Imágenes de páginas
PDF
EPUB

accorde au Gouverneur du canon, & des mortiers , ce qui eft une marque d'honneur, & une preuve qu'il s'eft bien défendu.

CAPORAL, ce mot vient de l'Italien, Caporale qui marque Commandement. Sous François I. on les appelle Caps-d'Efcadre. Sous Henri II. on commence à leur donner le nom de Caporal. C'eft un bas Officier d'Infanterie, qui pofe, leve les Sentinelles, fait garder le bon ordre dans le corps-de-garde, commande une Efcoia-. de, & reçoit le mot des rondes, qui paffent auprès de fon corps-de-garde. Quand on augmente les Compagnies, on augmente les Caporaux. La fonction du Caporal eft encore de tenir un rôle de fon Efcouade d'Infanterie,d'inftruire lesSoldats de tout ce qu'ils ont à faire, d'empêcher les querelles, lorfqu'il en arrive,d'en avertir le Capitaine, pour y mettre ordre. C'eft au Caporal à avertir le Soldat du jour qu'il doit monter la garde. Il vifite fes armes, lui diftribue les vivres, & les munitions, le conduit aux lieux marqués par le Major, pose, change les Sentinelles, les inftruit de ce qu'elles ont à faire pendant leur faction, & fait faire filence dans le corps-de-garde, afin de mieux entendre les Sentinelles. Pendant que les tambours battent la garde, les Caporaux fe rendent chez le Major, pour y tirer les poftes & les rondes.

CAPPONNIERE, eft un travail creusé quatre ou cinq pieds en terre, & dont les côtés s'élevent environ de deux pieds fur le rès de chauffée, afin de pouvoir porter des planches chargées de terre, qui fe cou

vrent pardeffus. On y loge quinze ou vingt Fufiliers, qui font leur décharge par des meurtrieres, ou de petites embrazures, qui font pratiquées fur fes côtés. On fait ordinairement une Capponniere fur les glacis, ou dans les foffés fecs.

CARABINS, étoient des Cavaliers armés de carabines, qui formant quelquefois des Compagnies féparées, étoient def tinés à la garde des Officiers Généraux, & qui quelquefois mis en Regiment étoient commandés par un Meftre-de - Camp. Leur emploi étoit de fe faifir des paffages, & d'infulter l'ennemi dans fes poftes. Ils combattoient dans une bataille fur les ailes de la premiere ligne, fur le front des Dragons, & des Cravates. Leurs armes, telles que les carabines, étoient à rouet, & fort embaraffantes à charger ; quoique cependant elles manquent beaucoup moins à prendre feu, que les moufquetons, & les fufils, on les a négligées, & le nom de carabin s'eft évanoui.

CARABINE: Il y a long-tems que les carabines rayées ont été inventées, elles font de trois pieds de long. Plufieurs font rayées, depuis le fond du canon, jufqu'à l'autre bout, d'une maniere circulaire, en forte que quand la balle, qu'on y pouffe à force avec une baguette de fer, fort par l'impétuofité du feu, elle s'allonge d'un travers de doigt empreinte des rayes du canon. Cette arme porte très-loin.

Dans chaque Brigade des Gardes-duCorps du Roi, & dans les Efcadrons de Cavalerie, il y a un certain nombre de Carabiniers, armés de moufquetons. Or

dinairement on les détache pour reconnoître,& pour charger les premieres Troupes, que l'ennemi fait avancer, pendant les fréquens mouvemens des deux Armées.

Aujourd'hui il y a un Regiment de Carabiniers, tiré de tous les Regimens de Cavalerie. A la tête de chaque Brigade qui forme ce Regiment, il y a un Meftrede-Camp, & Monfeigneur le Prince d'Eu commande tout le Regiment.

CARACOLE, eft en terme de guerre un mouvement,que fait le Cavalier en demi-rond, ou demi-tour à droit, ou à gauche, en changeant de main, afin que l'ennemi foit toujours incertain, fi on l'attaquera de front ou de flanc.

