15429 mais on n'apperçoit aucune marque de sa difgrace, cat lorsqu'il mourut le 3 Septembre 1544 , il étoit Député pour la paix à Châlons avec l'Amiral d'Annebaut, Longuejoue remit les Sceaux au Chancelier Olivier , comme Etienne Poncher les avoit remis au commencement de ce regrie au Chancelier Duprat. Le Roi sembloir se dégoûter alors de tous ses ses amis ou de ceux qui lui en tenoient lieu. Le Cardinal de Lorraine acheva de perdre le peu qui lui restoit de crédit. On étoit importuné des graces qu'il ne cessoir de demander pour soutenir son faste ; l'accumulation de ses Evêchés & de (1) ses bénéfices de tout genre, étoit scandaleuse, même pour le temps. Non content des bienfaits de son Maître , il obtint de l’Empereur six mille écus de pen (1) Il étoit en même - temps Archevêque de Lyon, de Rheims & de Narbonne , Evêque de Mets de Toul, de Verdun, de Terouane , de Luçon, d'Alby & de Valence ; Abbé de Gorze, de Fécamp, de Cluny & de Marmoutier. 1542. HISTOIRE fion sur l'Archevêché de Sarragosse ; ce fut , dit-on , le prétexte de fa disgrace, ç'en fut peut-être mêmé la cause. Ún Ministre qui acceptoit de telles faveurs d'un Prince ennemi, se rendoit nécessairement fufpect. Fin du Livre cinquiéme. LIVRE VI & dernier. Contenant toute la Guerre de 1542. & le reste des évé CH A P I TRE I. Nouveau Système de Guerre. Guerre du Luxembourg & du Roussillon, Au moyen de toutes ces révo lutions, d'Annebaut & le Cardinal 1542, de Tournon se trouverent seuls à la tête des affaires. Hommes d'un génie ordinaire , mais sujets zélés & bons citoyens. D'Annebaut avoit commencé à se distinguer dans la guerre de 1521. Ses exploits dans 1542. la guerre de 1536, l'éleverent au premier rang parmi les Capitaines & les Chevaliers François į pareil à cet Empereur Romain qu'on eût toujours cru digne de l'Empire, s'il ne l'eût pas obtenu , d'Annebaut feroit compté parmi les Bayard , les Vandenesse & les Pontdormy, si comme eux, il n'eût pas commandé. Il porta dans le ministère une grande probité, un désintéresfement rare & quelques talens. Tel étoit aussi le mérite de Tournon. Sans avoir l'élévation des Suger & des Bernard , il avoit passé comme eux du cloître à la Cour ; & de l'obéissance monastique au Gouvernement des Etats; mais les dignités Ecclésiastiques l'avoient élevé par degrés à ce comble de la Puiffance. Il avoit fervi le Roi dans des négociations importantes pendant sa prison ; il lui avoit rendu depuis des services presque militaires. Pendant la guerre de 1536, il fut chargé de veiller à la sûreté de quelques Provinces qui auroient 9 voit eu pu être entamées du côté du Piémont & de la Savoie. Il gouverna Páguer, le 1542, Paques les affaires avec un cæur droit & , Avril. des mains pures , Ministre irréprochable dans sa médiocrité, s'il n'a comme on le verra dans l'histoire Ecclésiastique, cette piété impie & ce zèle persécuteur qui font hair aux ames frivoles la Religion, seule consolatrice du malheureux genre humain. Un nouveau Ministère aime à se distinguer par de nouveaux plans. Celui de la guerre qui recommençoit , sembloit tout tracé, il n'y avoit qu'à la reprendre où on l'avoit laissée , continuer les conquêtes dans le Piémont , pénétrer jusqu'au Milanés , & l'arracher à l'Empereur, puisqu'il s'obstinoit à ne vouloir point le céder. On dérangea tout ce ce syftême ; on perdit de vue l'objet principal pour des objets nouveaux & assez chimériques ; on se contenta de se soutenir du côté de l'Italie , & on porta le fort de la guerre vers le Roussillon & le Luxembourg. On fit revivre sur ces Mém. de da Bellay, l. 9, . |