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que le Bataillon eft attaqué par des Troupes plus nombreuses.

CERCLES-GOUDRONNE'S, en terme de guerre font de vieilles mêches, ou d: vieux cordages poiffés, trempés dans le goudron, pliez & tournez en cercles, qu'on met dans des rechauts, pour éclairer dans une Ville affiegée.

Cercles à feu, machines de guerre, qui font deux ou trois cercles de bois liés enfemble avec du fil d'archal, autour def quels on met plufieurs grenades, canon de pistolets chargés, & autre chofe de cette nature; le tout eft entouré d'étoupe & de feux d'artifice. On y met le feu, & on fait rouler cette machine fur les travaux des Afficgéans; on fait auffi des cercles à feu d'une autre maniére, qui revient à peu près à la même chofe, & au même ufage.

CHAMADE, eft le fignal que fait l'ennemi en battant le tambour, ou fonnant de la trompette, lorfqu'il a quelque chofe à propofer. Une Ville affiegée fait battre la chamade, quand elle veut capituler & fe rendre.

CHAMBRER, faire chambrée, c'est entre les gens de guerre loger dans la même chambre, la même cazerne, la même baraque, ou fous la même tente. Les Cavaliers logent quatre à quatre, & les Fantaffins fix à fix.

CHANDELIER, eft un entaffément de fafcines, ou de fauciffons, rangés fur de groffes pièces de bois, pour fervir de parapet, & couvrir, & épauler les travailleurs. Pour faire un chandelier, on met deux pou tres, qui font paralleles, à la diftance de

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fix à fept pieds, & qui portent chacune deux pièces de bois élevées à angles droits, pour foutenir dans leur intervalle des rangées de fafcines.

CHASTIMENTS MILITAIRES: Les Ecrivains de l'Hiftoire Romaine ont été exacts à marquer les punitions, que l'on exerçoit non-feulement envers les Soldats, mais encore envers les plus hauts Officiers, quand il s'agiffoit de la défobéiffance, de la fubordination, ou de quelque mauvais fuccès,caufé par la lâcheté, ou la négligence du Commandant. Le Dictateur Pofthumius fit mourir fon fils, quoique victorieux, pour avoir quitté fon pofte, fans attendre fes ordres. Manlius traita de même le fien. Le Dictateur Papyrius fit battre de verges par les Licteurs Q. Fabius Rullianius Général de la Cavalerie, pour avoir fait marcher l'Armée contre les Samnites fans attendre fes ordres. Le Conful Calpurnius Pifon punit Caius Titius Général de la Cavalerie pour s'être laiffèenvelopper par les ennemis, & prendre avec quelques Cavaliers. La ba tonnade, la lapidation, les verges, & la mort en certain cas étoient les châtimens, dont on puniffoit les Soldats. Quand une Cohorte entiére abandonnoit fon pofte, on la décimoit & ceux fur qui le fort tomboit avoient la baftonnade, les autres étoient punis d'une autre manière.

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Les Hiftoriens François n'ont pas eû la même attention, que les Hiftoriens Romains pour nous inftruire des châtimens qu'on exerçoit jadis parmi la Milice Francoife. Nous lifons que Clovis tua de fa main un Soldat, pour n'avoir pas fes ar

mes en état ; il en fit aufli mourir un autre, pour avoir pris du foin d'un Payfan fans le payer. Sigebert petit fils de Clovis fit lapider en fa préfence plufieurs Soldats

mutins.

Sous la feconde Race de nos Rois, on trouve un plus grand détail des châtimens Militaires. Tout homme qui devoit marcher au fervice,& qui manquoit de s'y rendre étoít condamné à l'amende de foixante fols d'or; s'il n'étoit pas en état de payer, il devenoit ferf du Prince jufqu'à ce qu'il eut fatisfait. Celui qui faifoit quelque défordre, ou quelque violence durant la marche, étoit obligé à reftituer. Qui s'enyvroit dans le Camp, étoit condamné à boire de l'eau pendant un tems. Celui qui fe retiroit de l'armée fans permiffion étoit puni de mort. Celui qui fuyoit mal à propos, ou refufoit de marcher à l'ennemi étoit déclaré infâme. La defcente des Normands, qui défolerent la France fous Louis le Debonnaire, & Charles le Chauvre caufa le relâchement de la difcipline Militaire.

