Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Elle l'envoie au tyran, que fes difcours ne peu

ANS DE

[ocr errors]

8924

vent fléchir. Le jeune Valentinien eft contraint de JESUS-CHRIST. prendre la fuite avec fa mère. Maxime fe rend maître à Rome, où il rétablit les facrifices des faux Dieux par complaifance pour le Sénat, prefqu'encore tout payen. Après qu'il eut occupé tout POccident, & dans le temps qu'il fe croyoit le plus paifible, Théodofe affifté des Francs le défit. dans la Pannonie, l'affiégea dans Aquilée, & le laisla ruer par fes foldats. Maître abfolu des deux Empires, il rendit celui d'Occident à Valentinien qui ne le garda pas long-temps. Ce jeune Prince éleva & abaiffa trop Arbogafte, un Capitaine des Francs, vaillant, défintéreffé, mais capable de maintenir par toutes fortes de crimes le pouvoir qu'il s'étoit acquis fur les troupes. Il éleva le tyran Eugène qui ne favoit que difcourir, & tua Valentinien qui ne vouloit plus avoir pour maître le fuperbe Franc. Ce coup déteftable fut fait dans les Gaules auprès de Vienne. Saint Ambroife que le jeune Empereur avoit mandé pour recevoir de lui le baptême, déplora fa perte, & efpéra bien de fon falut. Sa mort ne demeura pas impunie. Un miracle vifible donna la victoire à Théodofe fur Eugène, & fur les faux Dieux, dont ce tyran avoit rétabli le culte. Eugène fut pris: il fallut le facrifier à la vengeance publique, & abattre la rebellion par fa mort. Le fier Arbogafte fe tua lui-même, plutôt que d'avoir recours à la clémence du vainqueur, que tout le refte des rebelles venoit d'éprouver. Théodofe, feul Empereur, fut la joie & l'admiration de tout l'Univers. Il appuya la religion; il fit taire les Hérétiques; il abolit les facrifices impurs des payens; il corrigea la molleffe, & réprima les dépenfes fuperflues. Il avoua humblement fes fautes & il en fit

394

[ocr errors]

386.

403.

ANS DE

395.

395.

399.

teur de l'Eglife, qui le reprenoit de fa colère, JESUS-CHRIST. feul vice d'un fi grand Prince. Toujours victorieux, jamais il ne fit la guerre que par néceffité. Il rendit les Peuples heureux, & mourut en paix, plus 387. illuftre par fa Foi que par fes victoires. De fon temps, S. Jérôme, Prêtre, retiré dans la fainte Grotte de Bethleem, entreprit des travaux immenfes pour expliquer l'Ecriture, en lut tous les interprètes, déterra toutes les Hiftoires Saintes & profanes qui la peuvent éclaircir, & compofa fur l'Original Hébreu la Version de la Bible, que toute l'Eglife a reçue fous le nom de Vulgate L'Empire qui paroiffoit invincible fous Théodofe, changea tout-à-coup fous fes deux fils. Arcade eut l'Orient, & Honorius l'Occident; tous deux gouvernés par leurs miniftres, ils firent fervir leur puiffance à des intérêts particuliers. Rufin & Eutrope, fucceffivement favoris d'Arcade, & auffi méchans 404. l'un que l'autre, périrent bientôt ; & les affaires n'en allèrent pas mieux fous un Prince foible. Sa femme Eudoxe lui fit perfecuter S. Jean Chryfoftôme, Patriarche de Conftantinople, & la lumière de l'Orient. Le Pape S. Innocent & tout l'Occident, foutinrent ce grand Evêque contre Théophile, Patriarche d'Alexandrie, Miniftre des violences de l'impératrice. L'Occident étoit troublé par l'inondation des Barbares. Radagaife, Goth & Payen, ravagea l'Italie. Les Vandales, Nation Gothique & Arienne, occupèrent une partie de la Gaule, & fe répandirent dans l'Espagne. Alaric, roi des Vifigots, peuples Ariens, contraignit Honorius à lui abandonner ces grandes Provinces, déjà occupées par les Vandales. Stilicon embarraffé de tant de Barbares, les bat, les ménage, s'entend & rompt avec eux, facrifie tout à fon intérêt, & conferve néanmoins l'Empire qu'il avoit deffein d'ufurper. Cependant Arcade mou

406. & fuiv.

408,

rut,

ANS DE

408.

409.

410

4137

415:

rut, & crut l'Orient fi dépourvu de bons fujets, qu'il mit fon fils Théodofe, âgé de huit ans, Jesus Christ. fous la tutelle d'Ifdegerde, roi de Perfe. Mais Pulchérie, fœur du jeune Empereur, se trouva capable des grandes affaires. L'Empire de Théodofe fe foutint par la prudence & par la piété de cette Princeffe. Celui d'Honorius fembloit proche de fa ruine. Il fit mourir Stilicon, & ne fut pas remplir la place d'un fi habile Miniftre. La révolte de Conftantin, la perte entière de la Gaule & de l'Espagne, la prife & le fac de Rome par les armes d'Alaric & des Vifigots, furent la fuite de la mort de Stilicon. Ataulphe, plus furieux qu'Alaric, pilla Rome de nouveau, & il ne fongeoit qu'à abolir le nom Romain; mais pour le bonheur de l'Empire, il prit Placidie, foeur de l'Empereur. Cette Princeffe captive, qu'il époufa, l'adoucit. Les Goths traitèrent avec les Romains, & s'établirent en Ef- 414: pagne, en fe réservant dans les Gaules les Provinces qui tiroient vers les Pyrénées. Leur roi Vallia conduifit fagement ces grands deffeins; l'Espagne montra fa conftance, & fa foi ne s'altéra pas fous la domination de ces Ariens. Cependant les Bourguignons, Peuples Germains, occupèrent le voifinage du Rhin, d'où peu à peu ils gagnèrent le pays qui porte encore leur nom. Les francs ne s'oublièrent pas; réfolus de faire de nouveaux efforts pour s'ouvrir les Gaules, ils élevèrent à la royauté Pharamond, fils de Marcomir; & la Monarchie de France, la plus ancienne & la plus noble de toutes celles qui font au monde, commença fous lui. Le malheureux Honorius mourut fans enfans, & fans pourvoir à l'Empire. Théodofe nomma Empereur fon coufin Valentinien III. fils de Placidie & de Conftance son second mari, & le mit, du- 412. rant fon bas âge, fous la tutelle de fa mère, à qui il donna le titre d'Impératrice. En ces temps Célef

