur

On peut dire à-peu-près la même chofe du fer & de quelques autres métaux: aucun ne peutfe diffoudre, qu'autant qu'il perd une partie de fon principe inflammable, & fi cette perte va trop loin, la diffolution n'a pas lieu, ou bien elle diffère confidérablement de la véritable. L'ordre des affinités de cet acide n'ayant pas encore été fuffifamment examiné par les expériences qui conviennent nous l'avons laiffé comme dans les précédens.

§. XVI.

CINQUIÈME COLONNE.

L'acide marin muriatique).

1] L'acide marin, ou acide du fel, n'est que de l'eau plus ou moins chargée de gas acide marin. Ce gas qu'on appelle auffi, à jufte titre, acide marin aërifonne, s'abforbe facilement dans l'eau diftillée, qui peut en prendre à-peu-près la moitié de fon poids, & qui forme alors l'acide marin phlogistiqué, ou acide marin ordinaire. A l'inftant où cet acide vient d'être dégagé du

fel, par le moyen de l'acide vitriolique, il tient

ordinairement les trois quarts de fon poids d'eau. Il paroît exercer fes attractions dans le même

ordre que les précédens, quoique d'une manière plus obfcure dans certains cas.

2] La terre pefante, diffoute dans l'acide du fel, n'eft nullement précipitée par l'alkali végétal pur.

3] L'alkali végétal cauftique chaffe l'alkali minéral. (Voy. lès fig. 3, & 32.).

4] L'alkali minéral pur fait quitter prife à la chaux. (Fig. 4).

s] La chaux pure fépare la magnésie, l'alkali volatil & les métaux.

6] La magnéfie pure doit paffer avant l'alkali volatil, par la raifon que nous avons rapportée ci-deffus. L'acide marin, la magnéfie & l'alkali volatil mêlés enfemble dans de juftes proportions, fe combinent intimement, & forment un fel triple; il fuit de-là que, pour atteindre cette exacte proportion, il fe précipite toujours un peu de magnésie, lorfqu'on ajoute de l'alkali volatil, même le plus pur; mais la quantité qui fe précipite, n'eft précisément que la portion nécellaire pour arriver à ce but.

7] L'alkali volatil pur ne peut rien contre la

chaux (fig. 5). Au contraire, lorfqu'il eft aëré, il la précipite par une affinité double (fig. 36). Il précipite les métaux.

8] L'argille.

9—24] Les chaux métalliques.

25] L'eau. (Voy. §. XII).

26] Nous verrons bientôt dans le §. XVII. comment le phlogistique fe comporte avec l'acide du fel. Quelques-unes des fubftances rapportées dans les colonnes précédentes, ne se trouvent plus dans celles qui vont fuivre, parce qu'elles ne font pas folubles dans chaque menftrue en particulier; mais j'ai laiffé vuides les rectangles qu'elles auroient dû occuper, afin qu'on apperçoive mieux la différence au premier coupd'œil.

On peut conjecturer que, pour la voie sèche, le même ordre s'obferve ici que dans la première & la troisième colonne, jusqu'à ce que l'expérience ait prouvé le contraire. Je ne doute pas que les métaux volatils n'agiffent les uns à l'égard des autres, & avec les autres métaux fixes, d'une manière toute différente par la voie sèche

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