CARCASSE, eft une espèce de bombe de figure oblongue, compofée de deux ou trois grenades, & de plufieurs bouts de canon, de piftolets chargés de poudre, & enveloppés avec les grenades, dans une maffe d'étoupe, trempée dans de l'huile, & dans d'autres matieres combustibles. On enveloppe encore tout cela d'une toile gouderonnée, en forte qu'il s'en forme un corps d'une figure arondie en ovale, que l'on met au milieu d'une efpéce de lanterne, garnie par chacun de fes bouts d'une pla que de fer, avec des branches, qui font auffi de fer, & qui de haut en bas entretiennent une plaque avec l'autre. Ces mêmes branches font tenues en état, par un ou deux cercles de fer, qui les environ nent, ce qui repréfente en quelque façon la carcaffe d'un cadavre. On garnit une de ces plaques d'un anneau, afin de lever la machine, & de la pouvoir aifément char

ger dans un mortier. A l'autre plaque il y a un trou, qui fert de lumiere, pour donner feu à la carcaffe, qui fe tire comme les bombes fur les lieux, que l'on veut brû ler. L'invention en eft beaucoup plus récente, que celle des bombes & des grénades. Les carcaffes furent inventées par un Ingenieur de l'Evêque de Munster en 1672.

CARTOUCHE, eft un rouleau en matiere d'étuy, de gros papier, ou de carton, fait pour envelopper la charge d'une armé à feu. Une cartouche a cette commodité, que la charge étant toute prête fe fait tout d'un coup. La cartouche du piftolet & de moufquet n'eft que de gros papier. Les cartouches de cañon, faites de carton ou de fer blanc, font des boëtes, hautes d'un demi-pied, qui occupent la place du bou, let dans la pièce, au calibre de laquelle fon diamêtre eft proportionné. On remplit ces cartouches de petites balles, de bouts de chaînes, & de menue feraille, que l'on ajoute à la poudre, dont on charge le canon, quand on veut le tirer de près ; l'ufages des cartouches eft d'un grand effet dans les canons des batteries de cazemates, ou des poftes, qui défendent le paffage d'un foffe.

CAVALERIE: L'ancienne Cavalerie Légére de France, connuë fous le nom d'Archers & de Carabins, a été celle des Chevaliers-Bannerets, & des Chevaliers - Bacheliers, qui la levoient à leur folde en viron l'an 1120. pour le fervice de nos Rois; mais la premiere Cavalerie, reglée par les Rois de France, fut nommée Chevaux-Legers &

Carabins, au lieu que les Gendarmes étoient armés de pied-en-cap. Ils furent divifés en Compagnies Franches de 300. ou 400. Maîtres chacunes, tant Albanois que François, les Compagnies furent enfuite formées en premieres Compagnies d'Or, donnance fous Charles VII. en 1445. elles augmenterent fous Louis XII. en 1499. qui les Solda en 1509. fous le comman dement du Capitaine Général Albanois, Elles furent enfuite Regimentées en 1635. fous Louis XIII.

Les Compagnies d'Ordonnance créées par Charles VII. cauferent la décadence des anciens Chevaliers. Depuis ce regne, jufqu'à Henri II. inclufivement il y a cû, outre la Gendarmerie, quatre efpéces de Cavalerie; les Hommes d'Armes, les Chevau-Legers, les Eftradiots, & les Argoulets. Je parlerai à l'article des Compagnies, qui compofent la Maifon du Roi, des Hommes d'Armes, & des Chevau - Legers.

Les Eftradiots, ou Stradiots, mot qui en grec fignifie Soldat, furent une Milice, dont les François n'eurent connoiffance que durant les guerres d'Italie fous Charles VIII. Louis XII. eut auffi des Stradiots à fon fervice. On les appelloit en France Cavalerie Albanoife. Il y en eut encore dans les Armées fous le regne de Henri III, Et comme nos Dragons aujourd'hui, on les faifoit combattre à cheval, & à pied ; & ils fe fervoient fort bien de leurs arzegages, qui étoient des bâtons ferrés par les deux bouts, contre la Cavalerie. Les Argoulets ne fervoient gueres dans les Ar

« AnteriorContinuar »