420.

423

424.

413.

416.

417.

406.

ANS DE tius & Pélage nièrent le péché originel, & la grâce JESUS-CHRIST. par laquelle nous fommes Chrétiens. Malgré leurs diffimulations, les conciles d'Afrique les condamnèrent. Les papes S. Innocent & S. Zozime, que le pape S. Célestin suivit depuis, autorisèrent la condamnation, & l'étendirent par-tout l'Univers. S. Auguftin confondit ces dangereux Hérétiques, & éclaira toute l'Eglife par fes admirables écrits. Le même Père, fecondé de S. Profper fon difciple, ferma la bouche aux demi-Pélagiens, qui attribuoient le commencement de la juftification & de la foi aux feules forces du libre-Arbitre. Un fiècle fi malheureux à l'Empire, & où il s'éleva tant d'Héréfies, ne laiffa pas d'être heureux au Christianisme. Nul trouble ne l'ébranla, nulle hérésie ne le corrompit. L'Eglife, féconde en grands hommes, confondit toutes les erreurs. Après les perfécutions, Dieu fe plut à faire éclater la gloire de fes Martyrs : toutes les hiftoires & tous les écrits font pleins des miracles que leur fecours imploré, & leurs tombeaux honorés opéroient par toute la terre. Vigilance qui s'opposoit à des fentimens fi reçus, réfuté par S. Jérôme, demeura fans fuite. La foi chrétienne s'affermiffoit, & s'étendoit tous les jours. Mais l'empire d'Occident n'en pouvoit plus. Attaqué par tant d'ennemis, il fut encore affoibli par les jaloufies de fes Généraux. Par les artifices d'Aëtius, Boniface, comte d'Afrique, devint suspect à Placidie. Le Comte maltraité, fit venir d'Espagne Genféric & les Vandales, que les Goths en chaffoient, & fe repentit trop tard de les avoir appelés. L'Afrique fut ôtée à l'Empire. L'Eglise souffrit des maux infinis par la violence de ces Ariens, & vit couronner une infinité de Martyrs. Deux furieufes Héréfies s'élevèrent: Neftorius, Patriarche de Conftantinople, divifa la perfonne de JESUSCHRIST; & vingt ans après, Eutychès, Abbé,

Hier. Cont. Vigil. Gennad. defcript.

Eccl.

427.

429.

430.

431.

ANS DE

Neftor.

448

en confondit les deux Natures. S. Cyrille, patriarche d'Alexandrie, s'oppofa à Neftorius, qui fut JESUS-CHRIST. condamné par le pape S. Céleftin. Le concile d'E- Part. II. phèfe, troisième général, en exécution de cette Conc. Eph. Act. 1. Sent. depof. fentence, dépofa Neftorius, & confirma le décret de S. Céleftin, que les évêques du concile appellent leur Père dans leur définition. La fainte Vierge fut reconnue pour mère de Dieu, & la Doctrine de S. Cyrille fut célébrée par toute la terre. Théodose, après quelques embarras, fe foumit au concile & bannit Neftorius. Eutychès, qui ne put combattre cette héréfie, qu'en fe jetant dans un autre excès, ne fut pas moins fortement rejeté. Le pape S. Léon le Grand le condamna, & le réfuta tour ensemble par une lettre qui fut révérée dans tout l'Univers. Le concile de Chalcédoine, quatrième général, où ce grand Pape tenoit la première pla→ ce, autant par fa doctrine, que par l'autorité de fon fiége, anathématifa Eutychès & Diofcore, Patriarche d'Alexandrie, fon Protecteur. La lettre du concile à S. Léon, fait voir que ce Pape y préfidoit par fes légats, comme le chef à fes membres. L'Empereur Marcien affifta lui-même à cette gran- Relat. S. Sins de affemblée, à l'exemple de Conftantin, & en Chalc. ad Leons reçut les décisions avec le même refpect. Un peu Conc. Part, III. auparavant, Pulchérie l'avoit élevé à l'Empire, en l'époufant. Elle fut reconnue pour Impératrice après la mort de fon frère, qui n'avoit point laiffé de fils. Mais il falloit donner un Maître à l'Empire, la vertu de Marcien lui procura cet honneur. Durant le temps de ces deux Conciles, Théodoret, Evêque de Cyr, fe rendit célèbre ; & fa Doctrine feroit fans tache, fi les Ecrits violens qu'il publia contre S. Cyrille, n'avoient eu befoin de trop grands éclairciffemens. Il les donna de bonne foi, & fut compté parmi les Evêques Orthodoxes. Les Gaules commençoient à reconnoître les Francs. Aëtius

[ocr errors]
« AnteriorContinuar »