Sous la troifiéme race on voit que du tems de Philippe Augufte ceux, qui poffedoient des Fiefs, étoient obligés de fe rendre au fervice fous peine de crime de LezeMajefté, & de félonie. Charles VI. privoit, & dégradoit de Nobleffe les poflédans Fiefs. par le défaut de feruice. Mais cette dégradation fuppofoir quelque grand crime. comme la révolte, la trahifon, ou quelque. lâcheté infigne. Dans les tems poftérieurs. à la Chevalerie, la dégradation devint une punition militaire, exercée fur des Com

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mandans, qui avoient mal fervi l'Etat. Depuis Charles VI. jufqu'à François I. les punitions ne furent pas fort févéres. On en voit peu d'infamantes on fe contentoit de faire payer le dommage, & fi le Gendarme, & le Chevau-Léger n'avoit pas de quoi fatisfaire, on le privoit de la folde, il perdoit fon cheval; & fon harnois.

Sous François I. Henri II. & leurs fucceffeurs, les punitions furent très-févéres. Le rançonnement & le vol étoient punis par la potence à l'égard même des Gendarmes. Les Paffevolans reconnus pour tels pendus, & le Capitaine caffé. Les blafphêmateurs attachés au carcan pendant fix heures ; la défertion du côté de l'ennemi punie fous François I. comme crime de Lefe-Majefté; & fous Henri II. la fimple défertion punie du dernier fupplice. Les guerres civiles, qui fuivirent la mort de ce Prince ramenerent le déreglement dans les Troupes, & jufqu'au tems que Louis XIV. commença de regner par lui-même, la difcipline Militaire fut mal obfervée.

Depuis l'établiffement de la Monarchie Francoife, on peut dire qu'on n'a jamais vu les Troupes de France mieux difciplinées qu'elles l'ont été fous le dernier regne, & qu'elles le font fous celui-ci.La défertion eft punie de mort;le foüet, l'eftrapade, les verges, la prifon pour les moindres fautes font les punitions qui font en ufage Il y en a bien d'autres marquées par les Ordonnances, & qui regardent la Cavalerie Légére, comme la Gendarmerie,mais en finiffant cet Article je dirai qu'il y a des corps, où l'on ne pu

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nit jamais de peines infâmantes, qu'on ne caffe, & chaffe de la Compagnie le particulier, fur qui s'exerce le châtiment igno

minieux.

CHAUSSE'E, rès de chauffée, eft une fituation de terrein toute platte, qui ne panche, ni de part, ni d'autre. Le talus & le déclin d'une hauteur font le contraire du rès de chauffée.

CHAUSSE-TRAPPES, font des clous quatre ou cinq pointes, dont il y en a toujours une en l'air; chaque pointe eft longue de quatre à cinq pouces. On féme les chauffe-trappes fur une brêche, ou fur un paffage de la Cavalerie ennemie pour le lui rendre difficile.

CHEFS-DE-FILES, font les hommes qui forment le premier rang d'un Bataillon, qui d'ordinaire font les meilleurs Soldats. Quand le combat fe fait par file il change l'ordre du Bataillon; ce qui étoit rang devient file, & ce qui étoit file de vient rang.

CHEMIN-COUVERT,eft une espace du rès de chauffée, fur le bord du foffe du côté de la campagne, large de trois à quatre toifes, couvert d'un parapet, qui regne tout au tour du foffe. Le chemin-couvert environne toures les pièces de fortification, puifque c'eft un corridor menagé du côté de la campagne. Il eft accompagné de paliffades, que l'on plante fur la banquette fuperieure du parapet, & de la place-d'armes, que l'on pratique dans les angles rentrans, qui fervent à mettre un grand nombre de Troupes en bataille, pour les forties, ou pour faciliter aux Soldats

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