afin que , toit les malades dans les rues, & les mettoit sur des lits & des paillafses , lors que Pierre palleroit, son ombre au moins couvrir quelques-uns d'eux,& qu'ils fussent guéris: de leurs maladies : Et au chap: 19 que les mouchoirs & les linges qui avoient touché le corps de Saint-Paul,. étant appliqués aux malades , ils étoient guéris de leurs maladies , & les esprits malins íorroient. Ces are gumens', tirés de l'Ecriture; font convaincans', & prouvent d'une maniere invincible que que nous ; rendons aux Saints & à leurs Reliques est agréable à Dieu, & infiniment éloigné de toute superstition.. Voici cependant ce que pourroiene. dire les Hérériques, conformément l'on die de notre Nenvaine :: ee qu'on vient de rapporter de l'Ecriture n'étoit dans le fond qu'une pure fuperstition ; & Dieu, en guérillane ces malades, a voulu récompenser la fimplicité de leur foi, fans approuver le moyen dont ils fe fervoient. Mais qui des Carholiques l'oferoir, où à qui est-il jamais venu dans la penséex Il ne paroît donc pas qu'on puisse dire que Dieu récompense la simplio à ce que а 4 cité de la foi de quelques personnes, pendant qu'on foutient que la Neuvaine est une pratique luperftitieuse. Il faut dire tout d'un coup qu'il n'y a rien de miraculeux en tout ce qui s'est passe ici depuis près de 9oo.ans; que ç'a été une illusion perpétuelle du Démon, qui s'est joué d'une infinité de peifonnes, au déshonneur de notre Sainte Religion, & à la honte du grand Saint Hubert, pendant même qu'il se faisoit un grand nombre de miracles à son tombeau,qui a été longtemps exposé à la vénération des Fideles. Il faut dire que Dieu a permis a que l'esprit de mensonge ait trompé & séduit de très-saintes Ames , qui étoient disposées à mourir plutôt mille fois que de rien faire qu'elles auroient fù déplaire à Dieu. Voilà ce qu'il faudra dire, si on continue de soutenir que la pratique de la Neu· vaine est superstitieuse. Venons aux autres objections. Il n'est pas constant , dit-on , que les guérisons qui se font ici soient miraculeuses; puisqu'on ne fait point d'information avec les Théologiens & les Medecins sur chacune; qu'on ne fait point de procès-verbal de la räge du chien , de la morture de l'homme, de la guérison , &c. En vérité, ajoûte-t-on, il faudroit pour s'en assurer prendre les mêmes melures que prennent les Prélats avant que de souffrir qu'on publie un nouveau miracle dans leurs Dioceses. R. Cette objection feroit de quelque poids & pourroit avoir lieu, s'il ne s'agissoit que de quelques cas particuliers & de la guérison d'un petit nombre de perfonnes; mais, où il s'agit d'un miracle journalier, pour ainsi dire, comme celui-ci , elle perd toute sa force,comme on espere qu'on en demeurera convaincu îi on examine la chofe à fond. A-t-on befoin en premier lieu de procès verbaux pour être assuré qu'il court assez louvent des chiens ou autres bêtes enragées, & qu'un grand nombre de perfonnes en sont mordues à sang, & par-là exposées à un danger évident? Quand on supposeroit qu'entre ceux qui viennent ici pour être taillés, il s'en trouveroit qui n'auroient point été inordus, ou qui ne l'auroient été que légerement , & fans aucun danger; il demeure toujours certain qu'au moins une grande partie l'est la plu même dangereusement : il n'est pas moins évident que part, & presque tous sont préservés de la rage. Il est si rare qu'une personne meure après avoir obfervé la Neuvaine, que tes adverfaires semblent vouloir triompher. parcequ’un Auteur qui a écrit nouvellement des superstitions assure qu'il a rencontré en 1687. un homme dans la Paroisse de Champront qui avoir été taillé, & avoit observé la Neuvaine , qui cependant n'a pas laissé de mourir dans la rage. Les cas : étant si rares, les morsures si fréquentes, le concours des gens qui vien pour être guéris si grand, depuis tant de fiecles, n'est-ce pas fe moquer que de parler de procès verbaux dans une chose qui est connue de tout le monde ? Que ceux qui nous font cette objection considerent de plus qu'on ne s'y prend pas si légerement ici qu'ils semblent se l'imagi. ner. On est pleinement instruir, pour s'en être informé des Medecins, des niarques ausquelles on peut reconnoître si une bêre est enragée, ou ft. celui qui est mordu est en quelque danger. Ceux qui viennent ici appoço ment ici tent de bons témoignages de leur PaIteur, ou de la Justice du lieu , & souvent ils sont plusieurs qui exposent fincerernent la vérité du fait. Ce n'est qu'après s'être informé exactement du tout qu'on les adıner ; & on en renvoie plufieurs quand les marques qu'ils donnent de la rage de la bêre ne sont pas suffisantes, ou qu'ils n'en , ont été mordus que légerement. On prend occasion de ce qu'il y en a quelquefois qui meurent dans la rage, de nous faire une nouvelle objection à peu près en ces termes. Puisque la guérison n'est pas infaillible, & que les précautions que l'on prend sont insuffisantes, quelle preuve a-t-on que les guérisons sont miraculeuses ? R. On a déja dit ci-dessus qu'encore que les effets qu'on voit tous les jours soient tout-à-fait merveilleux, & qu'on y remarque assez clairement le doigt de Dieu , qui opere toutes. ces merveilles pour faire éclater les mérites de son Saint ; cependant if ne s'ensuit nullement que l'effet soit infaillible. Un défaut de foi, a-t-omr dit, une omission volontaire de quelques, articles, accompagnée de quet . |